Assises : une contribution ambivalente de l’Académie des sciences (12/10/12)
Par Henri Audier
L’Académie des sciences vient de faire connaître ses propositions pour les Assises :
http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/rads0912.pdf
C’est un vrai travail pour lequel il y a unanimité quant à la gravité de la situation française, notamment en ce qui concerne les multiples structures qui depuis 10 ans ont bureaucratisé ntre système d’ES-R. Par exemple : « Il y a maintenant un millefeuille de structures qui se proposent d’organiser, de gérer, de financer ou d’orienter la recherche : PRES, IdEx, EquipEx, IHU, LabEx, Alliances, Instituts Carnot, RTRA et RTRS, IRT, Pôles de compétitivité, SATT, ANR, AERES, Universités, EPST, Écoles doctorales, Régions, Départements, Établissements publics de ministères comme l’ADEME, Fondations, Associations caritatives, etc. Cet état de fait laisse perplexe même le chercheur le plus ouvert. Au‐delà de l’identification de la structure la plus appropriée et du temps d’apprentissage des procédures à suivre, le chercheur consacre de plus en plus de temps aux réponses aux appels d’offres plutôt qu’à la recherche. »
Il est non moins certain, que nombre de passages sont tout aussi représentatifs de la communauté scientifique, et notamment la conclusion :
« La recherche publique française souffre ! Elle souffre de trop de complexité, de trop de papiers à remplir, de trop peu de temps à consacrer à la recherche elle‐même. Le chercheur a le sentiment de n’être souvent qu’un simple enjeu administratif entre différentes instances ou organismes à un moment où la mondialisation des échanges oblige les pays les plus dynamiques à compter sur la créativité et l’innovation pour maintenir un emploi de qualité.
Consolider l’existant, ne rien changer, ou pire faire plaisir à toutes les chapelles qui se sont construites et consolidées au cours des trente dernières années seraient un poison lent qui conduirait à la paralysie de nombreux laboratoires de qualité qui essayent coûte que coûte de se maintenir au meilleur niveau international.
La recherche publique doit être attractive pour les esprits les plus curieux, les plus créatifs et les plus avides de connaissance de chaque génération, loin des routines bureaucratiques, afin de continuer à faire de la France un pays de haut niveau intellectuel. C’est dans cet esprit que les membres de l’Académie des sciences ont contribué à la rédaction de ce rapport. »
Il reste que, au-delà de l’analyse, les propositions faites reflètent les rapports de force internes à l’Académie et constituent des compromis internes qui ne sont pas acceptables pour nous.
Académie des sciences et les Assises de l’ES-R : l’ambivalence d’un rapport 1- Quand l’Académie se découvre hostile aux « réformes » de Pécresse.
L’Académie des sciences et les Assises de l’ES-R : l’ambivalence d’un rapport 2- Une utilisation totalement erronée des chiffres
L’Académie des sciences et les Assises de l’ES-R : l’ambivalence d’un rapport. 3- La regrettée Académie des Sciences soviétique pourrait-elle inspirer le modèle français ?