Les raisons d’un optimisme : SNCS-HEBDO 07 n°05 du 20 avril 2007
Le 43e congrès du SNCS-FSU s’est déroulé à Montpellier du 29 au 31 mars dans un contexte de chamboulement profond de l’organisation de la recherche en France et à la veille des prochaines élections présidentielles et législatives. Ce congrès a été marqué par un renouveau de participation caractérisé par la combativité et l’ouverture.
Jean-Luc Mazet, secrétaire général du SNCS-FSU
Le 43e congrès du SNCS s’est déroulé dans un contexte de chamboulement profond de l’organisation de la recherche en France. La loi « Pacte pour la recherche » et la mise en place de nouvelles structures éliminant méthodiquement toute représentation élue de la communauté scientifique tournent résolument le dos aux propositions des États généraux de la recherche de Grenoble. Contrastant avec le découragement qui semblait avoir saisi la communauté scientifique après le vote de la loi, notre congrès a été marqué par un renouveau de participation, caractérisé par la combativité et par l’ouverture.
La combativité a été manifeste contre la mise en place des nouvelles structures de pilotage de la recherche et pour l’abrogation du « Pacte pour la recherche », mais aussi pour la mise en œuvre d’une politique qui accorde la priorité à un service public de recherche et d’enseignement supérieur. Une politique qui part de ce qui marche dans notre pays pour en corriger les défauts et les insuffisances. Car notre système de recherche, qui s’appuie sur de nombreux organismes de recherche nationaux et des structures d’évaluation par des pairs élus de la communauté scientifique, a largement prouvé son efficacité.
Les débats ont confirmé notre opposition au pilotage de la recherche publique imposé par la « démarche de projet ». Cette démarche, qui vise à évaluer les résultats uniquement par rapport à la réalisation d’objectif initial, a pour but de plier la recherche fondamentale aux règles de la recherche industrielle. Elle ne laisse pas de place à l’incertitude de l’exploration de l’inconnu. Elle a pour conséquence le développement massif, dans tous les métiers de la recherche, d’une précarité que nous refusons.
L’ouverture vers les problèmes de société a pris une large place en lançant un débat sur les relations entre la science et la société. On peut y voir une réponse au large soutien qu’a reçu le mouvement des chercheurs de la part de la population. Des questions ont été clairement posées, en particulier celles de la diffusion des connaissances et de la réponse que les scientifiques doivent apporter à une demande ou à une interpellation issue d’un acteur de la société. Le débat se poursuivra.
Notre congrès a affirmé la nécessité de promouvoir le développement au plan européen d’un authentique service public de recherche et d’enseignement supérieur, avec les moyens de réaliser ses missions. Partout, la recherche publique est le moteur de la recherche industrielle, mais le partenariat avec le secteur productif ne peut être efficace que s’il respecte les caractéristiques de la recherche publique, sans la subordonner à des intérêts privés. C’est à cette condition que la recherche participera à une vision à long terme et à un développement soutenable de la société.
Pour répondre à ces orientations, notre syndicat mettra l’accent sur la défense des jeunes et des travailleurs précaires de la recherche. Il s’appuiera sur sa presse et sur ses outils informatisés de communication, qui ont été récemment mis en place, pour élargir et renforcer l’activité des sections et mener une campagne de syndicalisation.
Le travail fourni par les délégués à notre 43e congrès doit beaucoup à la qualité de l’organisation mise en place par nos camarades de Montpellier. Nous les remercions chaleureusement et pour en tirer la leçon, il nous faudra réfléchir à l’organisation des prochains congrès en dehors de la région parisienne.
Nous ne pouvons pas conclure sans rappeler les échéances électorales proches qui auront des conséquences majeures sur l’avenir de la recherche. Nous avons publié dans La Vie de la recherche scientifique les réponses des candidats à la présidence de la République à nos questions (1). Il est encore temps de les faire connaître et de les comparer à ce que nous voulons pour la recherche.