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Le carcan pour les scientifiques : la SNRI, les Alliances et Instituts, les « 29 programmes prioritaires » (16/10/09)

mmSNCS-FSU16 octobre 2009


Le ministère vient de publier les 29 programmes prioritaires, en icône (1) ci-dessous, financés par le prochain emprunt de 100 milliards. Après avoir mis la recherche et le supérieur au régime sec, après avoir dilapidé l’argent (paquet fiscal, crédit d’impôt, TVA sur la restauration), le gouvernement justifie cet emprunt par la nécessité d’investir sur l’avenir à savoir l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.

Disons d’entrée que le problème n’est pas de critiquer la nécessité d’une politique nationale de recherche, ni l’existence de programmes nationaux associant public et privé, mais bien le carcan qui se tisse pour les scientifiques.

Ces 29 projets s’inscrivent dans la stratégie nationale de recherche et d’innovation (SNRI) et ont été décidés « lors du colloque que j’ai VP] organisé hier pour traduire la SNRI en projets concrets tournés vers le grand emprunt » (VP devant la CPU). Or cette SNRI ([http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1749&id_rubrique=1518) n’est qu’une vaste pantalonnade, élaborée par quelques commissions entièrement nommées, icône (2), ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu, ici ou là quelques personnes qui n’étaient pas en service commandé. Le texte rapport général de la SNRI (3) est à la fin de ce texte ainsi que l’appréciation de l’UGICT-CGT (4). Alors où est le problème, en dehors du fait que ni les syndicats ni les instances scientifiques, ni le Parlement n’aient été même consultés ?

Le premier est que ces 29 thèmes, très finalisés, visent certes d’abord à une réorientation « utilitaire » des laboratoires publics, mais avant tout à la valorisation et au transfert des résultats de la recherche publique vers le privé. Il ne s’agit pas de relations équilibrées et normales entre public et privé. Dans un contexte où les crédits de base nécessiteraient une croissance de 50 % pour laisser aux scientifiques une marge d’initiative scientifique, la régression du volume de ces crédits depuis 2002 fait que les laboratoires n’auront pas le choix de s’inscrire dans, ce qu’il faut bien appeler, cette subordination du public au privé.

Le deuxième est que cette SNRI vise, par la manne de l’emprunt, à « structurer le paysage de la recherche en instituts et alliances », comme VP l’a affirmé devant la CPU, ajoutons en Fondations. Les « alliances » (voir http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1813) ne correspondent pas à la simple nécessité de coordonner les acteurs par disciplines ou thématiques, mais bien à superviser par structures sans élus l’action des établissements, rendant secondaire le rôle de leurs Conseils scientifiques d’organisme et d’université. A « l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé » s’additionne aujourd’hui l’ANCRE ou Alliance nationale dans le domaine de l’énergie (5), l’ Alliance pour les sciences de la mer qui ne s’appelle pas ANCRE (6), de la technologie, etc. Cet empilement des structures se complète par les Fondations scientifiques (Campus, RTRA, etc.) caractérisées par la portion très congrue réservée aux élus.

Le troisième aspect est que ces programmes, accompagnés de la formation de grands pôles technologiques ou universitaires, sont prévus à emploi au mieux constant. Or, dans nombre de disciplines scientifiques et technologiques, il y aura un manque de docteurs pour développer la recherche privée, à supposer que cela soit le but. Et les données dont on dispose sur l’emploi dans la recherche privée, malgré 3,8 milliards pour le crédit d’impôt dans le plan de relance, n’incitent pas à l’optimisme. Cela signifie que cette réorientation, voulue par la SNRI et des 29 programmes, vise en fait de faire réaliser par les laboratoires publics et leurs personnels les thèmes prioritaires, au détriment de leur propre recherche, au détriment du progrès des connaissances, au détriment de la précarité.


(1) 29 programmes prioritaires (2) Déclaration CS-CNRS en pdf (3) Rapport SNRI
(4) Analyse-UGICT-CGT (5) Ancre (6) Alliance-Mer


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