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La médecine nucléaire et la diffusion neutronique en danger ! (03/12/13)

mmSNCS-FSU3 décembre 2013

La médecine nucléaire et la diffusion neutronique en danger !
Le CEA ne doit fermer ni OSIRIS ni ORPHEE-LLB !
Les personnels alertent

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La fermeture d’OSIRIS entraînerait un risque de pénurie en radio-éléments pour la médecine et la
fermeture d’ORPHEE-LLB signerait le déclin rapide de l’activité française de l’utilisation de la
diffusion des neutrons pour la recherche fondamentale et appliquée

Récemment, les personnels ont pris connaissance du projet de PMLT (Plan à Moyen et Long Terme) soumis le 29 octobre
2013 au Comité National du CEA. Ce document suscite les plus vives inquiétudes concernant l’avenir de deux réacteurs de
recherches à Saclay (Essonne). D’un coté le réacteur OSIRIS producteur de neutrons pour les examens médicaux et la
recherche technologique de l’autre le réacteur Orphée qui produit des faisceaux de neutrons utilisés par plus de 500
expérimentateurs par an pour leur permettre de d’obtenir d’accéder à des informations uniques sur la structure de la
matière.

OSIRIS est un réacteur de recherche de petite puissance 70 MW (à comparer aux 900 MW et 1300 MW des réacteurs
d’EDF). Il n’est pas relié au réseau électrique et son rôle est la production de neutrons.

A ce jour, OSIRIS n’a les moyens de fonctionner que jusqu’en 2015 !

Cette mise à l’arrêt ne risque-t-elle pas d’être à l’origine d’un scandale de santé publique ? OSIRIS sert à l’irradiation de
radioéléments à usage médical. Ces radioéléments sont utilisés, tous les jours, pour des scintigraphies, indispensables au
dépistage des métastases osseuses, des pathologies, pulmonaires et cardiaques. Cette production, qui représente près de
20% de ses activités, si elle devait s’arrêter en 2015, pourrait provoquer une pénurie de ces radioéléments en France et en
Europe. En effet, les réacteurs européens qui réalisent déjà ce type d’irradiation ne pourraient plus absorber la demande,
d’autant que certains se révèlent apparemment peu fiables comme en témoignent les incidents survenus ces dernières
années. De fait, OSIRIS n’a jamais autant produit de radioéléments qu’en 2013 et la demande pour 2014 est en hausse…

http://www.cea.fr/jeunes/mediatheque/videos/dossiers/la-production-de-radioelements-a-usage-medical

OSIRIS c’est également un outil de R&D unique pour l’industrie française et la défense nationale, en termes de programmes
d’irradiation : étude du comportement de matériaux et des composants des centrales nucléaires.
Tant que son successeur, le réacteur Jules Horowitz, n’est pas opérationnel, et il faudra probablement attendre au delà de
2020, il n’est pas stratégique de l’arrêter sans impacter l’excellence de la filière industrielle électronucléaire française.
Pour continuer après 2015, le CEA doit commander avant la fin de cette année de nouveaux éléments combustibles dont le
délai de fabrication est de 2 ans. L’absence de réponse du gouvernement français à la demande d’autorisation de
commander ces combustibles n’est-elle pas un moyen de forcer une mise à l’arrêt sans assumer l’entière responsabilité
d’une décision qui comme nous venons de tenter de le démontrer est lourde de conséquences ?

Tout pourrait se jouer le lundi 9 décembre lors du Comité à l’Energie Atomique présidé par le chef de l’État.

L ’Unité mixte de recherche CEA-CNRS LLB et le réacteur Orphée constituent la seule source nationale de diffusion des
neutrons. Il s’agit d’une technique irremplaçable pour sonder les propriétés de la matière comme en attestent de multiples
rapports d’experts depuis plus de 30 ans. Il existe aujourd’hui un risque avéré de perte rapide et irréversible de
compétences techniques et scientifiques. Cette technique, ouverte à toute la communauté des chercheurs, apporte en
effet des informations uniques en magnétisme, matière molle ou sciences des matériaux. Rapportés au budget, la
production scientifique en termes de publications et de brevets classe Orphée-LLB comme la seconde source de neutrons la
plus « rentable » au monde (après le NIST aux USA). Selon une étude récente de l’ENSA (European Neutron Scattering
Association) la communauté française est la plus importante d’Europe avec 1500 utilisateurs des centres de neutrons .
Selon le PMLT du CEA, Orphée-LLB serait contraint d’arrêter la source en 2020, voire en 2017, et est menacé d’une
réduction de son activité dès l’an prochain. Orphée-LLB joue un rôle central dans la recherche et la formation des
chercheurs. Le projet européen ESS (European Spallation Source) qui sera construit en Suède pourrait prendre le relais mais
ne sera pas opérationnel avant 2025. La France est impliquée dans ESS, mais ne pourra pas mener à bien cette mission sans
l’implication d’Orphée-LLB. Pendant les années séparant l’arrêt du réacteur Orphée envisagée par le CEA et la mise en
service à pleine capacité d’ESS, l’accès aux faisceaux de neutrons sera drastiquement réduit pour les équipes françaises,
pénalisant du même coup la formation des jeunes générations. Des décennies de savoir-faire seront dilapidées en quelques
années, et ce de manière irréversible. La moitié des neutroniciens français risque de disparaître « de facto ». En quoi la
France bénéficiera-elle alors d’ESS? Nous considérons que la France, à l’instar de l’Allemagne et du Royaume-Uni, doit
continuer de posséder une source nationale de neutrons. Les personnels attendent des pouvoirs publics et des tutelles
qu’ils soutiennent résolument cette activité de recherche fondamentale en France.

Le 29 novembre 2013
Signataires : CGT-CEA, FO-CEA, SNCS-FSU, SNIRS-CGC



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