Les concours chercheuses et chercheurs 2024 au CNRS devraient être décalés
Avec le retour de l’austérité budgétaire, où Bercy souhaite ponctionner les fonds de roulement des établissements publics, et où le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ne compense pas les – très insuffisantes – revalorisations des rémunérations dans les établissements de l’ESR, des incertitudes planent encore sur le projet de budget 2024 du CNRS.
Dans ce contexte, les concours chercheuses et chercheurs 2024 au CNRS pourraient ne pas être ouverts début décembre comme cela se fait tous les ans. Il en découlerait un chamboulement, non seulement de l’organisation des concours, mais aussi des évaluations des chercheuses et chercheurs au CNRS.
Selon nos informations, les concours ouvriraient avec plus d’un mois de retard, soit le 10 janvier 2024. Les candidates et candidats auraient ensuite un mois pour déposer leur dossier : la date limite serait le 9 février 2024.
Les conséquences de ce décalage dans le calendrier seraient multiples.
Plus de temps pour préparer les dossiers. Ceci pourrait accommoder les candidates et candidats, tout comme les responsables d’équipe ou d’unité d’affectation potentielle sollicités pour étudier les candidatures et écrire des lettres d’appui. De nombreuses candidates et nombreux candidats profitaient des congés de fin d’année pour préparer leur dossier de candidature. N’attendez pas le 10 janvier pour préparer votre dossier comme il le mérite !
Moins de temps entre le dépôt des dossiers et les jurys. Les dates des jurys d’admissibilité sur dossier ainsi que celles des auditions seraient maintenues telles que prévues initialement. Il serait trop compliqué de les modifier tant pour les questions de salles que d’agendas des collègues composant les jurys. Les jurys auraient donc moins de temps pour étudier les candidatures, et les candidates et candidats auditionné·e·s moins de temps pour préparer leurs auditions.
Les évaluations du printemps (vague D) ont été avancées pour anticiper la surcharge de travail des sections du Comité national. Les sessions de printemps seraient divisées en deux parties, une en janvier-février consacrée à l’évaluation des chercheuses et chercheurs et une en mai-juin. Le risque est grand que les évaluations des chercheuses et chercheurs et celles des unités dans lesquelles elles et ils exercent soient découplées.
Le SNCS-FSU déplore cette situation.
Elle dégrade les conditions du concours de recrutement des chercheuses et chercheurs du CNRS : changement du calendrier pour les candidates et candidats, travail dans l’urgence pour les jurys.
Elle augmente l’incertitude sur les dotations au CNRS et donc sur le nombre de postes de chercheuses et chercheurs ouverts au concours 2024. Rappelons qu’ils sont déjà trop faibles depuis des années en ne compensant pas l’ensemble des départs.
Elle dégrade la qualité des évaluations combinées des chercheuses et chercheurs et de leurs unités, évaluation dont la qualité souffre déjà trop des défaillances du Hcéres.
Que ce soit pour les évaluations ou les concours des chercheuses et chercheurs au CNRS, le SNCS-FSU déplore que le calendrier soit communiqué publiquement au dernier moment.
Le SNCS-FSU demande à la direction du CNRS de communiquer rapidement le calendrier des concours chercheuses et chercheurs 2024 au CNRS.
Le SNCS-FSU soutient toutes et tous les collègues affecté·e·s par ces changements de dates, et insiste sur l’importance d’un cadre de travail serein dans lequel les financements – à la hauteur des besoins – sont assurés dans la durée.