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CPU : plaisanteries ou provocations ? (19/03/2010)

mmSNCS-FSU19 mars 2010


CPU : plaisanteries ou provocations ?

La CPU et l’ANR estiment que les régions « pourraient appuyer une partie de leur soutien à la recherche sur l’évaluation des projets qui est faite par l’ANR, et abonder ainsi ceux qui obtiennent un financement de l’agence »

Il en est des positions de la CPU de ce qu’il en est des résultats du loto : elles sont imprévisibles. Avant le vote du budget Jacques Fontanille, vice-président de la CPU, déclarait : “Les universités devront faire face en 2010 à un surcoût évalué à au moins 130 millions et correspondant notamment à l’équivalence TP-TD ou à la gratification des étudiants stagiaires en labo”. La CPU expliquait aussi que, vu le temps nécessaire pour monter une opération immobilière, les sommes affichées pour le plan Campus ne pourront être que marginalement utilisées en 2010.

Puis le ton a changé, un à un, dans les gazettes ou à la cantonade, les présidents annonçaient qu’ils « croulaient sous le fric ». Avec le passage aux compétences élargies et gérant donc plus de choses, ce n’étaient pas faux, mais ce n’était pas sans rappeler l’histoire du commerçant qui disait : « certes je vends à perte, mais je me rattrape sur la quantité ». Car on peut raconter ce qu’on veut, le budget de la MIRES 2009, après les suppressions de crédits en fin d’année, s’est accru seulement de 0,9 %. Celui de 2008 était en baisse en € constants et celui de 2010 est mal parti.

Contre quoi la CPU a-t-elle échangé sa sourdine sur l’emploi, sa minimisation de la précarité et sa satisfaction sur les crédits ? En obtenant que le gouvernement donne une place à la CPU dans toutes les nouvelles structures affaiblissant les organismes et le Comité national : être un interlocuteur majeur de l’AERES, avoir une représentation dans les Alliances et maintenant l’ANR !

En effet une dépêche de l’AEF nous apprend que la CPU et l’ANR « ont décidé de créer un groupe de travail commun sur les partenariats avec les régions ». L’un des objectifs affichés est de parvenir à « une plus grande synergie entre l’action de l’agence et celle des régions en faveur de la recherche et de l’enseignement supérieur ». On savait que l’ANR cumulait une dizaine de fonctions, mais l’enseignement supérieur et la politique régionale, c’est nouveau.

Mais la meilleure est que, d’après l’AEF, ce groupe de travail va s’attacher à « répertorier toutes les bonnes pratiques, telle celle qu’a mise en place la région Bourgogne à travers son plan d’action régionale pour l’innovation, en doublant le montant du préciput [complément de l’ANR pour les dépenses de fonctionnement] versé à l’université de Bourgogne ». La CPU propose donc que les régions « pourraient appuyer une partie de leur soutien à la recherche sur l’évaluation des projets qui est faite par l’ANR, et abonder ainsi ceux qui obtiennent un financement de l’agence ».

En d’autres termes, la CPU propose de taxer les régions, suivant une procédure sur laquelle elles n’ont aucun choix, en se basant sur une agence qui est un véritable loto, vouant les région à n’avoir pour seul rôle d’abonder des choix nationaux, au demeurant contestés. Il faut du reste observer qu’il est, de plus, anormal que le préciput des contrats ANR, n’aille en rien aux laboratoires, mais totalement aux universités.

Certes, cette volonté de détourner l’argent des autres, de se trouver de nouvelles taxes pour alimenter leur budget, montre que les universités manquent de financement public. Alors qu’elles le disent !



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