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Financement enseignement (OCDE)

VRS9 mars 2009





Dépenses d’éducation : la France dans une honnête médiocrité

Dépenses d'éducation : la France dans une honnête médiocrité

Par Henri-Edouard Audier

 

 

Dans un édito scandaleux, Le Directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert : écrivait : (voir l'article LE POINT à pitre : http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1634) "La France est un des pays d'Europe qui dépense le plus pour son système éducatif, avec les résultats que l'on sait". Comme pour la recherche, comme pour l'hôpital, le pauvre contribuable est saigné à blanc pour des résultats catastrophiques. C'est là la propagande ordinaire du pouvoir, relayée par certains journalistes, dont c'est le rôle assigné par les groupes possédant leurs journaux.

 

Or, il ressort des enquêtes de l'OCDE, qui viennent de paraître, que ceci est FAUX.

Regard sur l'éducation, statistique OCDE sur l'éducation, vient de sortir son cru 2008 :

http://www.oecd.org/document/27/0,3343,fr_2649_39263238_41266779_1_1_1_1,00.html.

Ces données sont synthétisées dans une note de la DEPP du ministère :

http://www.education.gouv.fr/pid317/revue-education-formations.html.

 

Dépenses globales : la France exactement dans la moyenne

 

Il ressort des études que, quel que soit les paramètres utilisés pour la comparaison, la France se trouve très proche de la moyenne OCDE pour les dépenses d'éducation. Ainsi quand on compare ces dépenses par rapport au PIB, la France se retrouve en onzième position (à égalité avec la Belgique et la Finlande). Elle est devancée par (dans l'ordre : l'Islande, le Danemark, les Etats-Unis, la Suède, le Canada, le Royaume-Uni et la Suisse, mais aussi par la Corée du Sud, par le Mexique et la Nouvelle-Zélande). Elle devance de très peu l'Australie, l'Autriche et la Norvège.

 

Maintenant si on compare les dépenses annuelles par élève parmi les dix-huit pays, ayant un PIB par habitant les plus élevés, la France est onzième sur dix-huit. Pas de quoi pavoiser.

 

Sur ces dix-huit pays, pour les dépenses par élève :

- La France est quatorzième pour l'enseignement pré-primaire ;

- Elle est avant dernière pour le primaire, très en dessous la moyenne OCDE ;

- Miracle, pour le secondaire, la France est en sixième position, mais ne devance que de 5-6 % un groupe de 10 pays.

- Enfin pour le supérieur, elle est en quatorzième position, en-dessous de la moyenne OCDE.

 

Il est donc clair que toutes les campagnes orchestrées sur le coût exorbitant de notre enseignement est une honte pour notre démocratie. Cela témoigne du poids des secteurs politiques et économique contre la liberté et l'objectivité de l'information. Ce sont ces campagnes mensongèrent qui permettent au gouvernement de supprimer 30 000 postes.

 

Dépenses par étudiant dans l'enseignement supérieur

 

Dans ce qui est dit dans la suite, le chiffre de dépense moyenne utilisée pour la France (10000 €/étudiant/an) inclut les grandes écoles et les IUT. Pour les seules universités (un peu plus de 7 000 €), le chiffre place la France au fin fond des classements.

 

Dans l'étude que nous avions faite l'an passé (Tableau), faite à partir de l'édition 2007 de "Regard sur l'Education", il avait été montré que la France se situait en quinzième position mondiale pour les dépenses par étudiant et au dix-huitième pour les dépenses de recherches académique comparées au PIB. L'édition 2008, n'infirme pas ces chiffres mais précise celui du Canada, nettement devant nous pour les dépense par étudiant : nous sommes donc en seizième position.

 

 

 

DIRDES

/ PIB

Dépense par étudiant (€)

 

 

DIRDES

/ PIB

Dépense par étudiant(€)

Allemagne

0,41

12 255

 

Suisse

0,66

21 906

France

0,38

10 089 a

 

Norvège

0,46

14 997

Royaume-Uni

0,45

11 494

 

Islande

0,61

8 891

Italie

0,33

7 720

 

 

 

 

Espagne

0,33

7 378

 

Turquie

0,43

-

Pologne

0,17

4 412

 

Israël

0,62

11 299

Pays-Bas

0,49

13 846

 

 

 

 

Grèce

0,24

5 590

 

Etats-Unis b

0,37

22 476

Portugal

0,29

7 741

 

Canada

0,75

-

Belgique

0,41

11 842

 

 

 

 

Répub. tchèque

0,25

6 752

 

Japon

0,45

12 190

Hongrie

0,24

7 095

 

Corée

0,30

7 069

Suède

0,78

16 219

 

Chine

0,13

-

Autriche

0,65

13 959

 

Taiwan

0,28

-

Danemark

0,63

15 225

 

Singapour

0,57

-

Finlande

0,65

12 505

 

 

 

 

Irlande

0,34

10 211

 

Australie

0,48

14 008

 

(a) 7210 pour les seules universités. (b) La DIRDES (0,37 % du PIB) des Etats-Unis est identique à celui de la France, mais ce pays ne décompte que très partiellement dans "recherche" les salaires des universitaires (du fait des "colleges"). Mais ces salaires se retrouvent dans le coût par étudiant, trois fois supérieur à la France.

 

Sources. Colonne 1 : OCDE, "Principaux indicateurs de la science et de la technologie", 2007/2. Colonne 2 : OCDE," Regard sur l'éducation", 2007.

 

La durée des études supérieures

 

Autre préjugé : la longueur des études supérieures en France. Avec une moyenne de 4 ans, la France se situe dixième sur les quinze pays étudiés et un peu en dessous de la moyenne OCDE.

 

La part du financement public dans celui des études supérieures

 

C'est avec une grande prudence que l'OCDE aborde cet aspect. Mais, même avec des bémols, il apparaît que la France est loin d'être à la tête de la gratuité, comme certains voudraient le présenter. Si on considère la part privée dans le financement des études (part des individus et des ménages), la France se trouve neuvième sur les dix-sept pays étudiés, soit exactement au milieu du classement.

 

Certes, certains proposent qu'on augmente les droits d'inscription et les bourses. Alors, commençons par le deuxième point et après on verra après. Et il y a du boulot. Car pour la part du financement public qui va aux bourses, la France, avec moins de 8 % se retrouve quinzième sur dix-neuf pays étudiés, alors que neuf pays approchent ou dépassent très nettement 15 %.

 

Et si on prend en compte que trois pays (le Royaume-Uni, le Japon et l'Islande) consacrent un taux élevé du financement public à des prêts avantageux, la France est avant-dernière. La gloire.

 

Alors, Alain Perez, Catherine Rollot, Franz-Olivier Giesbert, Annie Kahn, Christophe Barbier et les autres, au lieu de surfer sur le vide pour justifier l'injustifiable, voilà quelques données pour vos prochains articles, avant la prochaine manifestation du 11 mars sur l'éducation et la recherche.



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