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4 février 2011 – Compte-rendu de la réunion sur T-IDEX

Compte-rendu intersyndical de la réunion qui a rassemblé 250 personnes le 4 février.

Compte-rendu de la réunion T-IDEX du 4 février 2011

250 personnes sont venus participer au débat, en grande partie des personnes du campus Rangueil, mais également des collègues du Mirail.

B. Chaudret entame la séance en rappelant que la situation est loin d’être stabilisée dans le secteur de la recherche. Des exemples parmi d’autres sont le souhait de Syrota (PDG INSERM) de faire des concours communs CNRS-Inserm ; l’audit RGPP qui a eu lieu au CNRS au niveau des délégations qui vise à trouver « des gisements de suppression d’emploi », c’est à dire d’organiser un plan social. Ces évolutions sont poussées par le gouvernement, mais aussi par certains acteurs de la recherche. La journée du 3 février dédiée à la Recherche sur France Culture a été une tribune pour pour ceux-ci.

D. Steinmetz rappelle la situation de crise économique majeure provoquée par les dérégulations financières et le choix de favoriser le capital au détriment de la répartition des richesses. Le grand emprunt continue dans cette orientation : faire en sorte que les marges de manœuvres des universités soient soumises aux placements qu’y feront les acteurs économiques. Le placement initial est fait par l’état et remboursé par la baisse des crédits des organismes de recherche. Le mécanisme a de plus l’ambition de restructurer le secteur de la recherche et de l’enseignement supérieur. Il s’agit de concentrer les moyens sur un petit nombre de centres d’élite et au sein de ces centres sur quelques disciplines uniquement. Le choix de ces centres et disciplines est fait dans l’urgence, de façon anti-démocratique, par des jurys opaques et sera in fine politique (composition des jurys sera connue après les résultats). Les quelques élus de la loterie n’auront pas des dotations gigantesques mais une sorte de label qu’ils devront utiliser pour agréger d’autres financements. L’idée est de concentrer les effort matériels et humains sur ces 5 à 10 pôles pendant 10 ans : 6 mois pour décider 10 ans de priorités scientifiques. Voici une illustration de la façon dont s’opère la sélection des dossiers : 336 Equipex ont été déposés, 80 retenus par le jury, 52 sélectionnés par les politiques. L’appréciation de G. Casamatta est que les projets Equipex Toulousains refusés n’étaient pas dans la ligne politique car se proposaient de jouer un jeu collectif.

G. Casamatta entame sa présentation en remerciant les syndicats d’organiser cette réunion car il est vrai que dans la précipitation même si « beaucoup de gens ont été associés au processus », il n’a pas été possible d’associer les personnels au projet T-IDEX. Il serait maintenant possible de le faire. Par exemple, une réunion se fera bientôt avec les directeurs de laboratoire. Il justifie le grand emprunt par le choix d’être visibles, d’être performants avec des moyens limités, que d’autres pays font la même chose. Le principe de base est de faire émerger quelques universités françaises dans le classement de Shangai en se basant sur une mesure de la performance de la recherche par la capacité à publier dans les meilleures revues. Le grand emprunt va dessiner le paysage de l’excellence en France, il faut absolument y participer. Pour ces raisons il serait autorisé de critiquer la nature, les modalités, du concours, mais pas la démarche générale. Concernant le projet T-IDEX, G. Casamatta donne l’objectif : top ten en dix ans. Pour les sciences expérimentales cela passerait par le financement d’équipements que les concurrents n’ont pas, les scientifiques seront donc obligés de venir à Toulouse pour faire leurs mesures. Pour toutes les sciences par les « chaires » : le recrutements chez nos concurrents, avec salaires élevés, de chercheurs de très haut niveau et la mise à leur disposition de personnels (CR, MdC, Post-Doc, Doc). En parallèle, il s’agirait de faire profiter de l’effet d’entraînement aux domaines non concernés, de tirer les recherches vers de l’innovation (emprunt productif) et de ne pas oublier le lien Recherche-Enseignement. L’organisation disciplinaire se ferait en 6 pôles (dont les 4 pôles définis par l’UPS + un pour le Mirail et un pour UT1). La structure centrale serait une université fédérale (un conseil d’administration composé des dirigeants des membres : universités + organismes) et un sénat académique qui croiserait les politiques scientifiques des établissements avec les points de vue de scientifiques extérieurs de « très haut niveau ». Le financement de l’excellence serait confié à une structure indépendante T-IDEX.

La parole est ensuite donnée à l’assistance et les échanges ont duré une heure environ.

Les remarques étaient critiques. [Entre crochets, les quelques réponses de G Casamatta]

 Risque d’appauvrir des domaines

 Empilement de nouvelles structures

 Volonté de pilotage par des notables de la recherche [R de GC : non, ce sont des scientifiques]

 Ne résout pas le problème essentiel que la recherche est sous-financée [R de GC : mais si on ne joue pas le jeu ça sera pire]

 La recherche publique n’a pas vocation à rapporter de l’argent, c’est le rôle de la recherche industrielle

 Les SHS semblent être à l’écart [R de GC : on souhaite qu’ils soient plus impliqués mais n’acceptent pas de jouer avec les règles qui ont été choisies]

 Le projet ne parle pas des personnels et encore moins des BIATOS

 Pas de démocratie ni dans l’élaboration du projet ni après, encore moins démocratique que la LRU

 Projet sur des a priori idéologiques (sélection Darwinienne de l’excellence …) [R de GC : il y a en effet des conceptions différentes de l’organisation de la R dans la communauté, le choix qui a été fait est pour maximiser les chances de plaire aux politiques]

 L’excellence n’a pas de sens dans un milieu académique, tous peuvent s’en réclamer mas cela provoque des compétitions alors que l’avancée des connaissances se fait par la coopération et l’échange

 Le système des Chaires est absurde et est méprisant pour les chercheurs localement. Comment imaginer que les meilleurs scientifiques au monde se ruent d’un seul coup pour venir travailler dans la petite dizaine excellentes universités françaises? Mais que veut dire « meilleurs scientifiques au monde » ?

 L’idée du sénat académique avec des chercheurs extérieurs de très haut niveau est absurde et ne peut pas fonctionner

 Le projet est quasiment entièrement emprunt de la façon de voir la recherche dans la Toulouse School of Economics

Les seules interventions un peu positives venait de personnes ayant marginalement participé à l’élaboration du projet.

 Il faut se féliciter d’avoir su travailler tous ensemble (Oui mais critique disant que l’élaboration du T-IDEX casse tout le travail fait depuis plusieurs années de façon démocratique pour structurer l’ESR en Midi-Pyrénées)

 Que l’IDEX soit accepté ou pas, la proposition d’université fédérale, la structuration en pôles, la définition de domaines d’excellence etc. sont des facteurs de développement de Toulouse (cf. critique ci-dessus)
Remarque du rédacteur : cela sonne comme « quelque soit ce que vous pouvez en penser, nous appliquerons notre plan ».


Vous pouvez aussi lire un article de Frédéric Dessort, journaliste scientifique, sur cette réunion en suivant ce lien http://ouvertures.wordpress.com/2011/02/16/linitiative-dexcellence-de-toulouse-un-grand-projet-en-question/


mm

Secrétaire de section Midi-Pyrénées

Dimitri Peaucelle - Secrétaire de section SNCS Midi-Pyrénées



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