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Nous ne sommes pas des victimes consentantes : participons à « la marche de tous les savoirs » le 27 mai : SNCS-HEBDO 08 n°13 du 26 mai 2008

VRS26 mai 2008

Démonstration est faite que le gouvernement avance par étapes sur un projet complet, élaboré de longue date. Seule une mobilisation massive des scientifiques peut le mettre en échec. Participons nombreux à « la marche de tous les savoirs » du 27 mai (à Paris 14 heures de la MSH, 54 Bd Raspail en direction de Jussieu). Sinon l’été sera meurtrier.

Henri-Edouard Audier, membre du BN du SNCS-FSU


Alors qu’elle avait demandé aux organismes de « faire des propositions », alors que le Conseil scientifique du CNRS unanime venait de transmettre sa première contribution, Valérie Pécresse a publié, dans Le Monde du 21 mai, le contenu intégral de « sa réforme », avant même que le CTP, le CS et le CA du CNRS n’aient eu à se prononcer. C’est une forfaiture qui rend caduque la tenue du Conseil d’administration du 19 juin.

Le diktat actuel du gouvernement n’est qu’une étape, fût-elle majeure, de son projet global qui affectera tous les organismes et universités. Attali en a précisé les objectifs : « La recherche devra évoluer vers un ensemble d’agences spécialisées par grands thèmes conjuguant le rôle d’agence de financement pour des équipes universitaires externes, sur appel d’offres, et le support de ses laboratoires propres ». Cette vision place tous les laboratoires, universitaires ou pas, sous la coupe d’appels à projets d’agences et d’instituts « tubulaires » et étroitement pilotés. Pour le ministère, leur directeur serait nommé par le gouvernement, leurs moyens, emplois et thématiques étant sous sa dépendance.

Parmi les prochaines étapes : le reversement des personnels des organismes dans les universités, les salaires « individualisés », la fermeture de nombre d’équipes d’accueil et d’UMR. Sans rapport de force, les concessions éventuelles que le gouvernement ferait pour faire accepter les instituts flamberont avec les modalités d’application, la distribution du budget ou la nomination des responsables. C’est donc bien, d’abord, contre l’ensemble du projet gouvernemental qu’il faut établir un rapport de force, sur la base de notre conception de la recherche.

L’éclatement du CNRS en instituts, mais aussi son affaiblissement en termes de disciplines couvertes et de nombre d’unités constituent un préalable à la recomposition prévue par Attali. Certes, un sursis fragile et verbal semble avoir été accordé à une
partie des sciences humaines et sociales (SHS). Mais il est hautement significatif que le gouvernement ampute l’organisme de l’informatique et que, fût-ce dans le cadre de sa logique, il ait refusé de créer un institut de biologie au CNRS, plaçant celle-ci sous la dépendance du secteur médical.

La science moderne progresse à la fois par le dynamisme de ses disciplines scientifiques, mais aussi par un développement foisonnant et imprévisible des interactions entre celles-ci. Or le système qui s’installe met en cause l’un et l’autre. Il affaiblira les recherches faisant progresser les connaissances, en raison de la finalisation des instituts. En même temps, il limitera la pluridisciplinarité qui ne se réduit pas au financement d’un laboratoire par deux instituts. Celle-ci naît de la coopération souple, multidimensionnelle, d’individus et de laboratoires, de disciplines et d’organismes différents. Elle suppose des structures réactives et coopératives comme les programmes et les GDR, complémentaires à des organismes et universités ayant les moyens pour remplir leurs missions, des unités ayant une vision dans la durée de leur travail et des emplois stables nécessaires pour assurer l’avenir.

Sous cet aspect, il n’est plus tolérable que le gouvernement se gargarise, dans tous les médias, des milliards qu’il consacre à la recherche et à l’enseignement supérieur alors qu’il n’y a pas un sou de plus cette année et que les créations de postes sont bloquées pour cinq ans. Pour s’en tenir à la « recherche académique » (universités et CNRS pour l’OCDE), la France se situe au dix-huitième rang mondial, après la Turquie, quant aux moyens qu’elle y consacre par rapport à son PIB.

Le mensonge, la manipulation de l’opinion, le discrédit entretenu sur notre recherche sont inacceptables de la part de gens qui passent leur temps à lui maintenir la tête sous l’eau et à la démolir pour mieux la piloter. Scientifiques, le 27 mai, ayons la fierté de le dire !SNCS-HEBDO 08 n°13 du 26 mai 2008



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