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Quatre ans de réforme des études de santé : et après ?

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Quatre ans de réforme des études de santé : et après ?

VRS n°439
Parution
12/2024
Numéro
439
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Edito par Hervé Christofol et Chantal Pacteau

Le système de santé français et l’accès aux soins de demain dépendent de la formation et de la réussite étudiantes. C’est pourquoi une réforme historique d’entrée en études de santé a été lancée il y a quatre ans. Elle a été mise en œuvre de façon à la fois précipitée et disparate dans les différentes universités sur le territoire français. En effet, l’autonomie des universités n’a pas permis au ministère en charge de l’enseignement supérieur d’imposer à chaque établissement de remplacer la première année d’accès aux études de santé (PACES) par des licences avec une voie d’accès aux études des santé (LAS) ou par le parcours d’accès spécifique santé (PASS) ou par un mix des deux – les surcoûts étant substantiels et les taux d’encadrement très différents.

Faute de passerelles, feu la PACES était un vrai gâchis humain, un système très compétitif et élitiste, sélectionnant les étudiants davantage sur leur capacité de travail et leur milieu socio-culturel que sur leurs compétences et leur motivation pour les études de santé. Outre l’augmentation du taux de réussite des parcours étudiants, la diversification des profils de soignants était également un résultat fortement attendu par les initiateurs de la réforme.

En deuxième cycle, l’augmentation du nombre d’étudiants a nécessité une diversification des lieux de stage dans des hôpitaux non universitaires. Une autre innovation intéressante a été l’introduction – pour l’accès au troisième cycle – des examens cliniques objectifs et structurés (ECOS) qui permet d’évaluer les étudiants, dans des situations cliniques types, sur leurs compétences pratiques et situées et non plus sur leurs seules connaissances.

Pour esquisser un bilan des réformes des études en santé, nous avons rassembler les témoignages et analyses de ses initiateurs, Isabelle Richard et Yvon Ber-land. Solène Lellinger et Christian Bonah, au titre du Collège des humanités, discutent de l’introduction – très tardive en France – d’un enseignement structuré de sciences humaines et sociales dans les formations de santé qui donnent des outils aux étudiants pour aiguiser leur réflexivité et leur pensée critique.

Le constat des lacunes et problèmes majeurs soulevés par la réforme (prévus dès son lancement) est exposé dans la présentation que fait Florence Audier du bilan du rapport de la Cour des comptes sorti début décembre. Du côté des organisations étudiantes en santé, qui ont produit plusieurs rapports à ce sujet, ce constat – discuté dans l’article d’Elisa Mangeolle – est en partie semblable. Le nouveau dispositif est trop complexe et illisible. Mais les propositions ne le sont pas… Les organisations étudiantes sont fermement opposées à toute réforme mettant fin à une voie commune, ce que préconise la Cour des comptes. Enfin, Marie-Bénédicte Romon, Sylvie Bepoix et Hélène Chardin rendent compte de la mise en œuvre de la réforme du premier cycle PASS/LAS au niveau des établissements et des filières.

Pour conclure ce dossier, la parole est donnée à Philippe Laville, qui fait l’état des lieux sur l’accélération de la financiarisation du système de santé qui, toujours plus, détériore le système de santé et restreint son accès. Ne serait-il pas temps, demande-t-il, que les services de santé deviennent des « institutions du commun » dans le cadre d’une démocratie sanitaire rénovée ? La formation des professionnels de santé ne pourrait-elle pas y contribuer ?

 


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