4 février 2011 – le T-IDEX vous aime…
Depuis quelques années, on assiste à l’apparition accélérée de nouvelles espèces dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche. ANR, RTRA, RTRS, Pôles, PRES, AERES, Carnot, Alliances et tant d’autres sont maintenant rejoints par des espèces qui rappellent des monstres anciens que l’on croyait éteints.
« Toulouse Initiative D’EXcellence »
Le T-IDEX vous aime
Depuis quelques années, on assiste à l’apparition accélérée de nouvelles espèces dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche. ANR, RTRA, RTRS, Pôles, PRES, AERES, Carnot, Alliances et tant d’autres sont maintenant rejoints par des espèces qui rappellent des monstres anciens que l’on croyait éteints.
Les rares personnes ayant participé à la rédaction du « Toulouse Initiative d’Excellence » (T-IDEX), que nous avons pu interroger, précisent qu’elles ne sont intervenues que sur la fin de la rédaction et que ce dossier serait un compromis entre visions contraires. Sa lecture attentive montre en effet de multiples incohérences, traces cocasses de débats mal maquillées. Pour autant, très vite on constate une cohérence d’ensemble. Une cohérence d’ordre idéologique qui repose sur les éléments suivants :
1 Inégalité – Les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, professionnels comme étudiants, ne seraient pas égaux. Un petit nombre d’entre eux, surnommés les excellents, feraient l’essentiel de l’activité scientifique et mériteraient à ce titre plus d’égards que les autres.
2 Avidité – Le moteur de l’activité scientifique serait la rémunération et le pouvoir. Ainsi il conviendrait, d’après les concepteurs du T-IDEX, pour attirer et récompenser l’élite scientifique, de lui garantir salaires élevés et autorité sur des équipes de précaires. De plus les « excellents » se reconnaîtraient à leur adhésion à cette vision inégalitaire du monde du travail. Leur choix de carrière serait guidé par cette maximisation des rémunérations.
3 Totalitarisme – Toute forme de débat démocratique voire de discussion collégiale serait à proscrire. Ces formes représentatives devraient être remplacées par des mécanismes de cooptation, de reconnaissance des pouvoirs acquis. Le mode de fonctionnement proposé est celui d’une oligarchie trustant les positions clés, recourant à des amitiés extérieures pour masquer un inévitable localisme et s’employant à consolider ce qui a été décrété « excellent » une fois et pour toujours.
4 Numérologie – Le débat scientifique n’aurait pas lieu d’être non plus. Ce refus du débat se retrouve dans le refus de mener une politique scientifique mais aussi pour ce qui est de l’évaluation. Elle est exclusivement remplacée par une foi aveugle en la bibliométrie et les classements (de préférence « top 10 »). Ces indicateurs chiffrés ont maintes fois été critiqués pour leurs biais et leur tendance à favoriser les situations établies, les modes, plus que les ruptures. Il est ainsi peu surprenant qu’ils servent les intérêts d’une oligarchie.
Ces 4 fondements idéologiques du T-IDEX expliquent tous les choix faits sur les structures de décision, d’organisation, de mise en oeuvre. Mais il convient également d’analyser le dossier au regard des missions qui lui seraient confiées. Elles sont clairement énoncées d’emblée dès la première page du document : évaluer, sélectionner, financer. On retrouve là des éléments centraux de l’activité d’un organisme tel que le CNRS. D’ailleurs, le volet financement, comme au CNRS, aurait comme composante principale la mise à disposition de postes, nommées « chaires ». Le T-IDEX serait-il une variante de cette espèce bien connue que sont les organismes. Evidement non. Les quatre dogmes (inégalité, avidité, totalitarisme, numérologie) n’ont rien de commun avec ce qui caractérise le CNRS. Mais en plus le changement d’échelle de nationale à celle d’une cité rend l’entreprise absurde.
Ce T-IDEX est clairement un monstre. Et c’est un monstre qui, s’il lui est donné vie, sera doté d’un capital financier et juridique. Il pourra alors par prédation se nourrir de tous les autres acteurs.
Vendredi 4 février 2011 – 10h30
Grand Auditorium
Université Paul Sabatier Toulouse 3
ASSEMBLÉE DES PERSONNELS
de tous les établissements d’enseignement supérieur
et de recherche de Midi-Pyrénées
Informations et Débats
sur le dossier Toulouse-IDEX
Communiqué CGT – FSU – SUD