Le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche : une simple variable d’ajustement du budget national
Communiqué du presse du SNCS-FSU et du SNESUP-FSU
Alors que nos organisations syndicales dénoncent depuis plusieurs années le manque de moyens attribués à l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), un projet de décret d’avance budgétaire prévoit aujourd’hui d’annuler 256 M€ de crédits de la MIRES.
Cette suppression budgétaire porte essentiellement sur la recherche pour 168,7 M€, avec 134 M€ supprimés sur les organismes de recherche, accentuant ainsi les manques de moyens de ces organismes (CNRS, CEA, INRA, INRIA), 23,1 M€ sur la recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durable, 6,6 M€ sur la recherche culturelle et la culture scientifique, 5 M€ sur la recherche spatiale.
L’enseignement supérieur voit son budget diminuer de 50,2 M€, et 26,05 M€ pour la recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle. Enfin, 10 M€ sont supprimés du programme vie étudiante pour des opérations immobilières, et 1,2 M€ du programme enseignement supérieur et recherches agricoles.
Le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU dénoncent ces coupes budgétaires qui, une fois de plus, accentuent l’austérité dans les organismes de recherche et les universités. Le fait que les organismes de recherche soient le plus durement touchés met directement en cause le financement de la recherche. De telles suppressions auront inévitablement des répercussions très dommageables sur les soutiens de base des laboratoires et sur le budget des programmes de recherche gérés par les organismes.
Le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU dénoncent le manque de soutien à la recherche, dont le budget devient une simple variable d’ajustement pour les dépenses supplémentaires décidées par le gouvernement, tel qu’argumenté dans le projet de décret.
Le budget de l’ESR doit être une priorité non seulement dans le discours gouvernemental mais aussi dans les actes.
Le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU rappellent que la France ne consacre que 2,25 % de son PIB à la recherche (publique et privée) et reste donc loin de l’objectif européen des 3 %, alors que cet objectif a été défini par l’Union européenne en 2000 et aurait dû être atteint en 2010.
La France ne consacre que 0,6 % de son PIB à la recherche publique et non 1 %, comme on tente régulièrement de le faire croire en y amalgamant des dépenses de recherche militaire. Nous exigeons une loi de programmation de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), avec un financement en augmentation de 3,5 milliards d’euros par année pendant dix ans, pour atteindre l’objectif de 1% du PIB pour la recherche publique, 2% de PIB pour l’enseignement supérieur ainsi que la politique nécessaire pour atteindre les 3% pour la dépense totale en matière de recherche.
L’avenir économique, social, culturel, scientifique et environnemental de la France passe par un réel investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche et non pas par des coupes irresponsables dans des budgets déjà largement insuffisants.
Le 20 mai 2016