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A Bordeaux, l’Idex sans les SHS (10/01/2011)

mmSNCS-FSU10 janvier 2011

Pour des raisons très scientifiques, Juppé dans le gouvernement, Bordeaux a de bonnes chances d’être Idex. Mais pour l’heure, c’est une très bonne étude que fait Educpros sur le terrain et qu’on retrouvera en annexe des deux articles cités ici. Comme partout, l’Idex sème la zizanie : les SHS n’en font pas partie. En même temps, on voit que la région a, au moins partiellement, aidé à éviter le pire, par exemple en évitant les PPP.

Le président de l’université Bordeaux 3 : « En cas de fusion, le risque pour notre université de SHS est plus que grand, il est mécanique »

Au coeur de l’actualité en Aquitaine : le projet de fusion des universités bordelaises s’impose de plus en plus. Parmi les 4 universités, l’une a opposé une fin de non-recevoir à ce projet : Bordeaux 3 (arts, langues et sciences humaines). Patrice Brun, son président, s’explique sur EducPros.fr.

Quelle est votre position sur le projet de fusion des universités bordelaises ?
« Nous ne sommes absolument pas opposés au regroupement des universités ! Nous proposons un modèle fédéral, comme à Lyon »

Il ne s’agit pas seulement de ma position mais de celle de Bordeaux 3 : fin septembre 2010, les trois conseils de Bordeaux 3 ont voté contre ce projet. Nous ne sommes pas favorables à l’organisation institutionnelle prévue, c’est-à-dire au grand établissement.

Mais nous ne sommes absolument pas opposés au regroupement des universités ! Nous proposons un modèle fédéral, comme à Lyon, qui irait plus loin que le PRES actuel. Ce système permettrait une mise en commun plus forte des fonctions « support », de la recherche ou encore du service des relations internationales. 

Lorsque Bordeaux 1 considère que le modèle fédéral est inenvisageable, l’idée est éliminée. Quand Bordeaux 3 estime que la fusion n’est pas viable : il ne se passe rien !

Pour quelles raisons êtes-vous contre cette fusion au sein d’un grand établissement ?

Tout d’abord je n’ai toujours pas de réponse à ma question initiale : « En quoi la gestion d’un grand établissement de 70.000 étudiants serait plus efficace que le système actuel ? ». L’expérience complexe de la fusion strasbourgeoise peut à ce titre inquiéter.
« Comme 90% des projets IDEX concernent Bordeaux 1 et 2, les universités de SHS ne peuvent servir que de pompes à postes aux filières de sciences dures »
Ensuite, le choix du statut de grand établissement, dérogatoire à la loi et donc à géométrie variable, me pose problème. Si l’on regarde les grands établissements existant dans le paysage universitaire : on trouve Paris Dauphine, et ce modèle ne convient pas à la définition que je me fais d’un établissement où le service public est essentiel.

Enfin, dernière raison : la mise en place de ce grand établissement va se faire en fonction des investissements d’avenirs. Des projets d’excellence où les universités s’engagent évidemment à mettre des moyens, notamment humains. Or, comme 90% des projets déposés dans l’IDEX concernent les laboratoires de Bordeaux 1 et Bordeaux 2 [en sciences dures donc répondant davantage aux critères des appels à projets du grand emprunt], les universités de « SHS » ne peuvent servir que de pompes à postes aux filières de sciences dures. En effet, lorsqu’il s’agira de calibrer les futurs postes d’enseignants-chercheurs par exemple, ce sera en fonction des projets d’excellence. Avec à terme bien sûr, un impact sur la carte des formations. 

Le risque pour Bordeaux 3 est donc plus que grand, il est mécanique. Quelles que soient les garanties ajoutées, ce sera le conseil d’administration de cette structure qui pilotera.

Lire la suite : http://www.educpros.fr/detail-article/h/967ded22c7/a/patrice-brun-president-de-luniversite-bordeaux-3-en-cas-de-fusion-le-risque-pour-notre-un.html

Le président de l’Université de Bordeaux 2 : « Le projet de fusion des universités bordelaises doit préserver les spécificités de chacun »

À l’occasion du Salon de l’Etudiant de Bordeaux, EducPros donne la parole aux acteurs de l’enseignement supérieur bordelais. Premier volet avec le président de l’université Victor-Segalen-Bordeaux 2, Manuel Tunon de Lara, qui prendra la tête du PRES Université de Bordeaux à partir du 11 janvier 2011. Il revient sur le dispositif mis en place pour l’Opération campus et la fusion des universités programmée pour 2014. Des enjeux de taille.

L’État a apporté 475 millions d’euros à Bordeaux pour l’Opération campus. Quel est le dispositif mis en place par le PRES université de Bordeaux dans le cadre de cette opération ?
Nous avons créé un dispositif innovant qui permet de faire évoluer le partenariat public-privé (PPP) vers un partenariat public-public. D’une part, le conseil régional ne souhaitait pas s’inscrire dans le cadre d’un PPP et, d’autre part, l’université désirait également avoir une maîtrise de sa politique patrimoniale et du schéma directeur. Nous avons donc fondé une filiale où l’université est majoritaire pour recevoir le périmètre de l’Opération campus pour la rénovation et la maintenance des locaux sur vingt-cinq ans. En outre, le conseil régional voulait éviter que le chantier ne soit le monopole de grands groupes du BTP et souhaitait que des entreprises de plus petite taille de la région puissent contribuer. Le ministère a bien joué le jeu pour aplanir les difficultés réglementaires de ce dispositif qui implique les collectivités. Par exemple, il fallait une dérogation du Conseil d’État pour obtenir la participation du conseil régional.


Faire évoluer le partenariat public-privé (PPP) vers un partenariat public-public
De nouvelles constructions sortent-elles déjà de terre ?

L’opération, qui s’élève à plus d’un milliard d’euros, dont 475 millions de l’État, porte presque exclusivement sur la rénovation. Quelques constructions sont envisagées quand la rénovation n’est pas possible et que l’on doit détruire pour reconstruire, ce qui est le cas d’un bâtiment de médecine universitaire qui s’écroulait. Nous avons au total 30 opérations réparties en trois tranches : une tranche sciences et technologies, une seconde biologie-santé et une troisième sciences humaines et sociales. Le campus est constitué pour l’essentiel des bâtiments des années 60 et 70 qui ont mal vieilli et qui ne sont plus aux normes de sécurité. La première tranche sciences et technologies devrait commencer en 2011. Les deux autres tranches vont suivre, en décalé.



Qu’en est-il de la réorganisation du PRES ?
Les conseils d’administration de la plupart des établissements membres se sont déclarés favorables à l’évolution vers un établissement unique doté d’une seule personnalité juridique. L’échéance pour la fusion est fixée au 1er janvier 2014. Seule l’université Bordeaux 3 ne s’est pas déclarée en faveur de la fusion, et souhaite officiellement que le débat soit porté en interne par la prochaine présidence qui doit changer en 2012. Le PRES attend bien entendu de Bordeaux 3 qu’elle entre dans ce processus. Nous avons d’ailleurs rédigé une charte en préambule de ce projet commun afin de réaffirmer le principe de protection et de développement de chaque groupe de disciplines dans le projet d’établissement unique. Pour sortir de la crise que connaissent les SHS, il faut arrêter de raisonner en séparant les disciplines et proposer des projets forts. Nous voulons donc associer Bordeaux 3 en tant qu’observateur dès le départ. D’une façon générale, ce projet de fusion des universités bordelaises doit préserver les spécificités de chacun. Pour prendre un autre exemple, il n’est pas question de noyer la marque et le réseau de Sciences po Bordeaux au milieu d’une grosse machine de 70.000 étudiants.


Lire la suite : http://www.educpros.fr/detail-article/h/5b23f2957a/a/manuel-tunon-de-lara-futur-president-de-l-universite-de-bordeaux-le-projet-de-fusion-des-un.html



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