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SNCS-HEBDO 06 N°20 DU 28 JUIN 2006

mmSNCS-FSU22 septembre 2006

Vers la mort du comité national


L’évaluation dévaluée, dévoyée et caporalisée

Lors d’une entrevue au ministère, la mise à mort des instances scientifiques (Comité national, sections de l’INSERM) nous a été annoncée par Mr Lebouché, directeur de la MSTP et chargé du dossier. Simple conséquence de la création par la Loi de l’Agence pour l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), nous a dit ce dernier.

Henri Audier, Jean-Luc Mazet, Jacqueline Robert, CA du SNCS

Les laboratoires seront évalués par des « Comités de visite ». Ces comités seront nommés par l’AERES, après discussion avec les tutelles. Ils seront composés de six experts (nommés), deux membres désignés par les instances des organismes de tutelle. Les tutelles et l’AERES assistent à la visite. Le président (nommé) du Comité reçoit une lettre de mission pour lui indiquer sur quel critère il doit juger. Après un aller-retour avec le directeur de l’unité, le rapport est terminé. Mais l’évaluation aussi ! Car après des réunions, par thème, des présidents (nommés) des Comités de visite pour homogénéiser les rapports, l’AERES met une « note » au laboratoire (A, B, C, D), qui est transmise à l’établissement concerné, puis rendue publique. Certes, le rapport est transmis aux « instances d’évaluation des personnels », nouveau nom du Comité national et des sections de l’INSERM, pour qu’elles puissent « évaluer les chercheurs dans le contexte de leur laboratoire ». Sous prétexte de supprimer un double travail d’évaluation, c’est l’évaluation du laboratoire par la section, c’est la discussion collective et contradictoire de l’avis du Comité de visite qui sont condamnées. C’est l’élimination de tout rôle d’évaluation par des pairs élus, c’est surtout un affaiblissement considérable de la qualité de l’évaluation, c’est donc la mort des instances (quel universitaire ira au Comité national pour classer les chercheurs ?). C’est aussi remplacer une évaluation d’abord scientifique par une évaluation (si on peut appeler encore ça, évaluation) « stratégique » à partir d’une lettre de mission remise au Président du Comité de visite. Ce système qui peut, à la limite, se justifier (et encore !) dans un organisme très « appliqué » et finalisé comme l’INRA où il est en vigueur, n’a aucun sens au CNRS, à l’INSERM, à l’INRIA ou à l’IRD. Ces propositions avaient été faites aux différents « groupes de travail Monteil ». En présence des syndicats, ou pas, elles avaient été unanimement repoussées, à tel point que le texte initial avait été complètement changé. Ce mépris de l’avis des scientifiques, des instances consultatives, le gouvernement vient de le montrer aussi en ne retenant aucune des propositions faites par le Conseil supérieur à la recherche et la technologie concernant le nouveau décret sur l’ANR. Ce décret officialise l’ANR comme un bureau du ministère et exclut les organismes (pourtant minoritaires) de son CA.

Mais tout cela a, au moins, le mérite de la cohérence. Pourquoi passer du temps à évaluer les laboratoires, quand c’est l’ANR qui a en main l’argent sur des thèmes décidés par le seul gouvernement, sans aucun avis, fut-ce du Parlement. Dans le projet de budget 2007, et en euros constants, les crédits budgétaires (qui incluent tous les salaires des organismes et universités et la vie étudiante) augmentent de 0,6 %. Celui de l’ANR de 42 %.

Le SNCS appelle les scientifiques, et en particulier tous ses élus, à s’opposer avec la plus grande énergie à cet autoritarisme et à ne s’y soumettre en aucun cas. Le SNCS a fait des propositions pour que, après les Comités de visite, l’ensemble des laboratoires (mixtes ou pas) soit examiné par des instances scientifiques nationales. Celles-ci seraient composées à partir de celles existantes (Comité national, sections INSERM, CNU, etc.). Le SNCS soumettra ses propositions à l’ensemble des scientifiques.

« En 2007, la France sera à la tête de l’Europe pour l’effort de recherche » disait le candidat Jacques Chirac en 2002. Ce qu’on a vu, c’est la régression des moyens de la recherche publique pendant trois ans, puis leur programmation en stagnation, c’est la destruction de nos organismes, aujourd’hui de nos instances d’évaluation, ce sont les jeunes en CDD et une désaffection accentuée pour nombre de disciplines scientifiques. Grâce à lui et à cette majorité, la France entre dans l’avenir à reculons.

Non, nous ne l’accepterons pas.

SNCSHebdo_06-20.pdf



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