Attila ou le Génie du libéralisme
Le Rapport Attali
Premiers commentaires sur les extraits du rapport Attali concernant la recherche et l’enseignement supérieur
Composée de 43 personnes, dont la moitié du secteur privé, la commission Attali propose un ensemble de
mesures à la serpe, d’un libéralisme débridé et provocateur, qui se cache derrière une phraséologie oscillant
entre l’humanisme et le technocratisme. Sarkozy s’est empressé d’approuver. Pas moins de 324 « décisions »
proposées, avec souvent pour chacune d’elle, une ou deux personnes ayant une compétence minimale pour en
parler. C’est le cas pour la recherche, représentée par Marion Guilloux de l’INRA et Hervé Lebras pour l’INED,
normal puisque l’INRA et l’INED figurent, dans le rapport, parmi les rares organismes à développer. Merci à
eux.
Nous reproduisons ici les chapitres qui concernent l’enseignement supérieur et la recherche. Nous ferons, dès
demain, une première analyse de ce rapport. Mais d’ores et déjà, en le lisant jusqu’au bout, chacun pourra
constater qu’il va bien au delà de tous les aspects les plus négatifs de la LRU, qu’il réduit à dix pôles (« PUP »)
l’enseignement supérieur de qualité, qu’il ouvre la voie au démantèlement de nombre d’universités et, bien sûr,
des organismes en reversant les UMR dans ces PUP. Le CNRS est sommé de se replier sur ses unités propres et
quelques UMR. Le statut du chercheur est condamné. Le tout, en ayant une vue exclusivement « valorisation » de
la recherche, témoignant d’une méconnaissance totale du sujet. Mais, le rapport confine carrément au
crétinisme quand il propose de » faire passer progressivement de 12 500 à 25 000 le nombre d’étudiants de
ParisTech [regroupement d’écoles] et quadrupler les promotions de l’École normale supérieure, de l’École
polytechnique et de quelques autres grandes écoles, qui devront s’inscrire dans ces pôles ». Une façon élégante
et originale de fusionner (grandes) écoles et universités en sciences dures, en tuant les universités.