La « négociation » sans négociation
Alors que V. Pécresse se félicitait de l’accord intervenu avec quatre syndicats (SGEN, UNSA, FO et Autonomes) sur le statut des enseignants-chercheurs, les organisations soussignées publiaient le communiqué ci-dessous (06/03/09).
Nouveau scandale au Ministère
Les organisations
et syndicats soussignés dénoncent le coup de force auquel se livre le ministère
de l'enseignement supérieur et de la recherche, tel qu'il ressort de son
communiqué du 6 mars 2009, jour de la 5ème coordination nationale
des universités.
La
pseudo concertation menée en l'absence des principaux acteurs de la
mobilisation actuelle (syndicats, associations, collectifs, sociétés savantes,
coordination nationale des universités...) ne saurait tenir lieu de réelle
négociation.
Les directions
fixées par le communiqué du ministère pour le décret statutaire des
enseignants-chercheurs ne prennent pas en compte les revendications de la
communauté et sont en l'état inacceptables. Ce communiqué ne saurait tenir lieu
de projet de décret.
Nous persistons à
demander que soient ouvertes des négociations réunissant tous les acteurs de la
communauté universitaire et de la recherche. Une fois satisfaits les préalables
maintes fois rappelés, ces négociations devront aborder en bloc l'ensemble des
revendications qui sont les nôtres.
Fait à Créteil,
lors de la 5ème coordination nationale des universités, le 6 mars 2009.
SNESUP-FSU,
SNCS-FSU, SNASUB-FSU, FercSup CGT, SNTRS-CGT, SUD Education, SLR, SLU,
Collectif pour la défense de l'université, Société des italianistes de
l'enseignement supérieur (SIES)
La défection de FO
Depuis FO a fait
connaître son désaccord
avec le texte proposé par le ministère.
Il aussi à noter
que, interrogée à 13 heures sur une télévision le 8 mars, V. Pécresse n'a strictement
rien dit sur l'emploi et sur les organismes de recherche.
L'intervention de l'Elysée conduit les
Autonomes à se durcir (en apparence ?)
Dans Libération, Claude Guéant, secrétaire
général de l'Elysée, déclarait le 11/03/09 :
« Il
arrive qu'il faille prendre un peu de temps pour expliquer. Ainsi, le décret
sur les enseignants chercheurs soulevait-il une certaine incompréhension. Une
médiation a été créée, la ministre a repris le dossier et, vendredi, un accord
avec la quasi-totalité des parties prenantes a été réalisé. Au final, le texte
sera peu différent de celui qui a été mis sur la table. »
A quoi AutonomeSup répondait, le 12 mars 2009,
par le communiqué suivant :
Un
mensonge qui discrédite une négociation.
Les déclarations de C. Guéant au journal Libération
(11 mars) constituent un grossier mensonge et un sabotage des négociations
actuellement en cours au Ministère de l'Enseignement Supérieur. Comme l'avait
demandé F. Fillon, le texte a bien été, grâce à nous, substantiellement modifié
et réécrit pour toutes les parties contestées. Aucune organisation syndicale
présente n'a finalisé d'accord. Toutes ont insisté sur la nécessité de régler
l'ensemble du contentieux, plus ou moins étendu selon les organisations. Pour
sa part, AutonomeSup a en outre posé une réserve sur la répartition des
promotions entre le CNU et les universités. La mise au net postérieure du texte
a fait apparaître, pour nous, deux autres réserves concernant les congés pour
recherche et conversion thématique et le déclenchement des heures
complémentaires au-delà des 128 ou 192 heures statutaires. Après les
déclarations de C. Guéant, AutonomeSup considère ces réserves comme des points
de désaccord et présentera au prochain CTPU suffisamment d'amendements pour que
même C. Guéant ne puisse pas reconnaître le texte primitif. Sans l'accord du
Ministère sur ces points, AutonomeSup votera contre le nouveau décret et sera
plus intransigeant sur les autres points du contentieux : le combat continue.
Qui désormais pourrait se montrer conciliant face à de tels mensonges et à un
tel mépris pour ceux qui prennent la peine et les risques de négocier ?