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16 janvier 2008 – Compte rendu de la réunion de bureau

1- Nano-Sarko : des nouveaux projets nationaux sur les nanosciences. Quelles implications pour la recherche en Midi-Pyrénées ?

2- Un compte-rendu de l’entrevue d’une délégation de directeurs de laboratoires avec Valérie Pécresse.


16 janvier 2008

La section Midi-Pyrénées du SNCS vous informe

Réuni le 16 janvier 2008 pour discuter des dernières informations concernant les évolutions du paysage de la recherche, informations recueillies par le biais de ses élus et représentants dans différentes instances, le bureau de la section Midi-Pyrénées du SNCS a rédigé cette note d’information.

On y trouvera :

 1- Une description des projets nationaux sur les nanosciences, la manière totalement opaque dont les décisions sont prises, et plus particulièrement les implications de ces projets pour la recherche en Midi-Pyrénées

 2- Un compte-rendu de l’entrevue d’une délégation de directeurs de laboratoires avec Valérie Pécresse, Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

Nano-Sarko

Le Président Sarkozy a décidé que les Nano seraient un « projet présidentiel » et serait pour cela prêt à y investir, rapidement, des milliards d’euros. L’objectif annoncé est de créer un Institut Européen des Nano quand la France prendra la présidence de l’UE (juillet-décembre 2008). D’ici là Sarkozy doit créer ce qui sera la contribution Française à cet Institut.

Au passage, remarquons que ce n’est pas une idée très originale : Poutine a par exemple annoncé début 2007 le plus que doublement des financements de la recherche russe, tous les fonds supplémentaires étant destinés aux Nano. Remarquons également que passé l’effet de mode, il est important de structurer la recherche, construire une culture scientifique, autrement que par la dimension des objets manipulés.

Sarkozy a donc nommé une commission constituée de Dominique Vernay pour le pôle d’Ile de France, Jean Therme pour celui de Grenoble et Alain Costes pour celui de Toulouse dont la mission est la création sur ces trois sites de pôles en nano-technologies. La localisation des sites fait partie de la lettre de mission. Le rapport doit être terminé fin mars. Des réunions se font donc dans l’urgence pour élaborer ce rapport, sans concertation transparente des acteurs impliqués.

La lettre de mission précise que les pôles doivent être « en rupture », « prestigieux » et « visibles ». Les sommes évoquées pour ce projet vont de 2,2 à 3 milliards d’euros. Les laboratoires desquels des « équipes » seraient extraites sont (citation de La Dépêche du 26 décembre 2007) « la microélectronique au Laas, les nanosciences au centre d’élaboration des matériaux (Cemes), la nano energétique au laboratoire Laplace de l’Enseeiht-Inpt, la chimie avec le labo de coordination de Bruno Chaudret, la biologie avec l’IPBS de François Amalric ou encore le génie chimique avec le laboratoire des procédés de Joël Bertrand. » (voir ici). Il est à noter que la DR du CNRS en tant que telle n’aurait pas été consultée sur la pertinence des modalités d’une telle construction.

À ce prix (plus de 700 millions d’Euros par site) il serait possible de relancer intelligemment la recherche en Midi-Pyrénées. Il faudrait pour cela prolonger les atouts forts de la région à savoir des recherches disciplinaires de haut niveau associées à beaucoup d’échanges pluridisciplinaires ; une riche culture de laboratoire où la recherche avance par la coopération des acteurs capables de s’investir sur le long terme. Le projet Nano-Sarko tout au contraire vise à détruire ces collectifs, à mettre les chercheurs en concurrence et à précariser ITA et jeunes chercheurs. Cette « rupture » au nom de la « visibilité » est d’autant plus folle qu’elle s’appuie sur des méthodes opaques, bureaucratiques et autoritaires.

Valérie Pecresse rencontre une délégation de directeurs d’unités

Quand à l’automne ont commencé les fuites sur des projets de cession des UMR aux universités, un premier collectif de directeurs d’unité (DU) s’est constitué sur Toulouse. Puis cette première action a été amplifiée par les directeurs de laboratoire de Polytechnique pour aboutir à une pétition signée par près de 900 directeurs d’unités (voir ici). Suite à cela la ministre V. Pecresse a accepté de recevoir une délégation de ces directeurs.

La rencontre a eu lieu fin décembre en présence de Philippe Gillet, directeur du cabinet, et Jean-Philippe de Saint-Martin, directeur adjoint du cabinet. Quelques retours ci-dessous:

 CNRS : La ministre aurait finalement beaucoup de respect pour cet organisme et aurait convaincu Sarkozy de le préserver (car « vous nous donnez des prix Nobel »).

 Universités : Le ministère voudrait renforcer la recherche universitaire et parle de budgets en augmentation. Si c’est comme pour le CNRS (6% de hausse moins 12% de réserves), attention aux déceptions.

 Statut des UMR : La délégation des DU a insisté sur l’intérêt d’une double tutelle, nationale et régionale.

 Financement de la « recherche libre » : La délégation a présenté les avantages des « crédits contractuels quadriennaux » en comparaison des « ANR blancs ».

 Emploi scientifique : Les DU ont présenté l’importance de perspectives d’emploi meilleures (plus de postes de titulaires, mieux payés), seule garantie d’attirer les chercheurs futurs en qualité et nombre suffisant. La ministre aurait répondu qu’elle n’y peut rien, Bercy refuse.

 Laboratoires vs Équipes : Les DU ont exposé les avantages d’une recherche faite de coopération, de soutien mutuel et qui s’inscrit dans la durée que peut permettre la structure « laboratoire » en comparaison de la structuration en petites « équipes » disjointes et concurrentes.

 Utilisation des préciputs : Les DU ont argumenté pour qu’une part des préciputs de l’ANR soit versée aux laboratoires pour leur politique scientifique.

 Devenir des SHS au CNRS : La ministre aurait répondu qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, d’ailleurs le ministère envisagerait un renforcement des moyens en licence. L’argumentation ne tenant pas, il est probable que de tels propos renforcent les inquiétudes.
La délégation des DU sera reçue une nouvelle fois par Ph. Gillet (directeur de cabinet de Pécresse) pour parler de questions techniques de la vie des laboratoires et sera également reçue par la commission d’Aubert. Le rapport de la commission d’Aubert est attendu pour fin Mars, après les municipales.

Comme on peut le voir dans ce compte-rendu, l’existence des laboratoires, leurs statuts, le statut de leurs personnels, leurs moyens de financement, etc. sont au coeur des discussions. C’est le thème de la commission d’Aubert. Les mois qui viennent sont capitaux.

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Dimitri Peaucelle - Secrétaire de section SNCS Midi-Pyrénées



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