8 novembre 2007 – entre fierté et inquiétude
Rassemblement à 15h30 et conférence de presse à 14h30 lors de l’inauguration du bâtiment RTB au LAAS-CNRS à Toulouse
Recherche et enseignement supérieur en lutte
Le 8 novembre : entre fierté et inquiétude
Le 8 novembre au LAAS-CNRS a lieu l’inauguration de la plateforme technologique construite dans le cadre du RTB (réseau de centrales pour la recherche technologique de base) dédié aux micro et nano technologies. C’est une illustration des réussites dans la coopération à un niveau national des acteurs de la recherche publique française.
La réalisation du RTB est à l’image des capacités d’un organisme comme le CNRS, qui :
par son implication effective dans l’avancée des connaissances,
par ses mécanismes d’évaluation et de prospective,
et par son fonctionnement en synergie avec les autres acteurs de la recherche,
peut être le pilier central de la mise en réseau de l’ensemble des chercheurs et ingénieurs, des secteurs public et privé, quelque soit leur localisation géographique. Une telle réussite n’est possible qu’avec
des financements d’État sur le long terme,
une coordination scientifique nationale,
des chercheurs, ingénieurs et techniciens sur postes permanents,
et des moyens récurrents pour la maintenance et l’amélioration des équipements.
Or ces moyens de fonctionnement ne sont pas déjà plus au rendez vous et le démantèlement du CNRS et avec lui de l’ensemble du service public de recherche est en cours…
C’est donc sans sérénité que les personnels sont appelés à exprimer le 8 novembre leur fierté pour le travail accompli et leur inquiétude pour l’avenir. Le CNRS est en cours de dépeçage.
Ses capacités de financement de la recherche sont transférées à une agence ANR de pilotage politique sur projets de court terme.
Ses capacités d’évaluation et de prospective sont détruites en faveur d’une agence AERES, elle aussi aux ordres, incapable d’objectivité et de cohérence scientifique.
Son rôle de structuration nationale est mis à mal par les projets de transfert des laboratoires aux universités mises en concurrence par la dernière loi LRU.
Son caractère pluridisciplinaire est mis en cause par les projets de création d’instituts thématiques tels que celui regroupant toutes les sciences du vivant.
Son engagement pour les connaissances comme biens de l’humanité à développer sur le long terme est saigné par la prolifération de l’emploi précaire.
Le démembrement en cours du CNRS, organisme internationalement reconnu pour la qualité et le sérieux de son travail, augure de très mauvais jours pour l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le renforcement du pilotage politique et économique à courte vue, la mise en concurrence des personnels et des structures sur les bases d’une gestion hiérarchique et d’indicateurs artificiels promettent un épuisement des capacités de recherche des Universités comme des EPST, en faveur d’une fausse visibilité médiatique.
Il faut des moyens humains et financiers pour l’enseignement supérieur et la recherche publique et il faut un organisme pluridisciplinaire national dans lequel les scientifiques participent à l’élaboration et la mise en oeuvre des grandes orientations. C’est pour cela que les laboratoires doivent être au coeur de la recherche et leur association aux organismes et universités doit permettre une bonne entente entre les différents acteurs.
Conférence de Presse de l’intersyndicale à 14h30
puis rassemblement des personnels à 15h30 devant le LAAS-CNRS, 7 av du Colonel Roche, Campus Rangueil
SNCS-SNESup-FSU, SNTRS-FERCsup-CGT, SUD-Recherche