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Campus Paris-Saclay: déclaration du SNCS au conseil d’administration de l’Inria, le 21 décembre 2010

admin.christine27 février 2011

Sur le vote par le CA de l’Inria des nouveaux statuts de la FCS, fondation de coopération scientifique, campus Paris-Saclay


La fondation de coopération scientifique « Campus Paris-Saclay » est emblématique de la destruction massive des établissements publics de recherche et d’enseignement supérieure et du plan social associé.

Où cela s’arrêtera-t-il? Combien de temps continuerons-nous à ne plus faire ce à quoi nous consacrons nos vies? L’excellence est le plan social de la science.

Depuis la loi 2006 du Pacte de la Recherche, les structures opaques s’empilent, Pres, RTRA, alliances, FCS, puis Labex, Idex, IRT, IHU, …

Ce n’est pas un hasard, tout cela contribue à la destruction massive de toutes les avancées pour la société qu’avait mises en oeuvre le CNR, conseil national de la résistance, santé, emploi, éducation, recherche … pour tous et au service de tous.
La direction de ces manoeuvres est inverse et s’inscrit dans la droite ligne de la mise en oeuvre de l’économie de la connaissance (stratégie de Lisbonne) où il s’agit de financiariser, c’est-à-dire en particulier chiffrer, tout ce qui a trait à l’éducation, la recherche, la culture, et aussi dans la droite ligne de la résolution du Parlement européen du 20 mai 2010 sur le dialogue université-entreprise: « Un nouveau partenariat pour la modernisation des universités en Europe ».

Pour tous et au service de tous? Non, au contraire.

Cette fondation de coopération scientifique est appelée à porter la candidature à une initiative d’excellence des établissements qui se sont regroupés pour coopérer dans le cadre de l’opération « plan campus ». Ceci signifie se mettre en concurrence avec tous les centres universitaires et de recherche nationaux et créer à terme des centres universitaires d’excellence et des centres universitaires de seconde zone. Ceci signifie aussi porter les projets de laboratoires d’excellence,entre autres, qui visent à dépouiller les laboratoires publics de leurs chercheurs « de haut niveau » (notés A ou A+ par l’AERER) et s’accaparer les formations de master et doctorat, délaissant aux universités les formations de 1er cycle qui risquent à terme de se secondariser en PUP, pôle universitaire de proximité).

Destruction massive des établissements publics.

Cette fondation de coopération scientifique préfigure le système d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation du XXIème siècle. Ceci se passe dans un contexte où le Parlement vient de voter des amendements donnant la possibilité de rattacher un EPST ou un EPIC à un autre EPST ou EPIC et un autre donnant la possibilité de rattachement ou d’intégration d’un établissement ou un organisme public ou privé concourant aux missions du service public de l’enseignement supérieur ou de la recherche à une université, ce qui revient à donner la possibilité de dissoudre, par simple décret, les EPST ou les EPIC dans les universités. (voir http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=2644)

Qu’est-ce que cela signifie pour l’Inria et pour ses personnels?

Les conseils d’administration, de stratégie scientifique et d’innovation, de pilotage des départements, les conseils scientifiques de départements, contiennent très peu, voire pas de représentants des chercheurs ou ITA – le CA comporte deux représentants pour les 19 établissements (!). Beaucoup de décisions vont être prises dans l’opacité.
L’Inria place 500 000 euros chaque année dans cette fondation, somme qui sera distribuée par des comités opaques de décision. Pourquoi l’Inria délégue-t-il ainsi des prérogatives de décision à cette fondation? Va-t-il aussi déléguer ses prérogatives de transfert technologique, licences et brevets, à cette fondation? À cette structure privée de SATT, société accélératrice de transfert technologique qui pourrait s’approprier les services de valorisation et la « propriété intellectuelle » des établissements partenaires?

Plan social

Enfin, tout ceci s’inscrit dans un immense plan social que vont favoriser les « mutualisations », rationalisations, externalisations, dans le cadre de la RGPP, révision générale des politiques publiques. Sans attendre, l’Inria a déjà mis en oeuvre la réorganisation/désorganisation drastique de la DSI. Des inspecteurs sont en ce moment chargés d’auditer plusieurs EPST dont l’Inria, dans ce but. Irons-nous, tel Alcatel en 2001, vers un système de recherche sans centre de recherche, sans chercheurs ni personnels de support à la recherche, pour paraphraser « l’entreprise sans usine » prônée par l’ancien PDG d’Alcatel.

La situation est extrêmement grave, cette fondation de coopération scientifique est une des dernières étapes pour mettre à mort le système de recherche publique actuel qui a pourtant fait ses preuves, chacun s’accorde à le reconnaître. Nous demandons à tous les administrateurs de l’Inria de ne pas accepter cette évolution des statuts de la FCS Campus Paris-Saclay qui renforcent les pouvoirs de la fondation au détriment des organismes.


admin.christine



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