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Quelle politique pour la recherche ?

mmSNCS-FSU31 janvier 2024
Tribune du SNCS-FSU parue dans l'Humanité le 31 janvier 2024

Vous pouvez retrouver la tribune dans le journal l’Humanité

Les personnels de la recherche publique subissent une récession programmée depuis vingt ans. Un sursaut est aujourd’hui indispensable.

La recherche publique souffre d’un sous-investissement chronique, doublé d’un manque de confiance des politiques. Au lieu de s’attaquer à ces maux, le président de la République a présenté, dans son discours pour l’avenir de la recherche française, des propositions dans la droite ligne de toutes les politiques catastrophiques qui ont mené à la situation actuelle, en y ajoutant son art du mépris : affaiblissement des organismes de recherche en les transformant en agences de programmes, transfert de la gestion des laboratoires aux universités, acte II de l’autonomie des universités, attaque du statut de chercheur à temps plein, davantage de financement privé…

Si ces propositions étaient suivies, le décrochage de la recherche française deviendrait irrémédiable. Car le décrochage est bien là, et plus personne ne peut le nier. Même selon ce critère choyé par nos dirigeants que constitue le nombre de publications, la France vient encore de reculer, d’après U.S. National Science Foundation, de la 7e à la 13e place mondiale, notamment dépassée par l’Italie, la Corée du Sud, le Canada et l’Espagne.

La recherche publique est étouffée par un manque de confiance se traduisant par des entraves et des injonctions contradictoires imposées de l’extérieur, ainsi que par un système de financement par appels à projets devenu complètement fou. Les appels à projets, omniprésents et incontournables, engendrent la multiplication des contrats à durée déterminée, une rotation effrénée des personnels, le morcellement des financements, la multiplication des règles administratives et de gestion, des tâches administratives chronophages, l’épuisement, la perte de temps…

La bureaucratie et la dégradation des conditions de travail ont atteint un niveau insupportable pour les personnels. Pour simplifier le système, il faut donc avant tout un plan pour l’emploi scientifique titulaire, le financement par des dotations pérennes de la totalité des programmes de recherche des laboratoires et faire confiance aux chercheuses et aux chercheurs !

Une autre calamité de la recherche publique est le sous-investissement, qui dure depuis plus de vingt ans. Là encore, le président fait une grave erreur en considérant que la Loi de programmation de la recherche (LPR) est un rattrapage. En réalité, l’investissement pour la recherche publique ne fait que continuer de s’effriter et, avec la LPR, chute à un niveau historiquement bas, sous 0,75 % du produit intérieur brut (PIB) !

Tous les personnels de la recherche publique subissent cette récession programmée depuis vingt ans : baisse de l’emploi scientifique sur subvention d’État, baisse du nombre de doctorants, baisse du pouvoir d’achat, dégradation continue des conditions de travail… ça décroche de partout ! Il est urgent de revoir la trajectoire budgétaire de la recherche publique pour atteindre 1 % du PIB avant 2027. Ce sursaut est indispensable pour que le progrès des connaissances continue, avec l’élan qui convient aux enjeux de ce siècle.



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