Sans surprise, en présentant son « grand emprunt », le Président de la République a repris les principales propositions du rapport Rocard-Juppé que le SNCS-FSU avait fortement critiquées (http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=2056 ).

Les 19 milliards pour l’enseignement supérieur et la recherche sont, en fait, des dotations en capital qui seront placées et ne rapporteront que 500 millions par an environ : on est loin des 1,8 milliards d’accroissement annuels promis par Nicolas Sarkozy.

Depuis le rapport Rocard-Juppé, le seul élément nouveau est l’annonce, par Eric Woerth, de la diminution à partir de 2011 de 5 % des moyens budgétaires des « opérateurs de l’Etat » et de 10 % de l’emploi, ce qui représente comme par hasard, pour la recherche, un montant de l’ordre de 500 millions.

En d’autres termes, les 500 millions de revenus de l’emprunt vont être distribués au travers d’Agences et de Fondations, tandis que la même somme sera prélevée sur les établissements et l’emploi scientifique statutaire, permettant ainsi de rembourser les marchés. L’emprunt n’est donc qu’un instrument supplémentaire dont le gouvernement se dote pour démolir le service public de recherche.

L’enseignement supérieur, l’innovation, la recherche ont besoin d’un effort budgétaire continu, régulier et programmé, d’abord dans leur potentiel humain. Pas d’un petit emprunt médiatisé qui ressemble fort à une arnaque.

Meudon, le 14 décembre 2009

Le bureau national du SNCS-FSU