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UMR : les remous de la vague C (P. Büttgen, 16/06/09)

mmSNCS-FSU16 juin 2009
DÉSASSOCIATIONS
DES UNITÉS MIXTES DE RECHERCHE CNRS
Les remous de la vague C

La direction du CNRS a profité de l’évaluation de la vague C des universités
pour supprimer 50 UMR (unité mixte CNRS-université). Elle a pour cela testé
des méthodes nouvelles, avec un succès inégal.

PHILIPPE BÜTTGEN. CO-RESPONSABLE DU SECTEUR SHS DU SNCS.

La direction du CNRS l’assure: il n’y a pas de «désassociations » d’unités. Le mot « désUMéRisation »
n’est pas dans le dictionnaire, constate Catherine Bréchignac. Accordons lui ce point de lexicographie, et examinons plutôt le contexte et les résultats.

LE CONTEXTE

La « réforme» du CNRS s’inscrit dans l’architecture
de la loi libertés et responsabilités des universités (LRU). Cette loi ambitionne de faire des universités les principaux
acteurs de la gestion financière du système de recherche. Le directeur général du CNRS entend bien se plier à cette injonction. À moyens financiers constants, l’objectif de faire des universités le premier pilier du système de
recherche ne peut être rempli qu’au détriment des organismes de recherche. L’ambition d’une recherche universitaire, à la fois spécifique et puissante, n’a jamais été celle du gouvernement. Il faut donc, dans la logique qu’il a
choisie, transférer une partie du potentiel de recherche des organismes vers les universités. La question du statut des unités mixtes de recherche (UMR) se pose ici.

LES RÉSULTATS

D’après les chiffres fournis par la Direction des partenariats du CNRS (DPA), 238 UMR CNRS-université étaient en examen pour la vague C (1). Au terme de cet examen, on ne compte plus que 178 unités. Bilan : moins 50
UMR. Pour arriver à ce résultat, la DPA a recouru principalement à l’instrument des fusions d’unités et des transformations d’UMR en formations de recherche en évolution (FRE). Ces procédés sont communs depuis quelques
années.

Une nouveauté a cependant attiré l’attention des personnels. En janvier 2009, plusieurs UMR ont découvert, totalement par hasard, qu’elles étaient devenues des équipes d’accueil conventionnées (EAC), à gestion universitaire, avec possibilité d’affectation du personnel
CNRS -ITA et chercheurs (2). L’opacité du processus restera dans les annales. Du jour au lendemain, des directeurs d’unité ont perdu la maîtrise de leur budget, dont la gestion a été confiée, provisoirement, aux délégations régionales. Il est vrai que plusieurs des universités concernées n’avaient pas non plus
été prévenues.

Ovnis administratifs, les EAC devaient, selon Maurice Gross, permettre de « transfére [r] aux universités tout pouvoir pour qu’elles dirigent seules, scientifiquement et financièrement, des unités de recherche de bonne qualité
» (3). Sur ce point, la direction du CNRS a essuyé un revers. La procédure ne s’est pas révélée « fructueuse », reconnaît-on, à présent, rue Michel-Ange. Flottant dans un
brouillard juridique complet (4), ces équipes d’accueil conventionnées étaient à la merci du premier recours. La menace a été entendue. Il n’y aura pas d’EAC pour la vague D.

Aux dernières nouvelles, il semblerait que la direction du CNRS veuille en revenir à la formule ancienne des équipes de recherche liées (ERL). L’objectif, lui, n’a pas changé : rediriger une partie du potentiel de la recherche publique vers les universités « autonomes». L’actuel mouvement dans les universités et les laboratoires en lutte lui complique la tâche, tout comme les divisions de la Conférence des présidents d’universités (CPU). L’autoritarisme technocratique insensé de la DPA a fait le reste. Le combat pour les UMR continue. C’est celui, indissociablement, des universitaires et des chercheurs.

UMR : les remous de la vague C (16/06/09)

 
 
 
 
 

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