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La Cour des comptes fait la fête à Sainte Valérie…mais n’assure pas le service après-vente (02/03/2011)

mmSNCS-FSU2 mars 2011





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La Cour des comptes
fait la fête à Sainte Valérie …

mais
n’assure pas le service après-vente



Par Henri Edouard Audier

Alors que le
pré-rapport de la Cour des comptes était
intéressant car il mettait en garde la ministre contre les
dérives possibles des appels d’offre du Grand
emprunt, ce rapport final, peu différent, a visiblement
été écrit il y a six mois. Il ne fait donc
pas le bilan des désastres du Grand emprunt que le
pré-rapport avait annoncés.

Un
pré-rapport intéressant, il y a … huit mois


Dans son pré-rapport, la Cour considère
qu’« après la mise en place de nouvelles
structures en 2006, après l’opération
campus, les mesures envisagées pour l’emprunt
national recèlent un risque d’empilement
supplémentaire des labels et des structures et de
complexification des relations entre les acteurs ». Elle
« estime nécessaire qu’en
préalable au lancement des appels d’offres du grand
emprunt, l’État mette désormais en
cohérence les diverses initiatives législatives et
financières majeures qui se sont succédées
depuis quatre ans ». Elle propose « une recomposition
plus large visant l’ensemble des établissements et
des territoires » et affirme qu’il ne saurait y
avoir d’excellence, sans se préoccuper «
des plus fragiles ». Cette très ferme mise en garde
était accompagnée de critiques et de propositions sur
les Pôles de recherche et d’enseignement
supérieur (PRES).
(…)

Depuis lors, Madame
Pécresse s’est assise sur les recommandations de la
Cour

Face aux premières critiques de la Cour, le 1er
Avril (tout un programme), la ministre a fait mine, devant la CPU, de
réintroduire au moins les universités dans le circuit
des appels d’offre dits « d’excellence
» : « Le Grand emprunt vous concerne tous, car ce
sont les PRES ou les établissements que vous présidez
qui porteront les candidatures aux différents appels
d’offre ». Mais chacun connaît la suite :
les Conseils d’administration et les Conseils scientifiques
des universités n’ont pas même eu leur mot
à dire, fût-ce formellement, sur contenu des projets
d’Idex, de Labex, d’Equipex et autres.

Quant à « l’éparpillement et la
juxtaposition de structures » sur lesquels avait mis en garde
la Cour, qu’en est-il ? Il existe désormais sur un
même site, généralement avec des
périmètres différents, un PRES, un Campus,
un projet d’Idex, voir une Fondation de coopération
scientifique (FCS) ; aux UMR, se superposent les Labex ou, parfois, les
Equipex. Nous sommes exactement dans le cas de figure
dénoncé dans le pré-rapport : «
Alors que les dispositifs de regroupements et de coopération
se sont multipliés, les modalités de leur
rationalisation et leur articulation n’ont pas
été définies » (…)
conduisant à « la concurrence entre les structures en
termes d’activités ainsi que de captation des
financements » ainsi qu’à « la
recherche de l’effet d’aubaine dans les dotations
».

(…)

Reconstruire par la base des réseaux efficaces de
coopération territoriale

Dans son rapport, la Cour fait une tentative pour simplifier
les structures en donnant aux PRES un rôle de plaque tournante
dans l’organisation de l’enseignement
supérieur et la recherche.
Dans la discussion que nous avions faite du pré-rapport, nous
avions souligné – tout en essayant de définir ce que
pourraient être des PRES coopératifs mais
démocratiques – deux divergences majeures avec la Cour :
(i) Les PRES sont actuellement des superstructures marginalisant les
conseils universitaires et sans élus directs.
(ii) Les PRES fusionnels, que la Cour verrait d’un bon
œil, conduiraient à des universités
géantes et ingouvernables, du moins démocratiquement.

Mais la situation d’il y a six mois n’est plus
celle d’aujourd’hui. Car depuis, les
absurdités d’excellence sont passées par
là, les baisses budgétaires aussi, la
décomposition de notre système s’est
accélérée, la bureaucratie a empiré.
Il faudra donc repartir à zéro et enclencher une
démarche progressive de reconstruction, associant tous les
intéressés à la mise en œuvre de
réseaux coopératifs territoriaux dans le cadre
d’une autre loi remplaçant la LRU. Le
résultat pourra confirmer, modifier ou infirmer la
réalité présente, mais avec
l’assentiment de tous.
Et il faudra trouver un nouveau nom pour ces réseaux car le
terme PRES est désormais totalement dévalué
:
où Pécresse passe, l’herbe ne repousse pas.

Lire l’ensemble de l’article :
http://blog.educpros.fr/henriaudier/2011/03/01/la-cour-des-comptes-fait-la-fete-a-sainte-valerie-…-mais-n’assure-pas-le-service-apres-vente/#more-185
 




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