Métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur : Les Temps modernes ?
- Parution
- 03/2014
- Numéro
- 396
édito
Par Gérard Lauton
Métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur : Les Temps modernes ?
« Depuis quelques années, un dirigisme […] transforme progressivement les chercheurs en tâcherons et en spécialistes des tableaux Excel ». Michel Blay dénonce « un taylorisme et une prolétarisation des métiers » et appelle à renouer avec « le sens du travail collectif contre la stérile concurrence de tous contre tous ».
Selon Rachid El Guerjouma, président de l’université du Maine, « cette approche est fractale, elle est déclinée, identique à elle-même, à toutes les sous-structures […] organismes, universités, UFR, laboratoires, formations, jusqu’aux individus » et il en appelle à « un ESR collaboratif, collégial et démocratique ».
Pour Roland Gori « dans un renversement remarquable, les producteurs de contenus doivent répondre de leurs activités à des personnels qui, au lieu de les épauler dans leurs missions, deviennent des contremaîtres qui les maltraitent » et comme les autres professionnels des secteurs dédiés au bien public « ils doivent désormais […] se conformer à une vision quantitative et productiviste du monde. La valeur aujourd’hui se trouve déterminée par un degré de conformité à des procédures ».
Cependant Philippe Büttgen salue « l’extraordinaire endurance des chercheurs et enseignants-chercheurs (qui) repose sur une idée de la recherche et de l’université que les “réformes” successives ont ébranlée mais pas abolie ».