DERNIÈRE MINUTE
La VRS - N° 409_HD

VRS n°409 été 2017

mmSNCS-FSU4 octobre 2017

Les scientifiques, auteurs de la transition écologique et solidaire

Par Chantal Pacteau

Trois mois à peine après la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, la
tempête Harvey s’abat sur le Texas. Des dizaines de victimes, des dégâts matériels
considérables et des risques sanitaires énormes avec la décrue. Mais aussi – et l’on en parle beaucoup moins –, les pluies torrentielles qui n’arrêtent pas en Asie du Sud et ont déjà fait plus de 2 100 morts ; les inondations au Niger ; et les incendies de forêts qui font rage à travers le monde…
Le discours d’Emmanuel Macron du 1er juin, dans lequel il affirmait que la France s’est irrévocablement placée à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, aurait dû réjouir les scientifiques français, dont la qualité des recherches et l’engagement dans la transition écologique et sociale ne sont pas à démontrer.
Mais, presque en même temps, des coupes du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche étaient annoncées.Or, la recherche française reste sous-financée, ré-affirme Valérie Masson Delmotte, climatologue, co-présidente d’un groupe de travail du GIEC, qui parle ici du rapport du GIEC.
Et le nombre de précaires dans l’ESR atteint les cinquante mille.

C’est dans ce contexte institutionnel schizophrène que le dossier de cette VRS aborde certaines des questions scientifiques qu’exige la mise en oeuvre de l’Accord de Paris. Il fait écho à celui de la VRS sortie avant la COP211, dans lequel nous discutions des enjeux et des débats autour du changement climatique : décarbonation, santé, justice sociale, gouvernance… Dans ce dossier, des scientifiques de différents domaines de recherche discutent des enjeux de la transition en cours – « services climatiques », formations, emplois-climats, mobilisations citoyennes – et du renouveau nécessaire des cadres théoriques pour l’accompagner : des interdisciplinarités subtiles, des approches multi-niveaux, des concepts – ici, la résilience – à travailler ; et toujours l’histoire des idées, avec Marx écologiste et les visions de la nature.

Une certitude absolue : sans scientifiques, no planet great again.

1 Conférence Climat Paris 2015 : Enjeux et débats autour de la COP21. https://sncs.fr/VRS-no402-11-2015

 


VRS n°409 pdf complet


édito

par Hervé Christofol, Secrétaire général du SNESUP-FSU

Sortons l’enseignement supérieur et la recherche du calcul du déficit budgétaire

Le 11 janvier 2017, la proposition de résolution européenne – portée par la sénatrice Brigitte Gontier Morin du groupe communiste, républicain, citoyen (CRC) – qui visait à reconnaître l’enseignement supérieur comme un investissement nécessaire à l’avenir était rejetée par la majorité sénatoriale de droite. Le gouvernement Valls s’était opposé à une partie de cette résolution. Interrogés par le SNESUP-FSU à ce sujet, la ministre Najat Vallaud Belkacem et le secrétaire d’État Thierry Mandon expliquaient que cette mesure – inscrite dans la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur
(STRANES) qu’ils avaient adoptée un an auparavant et à laquelle ils étaient favorables – n’avait pu être soutenue à cause de la priorité donnée au redressement des finances publiques.La résolution avait deux volets : d’une part, elle proposait que « l’Union et les Etats membres s’engagent à reconnaître l’enseignement supérieur comme un investissement nécessaire à leur avenir et retiennent un objectif de 2% du PIB pour les dépenses d’enseignement supérieur à l’horizon 2025 » et, d’autre part, elle demandait que « les dépenses publiques d’enseignement supérieur ne soient pas prises en compte dans le calcul des déficits publics des Etats membres ».

Aujourd’hui, la promesse de sanctuarisation du budget de la recherche et de l’enseignement supérieur, faite par le candidat Emmanuel Macron lors de son discours de Grenoble, a fait long feu. Elle n’a pas tenu deux mois, alors même qu’elle était déjà très insuffisante pour faire face à l’augmentation des effectifs étudiants et réduire la
précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche. Avec le choix de supprimer 331 M€ du budget 2017, c’est à nouveau Bercy qui impose l’austérité aux chercheurs, aux enseignants-chercheurs, aux personnels administratifs et techniques et qui tourne le dos aux attentes de la jeunesse. Et ce, pour recapitaliser AREVA, ramener le déficit public sous la barre des 3% du pacte européen de stabilité et pour maintenir les exonérations d’impôts et de cotisation sociale des grands groupes privés à travers le pacte de responsabilité. Les priorités de classe du gouvernement s’affirment chaque jour : alors qu’il entend « alléger » l’impôt sur la fortune, il programme, dès le mois d’octobre, de faire des économies sur le dos des plus pauvres, dont les étudiants, en baissant les aides personnalisées au logement (APL) !

Il n’y a pas de problème de « dépense publique », celle-ci est malheureusement stable depuis plusieurs années. Il y a un problème de recette fiscale. Ne nous laissons pas dicter notre avenir par Bercy. Alors que l’enseignement supérieur et la recherche devraient être une priorité nationale en termes d’investissement, c’est aujourd’hui une variable d’ajustement dans le budget. Les effets du sous-investissement se sont illustrés dernièrement aux yeux du grand public, avec les difficultés d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur à travers l’algorithme Admission post-bac (APB) et le recours au tirage au sort. Quant aux enjeux et aux besoins des laboratoires de recherche pour répondre aux crises engendrées par le réchauffement climatique, ils font l’objet du dossier de ce numéro.

Dès la rentrée, mobilisons nous pour que le budget 2017, voté en 2016 par la représentation nationale, soit exécuté et pour une augmentation de trois milliards et demi du budget 2018. Si cette augmentation était renouvelée durant dix ans, elle permettrait au budget de l’enseignement supérieur et de la recherche publique d’atteindre, en 2028, respectivement 2% et 1% du PIB.



Nous contacter

SNCS-FSU
Campus CNRS d’Ivry-sur-Seine
27 rue Paul Bert
94 200 Ivry-sur-Seine

Tel : +33 1 49 60 40 34


NOUS ECRIRE



A decouvrir


  


A voir aussi

ADHESION

ARCHIVES

AGENDA

LIENS UTILES

Aller au contenu principal