Thème 1 – Conditions de travail – texte approuvé
Conditions de travail : pressions et charge, temps de travail, travail à distance, discriminations FH, raciales, en intégrant titulaires et précaires
30 syndiqué-es du SNCS-FSU ont contribué à ce travail pré-Congrés. Pour les rejoindre: sncs.ouvaton.org/wws/subscribe/temps-du-travail
« Restaurer notre pleine liberté académique, une vraie autonomie et la responsabilité pour agir en personne plutôt qu’en rouage d’une machine infernale. Remettre au centre les valeurs de qualité, humanité et solidarité. »
« Réaliser que l’injonction à passer par des appels à projet participe d’un mouvement de fond. D’opportunités ponctuelles et anecdotiques pour des champs spécifiques de recherche, l’ANR en a fait un « ordinaire » du travail de recherche. La LPR les a rendus quasi-obligatoires, nous emmenant vers un système où les statutaires seraient des monteurs de projets, et feraient travailler des personnels précaires. »
Le texte issu du Congrès 2017 sncs.fr/2017/10/27/theme-1-travail-dans-la-recherche/ avait été coécrit par le groupe de préparation en partant de situations de travail. Il doit continuer à servir de référence aux revendications du SNCS-FSU et au travail de ses représentant·es ou élu·es dans les instances de nos établissements.
Pour le Congrès 2020, le groupe de préparation est parti de la question du temps de travail, l’urgence généralisée, le sentiment de ne jamais avoir le temps, d’être sous pression permanente, avec ses effets la santé des agent-es et sur la qualité du travail. En croisant avec l’amendement de 2017 qui demandait : « Il faut trouver de nouveaux critères qui prennent en compte le travail invisible », l’idée a émergé de partir de récits de journées de travail et de témoignages à mettre en discussion pour tirer le fil, analyser, construire des revendications et des moyens d’action.
Les six réunions ont permis de dégager plusieurs questions parmi lesquelles :
- Les appels à projet et l’ANR : pourquoi continuer à soumettre des projets alors que cela prend de temps, temps perdu ? N’est-ce pas un système pourvoyeur de situations précaires ?
- Les temps du travail des femmes dans la recherche, comment mieux prendre en compte dans les critères d’évaluation ce travail pourtant souvent essentiel dans les collectifs de travail ? Que faire face à la vacuité des plans d’actions « parité » dans nos établissements ?
- Comment éviter que des questions d’ordre scientifique ou organisationnel ne se traduisent en situations individuelles prises en charge par les services de « ressources humaines » ?
- Qui lit les CRAC ? les rapports de projets ANR ? les rapports d’activités ? les … publications ?
- Le déplacement et la perte de savoir-faire face aux multiples réorganisations, contrats de recherche précaires, externalisation de services, et le temps passé à retrouver une situation de travail correcte à chaque fois
- La multiplication des cadres structurels avec les multiples réformes qui ont créé de la complexité administrative.
- Travail avec les doctorant·es ; travail des encadrants et des responsables d’équipes, de services, travail des directions d’unité.
- La multiplication des compétences demandées : comptabilité, secrétariat, informatique, psychologue.
- Comment on finit par prendre sur ses deniers personnels pour contourner toute cette complexité administrative.
Élaboration
- L’ergonomie du travail est dégradée par une avalanche de règlements, et un emploi du temps encombré de procédures aberrantes, inutiles ou excessivement chronophages. En particulier, les priorités sont inversées quand il s’agit essentiellement de nourrir le moteur de la machine administrative, et/ou d’effectuer des tâches qui ne relèvent pas de la fonction.
- Les évaluations se répètent à tous les niveaux au prétexte d’une « excellence » qui n’est que le masque des relations de domination.
- L’urgence permanente imposée par les procédures et la pénurie de moyens gênent le travail ; elles imposent un rythme contraire aux valeurs du métier ; elles génèrent un stress et un sentiment d’insatisfaction épuisant et usant à la longue.
- Les émotions négatives (peur de mal se positionner, de ne pas avoir le comportement attendu, de faire des vagues, peur du déclassement) produisent un mal être et induisent un repli à tous les niveaux hiérarchiques (recours au parapluie, règlements et procédures et instances de contrôle).
- Les relations professionnelles sont fragilisées par la superposition des structures, la multiplication des lieux de pouvoir, la complexité des procédures, le décalage entre les circuits de circulations des informations, les étapes de consultation, et les circuits de décision, la dilution des responsabilités (personne ne porte la responsabilité du mal qui est fait, des abus de pouvoir). Ce cadre et son fonctionnement produisent et masquent à la fois les abus de pouvoir.