Liberté académique : résister à la délégitimation du savoir

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Liberté académique : résister à la délégitimation du savoir

VRS n°440
Parution
04/2025
Numéro
440
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Edito par Michel Maric, Patrick Monfort et Chantal Pacteau

Après un dénigrement salarial déjà destructeur, une baisse du financement de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) s’accompagnant d’une baisse des recrutements, l’ESR doit désormais affronter une vague d’attaques aussi violentes que nombreuses visant à délégitimer la production et la transmission du savoir, ses personnels et ses institutions.

En 2020 déjà, des sénateurs avait souhaité profiter du projet de loi de programmation pour la recherche (LPR) pour inscrire dans la loi l’exercice des libertés académiques dans le cadre « des valeurs de la République » faisant mine d’oublier que, dans la Constitution, le terme « République » est souvent synonyme de « État » : que seraient les valeurs de la République si elles étaient assimilées aux valeurs de l’État ? Tentative empêchée. Au même moment, Olivier Beaud pointait un « silence instructif » en France sur la liberté académique : « les grands intellectuels ou savants français se sont désintéressés de cette question, comme si elle n’existait pas » écrivait-il.

C’est peu dire qu’enseignants-chercheurs et chercheurs ont été contraints, depuis, de s’emparer du sujet. Il a fallu relire, à plusieurs reprises, l’affirmation prononcée par le chef de l’État évoquant une volonté de « laisser toute la liberté académique aux meilleurs », le 7 décembre 2023 lors de sa « réception pour l’avenir de la recherche française ». Il a fallu regarder de près les exigences de certaines collectivités territoriales souhaitant conditionner leurs éventuels soutiens financiers à un engagement sur des chartes dites « républicaines », dont le contenu nous serait imposé. Le tout venant s’ajouter aux poursuites-bâillon, aux exclusions de laboratoires, aux attaques provenant du monde économique, dès que certains intérêts se sentent menacés, aux interdictions de réunions ou de conférences, et à tant d’autres encore.

Alors que la situation se dégrade à une vitesse saisissante, pas seulement aux États-Unis, c’est peu de constater, dans le contexte international qui est le nôtre aujourd’hui, que cette liberté n’est jamais acquise, jamais transmise sur un plateau. Ce dossier doit permettre de convaincre de l’importance de la défendre en tant que pilier de nos démocraties, en France et partout dans le monde.

Nous y avons rassemblé des analyses de la situation en France et aux États-Unis après que l’administration Trump se soit brutalement ingérée dans la politique scientifique des universités et des agences de recherche fédérales. À l’occasion du colloque organisé par l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université et l’Internationale de l’Éducation, qui s’est tenu les 7 et 8 février 2025 à Calgary (Canada) qui a rassemblé notamment des syndicats de l’enseignement supérieur européens et américains, nous avons pu recueillir des témoignages de nos collègues canadiens, états-uniens et des pays nordiques dont nous publions tout ou partie de leurs textes ici.


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