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Flagrant délire ministériel de contre-vérités : SNCS-HEBDO 09 n°03 du 25 février 2009

VRS25 février 2009

Une nouvelle fois, ce 24 février, V. Pécresse a, sur France-Inter, travesti la réalité. En organisant le rassemblement de délégués de laboratoire et la réunion plénière du Comité national, en boycottant les expertises de l’ANR et de l’AERES, en manifestant jeudi 26 février avec les universités, dites clairement que vous en avez assez de recevoir des preuves de haine. Arrêtez le massacre. On peut, on doit gagner.

Henri-Édouard Audier, membre du Bureau national du SNCS-FSU


Que sur France-Inter, le 24 février, V. Pécresse ait pris à nouveau les scientifiques pour des tarés, ce n’est pas très grave, Sarkozy avait fait beaucoup mieux. Mais en présentant les scientifiques et les universitaires croulant sous les milliards, son but est de les faire passer, auprès de l’opinion publique, pour des goinfres budgétaires. En cela, avec son ton sirupeux, elle donne à l’opinion une vision complémentaire de celle offerte par Sarkozy, qui les décrivait comme des nuls, à la dérive dans la compétition internationale. Que ce soit Pécresse ou Sarkozy, il ne s’agit pas d’erreurs, mais bien d’une stratégie de communication visant à nous isoler, pour affaiblir notre résistance aux agressions constantes.

Variant chaque jour dans le montant du taux d’augmentation du budget 2009, allant de 6,5 % au début à 25 % à l’Assemblée, V. Pécresse est retombée à + 9 % aujourd’hui et ce, « hors crédit d’impôt ». Déjà l’an passé, elle nous annonçait monts et merveilles sur la croissance du budget 2008 initial, mais elle est devenue totalement aphone quand, il y a trois mois(www.sncs.fr/article.php3?id_article=1402&id_rubrique=17), la loi de finance rectificative a annulé 379 millions de crédits 2008. De ce fait, en réalité, les crédits budgétaires 2008 de l’enseignement supérieur et de la recherche ont été en récession en euros constants.

Pour le budget initial 2009, répétons-nous. Il ressort des documents budgétaires, que V. Pécresse peut comme nous se procurer auprès d’un parlementaire, que la Mission inter-ministérielle de la recherche et de l’enseignement supérieur (MIRES) s’accroît de 758 millions sur un montant de 23,4 milliards, soit + 3,2 %. Avec une inflation qu’elle chiffre elle-même à 1,5 %, cela ne fait pas grand-chose, et sûrement pas + 9 %. Sur ces 758 millions, 360 sont « embolisés » par la résorption du retard de paiement des cotisations retraites des fonctionnaires, ce qui ne représente
pas des mesures nouvelles. En euros courants, la « croissance » n’est donc plus que de 398 millions, soit +1,7 %, soit 0 % en euros constants (Budget 2009 : toujours.moins@Pécresse.com www.sncs.fr/article.php3?id_article=1425).

Quant aux + 10 % au minimum pour chaque université, qui ne semblent pas avoir été clairement perçus par les présidents d’université qui, probablement, ne savent ni lire ni compter, la ministre est très forte : la ligne « formation et recherche universitaire » de la MIRES augmente en effet de 3,8 % dans le budget 2009 en euros courants, la moitié étant, de plus, bloquée par les cotisations retraites. Donc, même si les 10 % étaient vrais, ils ne pourraient résulter que du redéploiement d’autres crédits universitaires.

S’agissant du CNRS et des organismes, la ministre a voulu « rassurer », elle a parlé d’un « climat d’inquiétude » et de « rumeurs ». Parce que, finalement, le Conseil scientifique du CNRS, les présidents de conseil scientifique de département CNRS et de sections du Comité national, les présidents de CS et de CCS de l’INSERM, les matheux de l’Académie des sciences, les sociétés savantes de physique, de maths et de chimie et un tas d’autres débiles du même tonneau s’inquiètent en vain et n’ont rien compris.

Mais un tournant important s’opère. Pour la première fois, lors de la dernière manifestation, plusieurs médias ont donné une large place à la démolition du CNRS, notamment sur France-Info. Et nombreux sont les universitaires qui comprennent désormais que la fin du CNRS, c’est mettre la recherche de toutes les universités sous la coupe directe de l’ANR et de l’AERES, à savoir des usines à gaz centralisatrices et pilotées, qui auront droit de vie et de mort sur les unités, sans avocat de la défense ni possibilité d’appel. À chacun ses valeurs.SNCS-HEBDO 09 n°03 du 25 février 2009



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