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UMR : information contre X : SNCS-HEBDO 09 n°09 du 6 avril 2009

Jean-Luc Mazet5 avril 2009

Sous prétexte de mettre en œuvre la loi LRU, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche impose au CNRS, des conditions qui visent à soumettre les laboratoires de recherche au pilotage de l’ANR. Dans la préparation du contrat d’objectif, la direction de l’organisme organise une gestion administrative de la recherche et le désengagement du CNRS de nombreuses équipes.
Par Jean-Luc Mazet, secrétaire général du SNCS-FSU


Il faut en finir aussi avec le processus « dés-UMRisations » et l’hypocrisie ministérielle à ce sujet. Officiellement, Valérie Pécresse est pour les UMR (unités mixtes de recherche), mais des UMR aseptisées, vidées de leur contenu, gérées par les universités, sans soutien de base et donc pilotées par l’ANR. Un CNRS affaibli, devant abandonner toujours plus son rôle d’opérateur, c’est là l’objectif ministériel.

A ces pressions, combinées avec l’insuffisance dramatique de moyens, les directions successives de l’organisme ont toujours répondu de la même façon : créer un institut Max Planck à la française et abandonner, se débarrasser de nombreuses équipes, voire de disciplines entières.

En 1995, la direction (Aubert) voulait transformer les 2/3 des UMR en UPRESA (unités propres de l’enseignement supérieur associées). Idée reprise dix ans plus tard par le directeur général Larrouturou avec ses « équipes liées ».

Le gestionnaire unique : danger grave !

Aujourd’hui, sous prétexte de gestion unique, la direction du CNRS crée des laboratoires à plusieurs vitesses : UPR, UMR-C (Classiques), UMR-GDC (Gestion Déléguée CNRS), UMR-GDU (Gestion Déléguée Université), EAC (Equipe d’Accueil Conventionnée). Les UMR transformées en EAC se voient brutalement coupées des services du CNRS, étape vers l’abandon total. Les UMR-GDU, qui ont vocation à devenir les plus nombreuses (plus de la moitié en 2013), perdront, comme les EAC, la tutelle d’opérateur de recherche du CNRS. Elles recevront cependant des personnels, chercheurs et ITA, en temps que moyens.

Le classement des laboratoires dans ces catégories ne sera plus défini par le Comité national. Il sera déterminé par la notation de l’AERES et par des négociations de gré à gré entre le CNRS et les universités. C’est là remettre en cause la légalité républicaine. En effet, dans le cadre actuel, pour changer le statut d’une unité, il faut

 l’avis de la section du Comité national (ou d’une instance d’organisme),

 l’avis du conseil scientifique de département, si la direction du département est en désaccord,

 en dernier lieu, l’avis du Conseil scientifique.
Sans exclure les recours juridiques nécessaires, le SNCS appelle à marquer la solidarité à ceux qui sont victimes de l’arbitraire, partout, dans tous les conseils, sur tous les sites.

Avec des universités ayant de réelles capacités de gestion, avec un système de recherche fondé sur la coopération universités-organismes, avec un soutien de base des labos provenant à 70 % des tutelles scientifiques, on pourrait discuter du gestionnaire unique. Mais actuellement, il s’agit de franchir une étape dans le désengagement du CNRS, qui très vite pourra en tenir compte dans les crédits distribués. Avec la LOLF, reviendra un jour le projet de faire gérer les personnels CNRS des unités par les universités (d’abord par celles totalement autonomes) au nom du calcul des coûts, tarte à la crème du New Management.

Les regroupements forcés

Une autre forme de désengagement est présente dans les regroupements forcés pour créer de vastes ensembles (centres de recherche ou hôtels à projets) sans unité scientifique et sous la dépendance des contrats ANR. Le SNCS n’est bien sûr pas hostile à des regroupements de laboratoires, sous réserve qu’ils fassent l’objet d’une proposition émanant des unités et qu’ils soient négociés avec les universités concernées.

UMR : information contre X : SNCS-HEBDO 09 n°09 du 6 avril 2009

Le SNCS demande

 qu’il n’y ait qu’un seul type d’UMR, dont les tutelles soient co-opérateurs de recherche,

 que le choix du (des) gestionnaire(s) soit laissé aux unités,

 qu’il n’y ait aucune dés-association sans l’avis scientifique d’instances représentatives élues,

 que les unités reçoivent 70 % des crédits de base (hors salaires), dans le cadre d’un engagement quadriennal avec leurs tutelles pour la réalisation de leurs programmes.

Pour intervenir auprès de la direction du CNRS contre les dés-associations, Le SNCS appelle les unités dés-associées à lui faire part de leur situation, en répondant au recensement (voir ci-dessous) qu’il a lancé, il y a près d’un mois (voir http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1743&id_rubrique=11) ), et souhaite que ce problème soit discuté le 7 avril.


Recensement des UMR (circulaire du 16 mars 2009)

Chers camarades,

La direction du CNRS a pris l’initiative de retirer brutalement sa tutelle scientifique à des UMR.sous prétexte de l’unicité du gestionnaire, au risque de rompre la continuité des programmes de recherche. C’est le début d’une politique annoncée de dés-association de la moitié des unités dans les 5 prochaines années.

Nos premières interventions auprès de la direction sont à ce jour restées sans réponse. Or de nombreux laboratoires sont victimes de ces des-association « sauvages ».

Le SNCS est prêt à défendre chaque laboratoire des-associé. Il nous faut pour cela disposer des informations sur la situation du laboratoire (composition en personnel, projets éventuel de restructuration, évaluations du Comité national et du conseil scientifique, conditions de la des-association…).

Nous vous demandons de nous faire parvenir ces renseignements en retour au présent courrier

Nous demandons aussi aux personnels chaque laboratoire d’envoyer à la direction du CNRS une demande d’entrevue argumentée et de nous en faire parvenir une copie.

Nous demandons aux élus de recenser les laboratoires dont les dés-associations auraient été prononcées contre leur avis.

Toutes ces informations peuvent être envoyer à l’adresse de retour : sncs@cnrs-bellevue.fr, avec pour sujet : Défense des UMR.

Assurez la diffusion de ce courrier autour de vous.

Bien cordialement.


Jean-Luc Mazet



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SNCS-FSU
Campus CNRS d’Ivry-sur-Seine
27 rue Paul Bert
94 200 Ivry-sur-Seine

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