Environnement et démocratie des scientifiques s’engagent
- Parution
- 04/2012
- Numéro
- 388
édito
Par Gérard Lauton
Environnement et démocratie des scientifiques s’engagent
Dans le domaine de l’environnement, maintes décisions politiques ou postures relèvent du bon sens populaire, du principe de précaution, d’intérêts financiers ou de données partielles et partiales –dissimulation, altération de résultats, bricolage de formules.
Tant il est facile de manipuler des résultats, au motif qu’ils sont tributaires des limites intrinsèques des modèles, principes et méthodologies utilisés. Ou de jouer tour à tour sur le registre de l’antiscience ou sur celui d’un optimisme béat, selon lequel la technique maîtrise tous les risques. Le chercheur ou l’ingénieur, qu’il soit lanceur d’alerte, scientifique engagé, expert, producteur d’innovation, est fondé à s’inviter dans les débats de société sur les grands enjeux du changement global. En s’impliquant dans les luttes politiques pour la transition vers un futur soutenable ou en se mêlant des questions d’accès à l’eau, de sécurité alimentaire, de gestion des déchets, de réduction des émissions polluantes, de prélèvements de matières (matériaux, agri-sylvi-culture…), d’énergie (potentiels, consommation), d’obsolescence programmée… Éthique du métier et conscience citoyenne fondent son irruption dans une prise de risque assumée.