Il ne se passe pas de jour sans que la presse ne fasse ses gros titres sur la grippe A (qu’il serait plus juste de baptiser grippe A/H1N1, car elle coexiste avec la grippe saisonnière actuelle, qui est, elle, aussi est un virus A (majoritairement H3/N2).

On en arrive sur le net et à la télévision, à comptabiliser au jour le jour les morts « en France » (ce qui englobe les DOM/TOM, et l’usage de ce terme doit faire très plaisir aux militants Kanaks, par exemple). D’où l’impression qu’ont certains « qu’on en fait trop » pour un nombre de morts limités.

D’où, aussi, les théories du complot les plus aberrantes : ainsi, le virus serait un virus créé artificiellement dans des laboratoires de guerre biologique afin de réduire de 50% la population mondiale ou de faire faire du fric aux labos producteurs de vaccins ou à Roche, producteur du Tamiflu.

Petits rappels

Avant d’aller plus loin, disons que l’enveloppe d’un virus comporte deux protéines antigéniquement (définies par leurs
réactions avec des anticorps, c’est-à-dire en fait leur conformation spatiale) et fonctionnellement importantes,
l’hémaglutinine (16 sous types antigéniques), et la neuraminidase (9 sous types), qui, très schématiquement, jouent un
rôle respectivement dans les propriétés d’adhésion puis de pénétration du virus. Cela fait 146 combinaisons potentielles,
dont seules 6 sont habituellement dangereuses pour l’homme (H1N1, H1N2, H2N1, H2N2, H3N1, H3N2).

Au sein même de ces sous groupes (antigéniques) il existe de nombreux variants (résultant du fait que le virus de la
grippe mute constamment, par suite du haut taux d’erreur de ses enzymes de réplication. C’est une stratégie de survie.
Ces variants peuvent être eux-mêmes plus ou moins virulents. Ainsi, un « H1N1 » peut il être très pathogène ou peu
dangereux selon les cas. Enfin, et surtout, deux hémaglutinnines différentes peuvent se recombiner pour donner
naissance à une nouvelle protéine, donc un nouveau virus.

Lire la suite…La grippe A. Par G. Chaouat