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Malgré des aides de l’Etat les plus fortes au monde, le volume de recherche des entreprises stagne depuis dix ans (en un graphique)(25/05/2010)

mmSNCS-FSU25 mai 2010

Les données des « Principaux indicateurs de la science et de la technologie » de l’OCDE, le dernier fascicule notamment (2009/2), montrent (i) que le volume de la recherche des entreprises stagne en France depuis une décennie, (ii) que la France EST LE SEUL PAYS dans ce cas, (iii) qu’en conséquence, le Crédit d’impôt n’a aucun effet d’entraînement sur le volume de recherche des entreprises. C’est la faillite d’un système, le plus onéreux du monde pour l’Etat, mais qui s’avère minablement inefficace. Les milliards dépensés en pure perte ont été soustraits à la recherche publique qui, de ce fait, a stagné en volume depuis 2002.

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Graphique 1

Le Graphique 1 ci-dessus résume la situation : les dépenses de R&D des entreprises françaises (investissements propres plus aides de l’Etat, directes ou fiscales) correspondent à un encéphalogramme plat depuis 8 ans. Par contre celles de l’Allemagne et de la Corée, déjà élevées, progressent fortement. Or, dans ces pays, les aides de l’Etat sont beaucoup plus faibles qu’en France : l’Allemagne n’a même pas de crédit d’impôt.

Madame Valérie Pécresse, au lieu de faire une tournée en Allemagne pour avoir des idées pour le grand emprunt, ferait mieux de se demander pourquoi les entreprises allemandes investissent dans la recherche deux fois plus que les entreprises en France. Et l’Allemagne est restée, de ce fait, un pays industriel, au commerce extérieur excédentaire. Mais cela n’est pas la mission de la ministre, mission qui est de démolir la recherche publique. Avec beaucoup d’agitation médiatique mensongère.

La France à la 16ème place pour la recherche des entreprises
Il ressort du Tableau 1, directement tiré des statistiques de l’OCDE, que la France est dans les profondeurs des classements mondiaux pour les dépenses des entreprises/PIB. En prenant en compte la Suisse, dont le ratio est très supérieur à deux mais qui considère que le détail est un secret industriel, la France est en seizième position mondiale. Et ce n’est pas fini, à ce rythme, nous serons aussi rapidement dépassés par le Royaume-Uni, l’Australie et … la Chine.

Plus que le classement, ce sont les écarts qui frappent. Il faudrait augmenter de 50 % le volume de recherche pour nous situer honorablement, tout en restant loin derrière des pays de tête, scandinaves ou asiatiques.

Tableau 1 : Dépenses intramuros de R&D des entreprises (DIRDE/PIB) en 2008







DIRDE
(% PIB)
FIN.Direct de l’Etat
(%)(b)
Allemagne 1.83 4.5(a)
Autriche 179(a) 10.3(a)
Belgique 1.32 5.7(a)
Danemark 1.91 2.3
Espagne 0.74 16.3(a)
Finlande 2.52 3.5(a)
France 1.27 12
Grèce 0.16(a)
Hongrie 0.49(a) 9.6(a)
Irlande 0.93
Italie 0.60 7.5
Luxembourg 1.32 4.0(a)
Pologne 0.19 11.7
Royaume-Uni 1.21 6.6(a)
Pays-Bas 0.97(a) 2.3
Slovénie 1.07 5.7
Suède 2.78 4.3(a)
Tchéquie 0.91 13.3
Islande 1.45 5.4
Norvège 0.87(a) 8.7(a)
Russie 0.65 56
Turquie 0.30(a) 9.7(a)
Australie
1.20 3.9(a)
Canada 1.08 2.2
Etats-Unis 2.01 8.9
Israël 3.93 4.4
Chine 1.04(a) 4.8(a)
Corée 2.45(a) 6.2(a)
Japon 2.68(a) 1.1(a)
Singapour 1.68(a) 5.4(a)
Taiwan 1.81(a) 1.9(a)


(a) Chiffres 2007, (b) donc hors CIR et autres aides fiscales

Evolution de la DIRDE : seule la France a régressé depuis 2002
En cette période de révolution scientifique et technologique, de mondialisation de la concurrence, de percée des pays émergents, de défis environnementaux, sociaux et culturels, la France de Chirac et de Sarkozy a été le repère du néo-libéralisme le plus crétin, le plus avide et le plus inefficace.

Le Tableau 1 montre que les dépenses de R&D des entreprises se sont accrues en six ans de l’ordre de 15 % dans beaucoup de pays, parfois de 50 ou 60 %. Seule la France a régressé. La situation pour la recherche publique est strictement identique.

Tableau 2 : Evolution de la DIRDE par pays d’après l’OCDE (2002-2008)








DIRDE
2002
(M$ constants)
DIRDE
2008
 (M$ constants)
Evolution
2008/2009
Allemagne 36647 43009(a) 17.4%
Autriche 3321 4776(a) 43.8%
Belgique 3832 4325 12.9%
Danemark 2693 2801 4.0%
Espagne 4859 8114 67.0%
Finlande 3305 4187 26.7%
France 22928 22273 -2.8%
Hongrie 481 776(a) 61.3%
Islande 144 161 11.8%
Irlande 932 1475 58.3%
Italie 8198 9381 14.4%
Luxembourg 350 414 18.3%
Royaume-Uni 19641 22335 13.7%
Pays-Bas 4494 5169(a) 15.0%
Pologne 700 1048 49.7%
Suède 7600 8274 8.9%
Tchéquie 1165 1949 67.3%
Australie 4720 7217(a) 52.9%
Corée 16182 27151(a) 67.8%
Etats-Unis 186052 236249 27%
Japon 76698 97025(a) 26.5%
Turquie 1000 2453(a) 140%


(a) Chiffres 2007

La France, première pour les aides de l’Etat
Si la France est dernière pour la croissance de la recherche des entreprises, elle est par contre première pour les aides de l’Etat à celles-ci au nom de la R&D . Le Tableau 1 montre que pour les aides directes, nous sommes au double voire au décuple de ce que font les autres pays : 12 % du coût de la recherche. Mais le scandale est le crédit d’impôt, 4,2 milliard en 2009 et 10 en 2010 qui bénéficie d’abord aux profits des grands groupes, mais a un effet d’entraînement nul sur la recherche des entreprises (même s’il doit être préservé pour les PME). En deux graphiques, cela sera montré dans le prochain article.



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