DERNIÈRE MINUTE

Monthubert : « Pourquoi je suspends le plan Campus » (La Dépêche, 24/05/12)

mmSNCS-FSU29 mai 2012

On peut dire qu’il a frappé fort d’entrée. À peine élu, à l’unanimité, le tout nouveau président de l’Université des Sciences de Paul-Sabatier, Bertrand Monthubert, a jeté son pavé dans la mare en demandant la suspension de la procédure de partenariat public privé (PPP) du plan Campus. Une procédure qui commande le financement d’une dizaine d’opérations de rénovation et de construction sur le campus de Rangueil, avec à la clé 527 M€ pour les universités de Toulouse. Le jeune président répond à nos questions.

Pourquoi avoir fait ce choix ?
Les PPP (partenariat public privé) sont des opérations très lourdes qui demandent un temps énorme. Le plan Campus a été lancé au niveau national en 2008, la fin des travaux n’est prévue que fin 2017, dans cinq ans et demi. En outre, ça coûte très cher. En fait, c’est du leasing et tout le monde sait que ça coûte bien plus cher qu’un crédit traditionnel : on n’achète pas sa maison ou sa voiture en location-vente, sauf dans des conditions bien particulières. Au tout début, on nous avait dit que la vente de la participation de l’État dans EDF couvrirait les loyers payés au privé pour ces travaux. En fait, ils n’en couvriront qu’une partie. L’UPS devrait payer 600 000 € par an en frais de maintenance à un partenaire privé. Notre budget maintenance actuel, déjà insuffisant pour couvrir nos besoins n’est que de 500 000 €. La situation budgétaire de l’université est préoccupante. Et le PPP ne concerne que 17 % du patrimoine d’UPS.

Mais comment trouver l’argent nécessaire à ces travaux ?
On va examiner avec l’État une autre façon de procéder. Geneviève Fioraso, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a indiqué qu’elle regarderait au cas par cas la remise en cause de ce mode de financement. Il faut un processus moins coûteux qui permette de financer davantage d’opérations. Si on n’arrive pas à une forme alternative satisfaisante d’ici quelques semaines, on reprendra la procédure de PPP. Dans tous les cas, cette suspension ne remet pas en cause la sortie de terre des bâtiments.

Mais qui payera ?
Les consortiums privés, toujours les mêmes, quatre grands groupes qui se partagent le marché, au détriment des PME locales, ne donnent pas d’argent à l’État dans cette procédure, où ce sont les loyers publics qui doivent financer les groupes privés pour effectuer ces travaux.

De nombreux observateurs, comme le conseil régional de l’Ordre des architectes Midi-Pyrénées, contestent ce type de partenariats ? On parle d’un coût supérieur de 20 % à un crédit normal ?
C’est plutôt le double, selon moi. Le problème de l’hôpital Sud Essonne (construit en PPP) a fait couler beaucoup d’encre. Si l’ordre des architectes me suit, je n’en suis pas mécontent. Il faut savoir qu’on est actuellement dans une phase où on n’a même pas engagé le dialogue constructif avec les groupes privés. On dialogue seulement avec ceux qui pourraient être intéressés de ce qui pourrait être réalisé. Le dialogue constructif durera un an et demi. C’était le bon moment, avant de s’engager dans cette phase de dialogue constructif, pour remettre à plat le mode de financement. Si on n’arrive pas à un schéma alternatif, si le PPP s’avère la meilleure solution, on y reviendra.



Nous contacter

SNCS-FSU
Campus CNRS d’Ivry-sur-Seine
27 rue Paul Bert
94 200 Ivry-sur-Seine

Tel : +33 1 49 60 40 34


NOUS ECRIRE



A decouvrir


  


A voir aussi

ADHESION

ARCHIVES

AGENDA

LIENS UTILES

Aller au contenu principal