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VRS n°407 12/2016

mmSNCS-FSU6 février 2017

Quel projet politique pour l’enseignement supérieur et la recherche?

Par Laurence Favier

 

Abasourdis tant par les résultats de l’élection américaine, contraires aux prévisions des médias, que par les primaires qui les ont précédés, les Français entrent à leur tour en campagne pour les présidentielles et les législatives de 2017. L’acuité des questions relatives à l’articulation public-privé, à l’importance d’un service public de l’éducation et de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) rend la campagne américaine particulièrement éclairante aux regards des débats français sur la réduction du nombre de fonctionnaires. Les textes qui suivent souhaitent à la fois attirer l’attention sur l’importance politique de l’Enseignement supérieur et de la recherche et apporter un éclairage aux débats en cours dans notre pays. Pour cela, après un retour sur les élections américaines, des analyses historiques sur les modèles d’université situent le contexte de ce que nous connaissons aujourd’hui en Europe. Elles précèdent des textes de positionnement syndical et d’analyse de
quelques programmes politiques, parmi ceux qui sont connus à cette heure. Le devenir de l’ESR s’inscrit pleinement dans les politiques que nous défendrons pour la société de demain : tel est l’enjeu principal de ce dossier.

 


VRS n°407 pdf complet


édito

par Hervé Christofol, Secrétaire général du SNESUP-FSU

Pour un enseignement supérieur et une recherche opérateurs de la transformation sociale

 

Depuis la crise de 2008, les États se sont endettés pour renflouer les banques. En Europe, afin d’attirer les investissements étrangers, ils ont baissé les impôts des entreprises et en ont transféré une partie sur les ménages. Mais, le ralentissement économique, conjugué à l’évasion et à la fraude fiscale, ont gravement affecté leur budget. Le financement des services publics s’en trouve durablement affecté.En France, depuis la loi Liberté et responsabilité des universités (LRU) de 2007 – votée moins de trois mois après l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy et la désignation de son premier ministre François Fillon –, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche se sont vus confier la gestion à la fois des budgets de fonctionnement et d’investissement et celui de la masse salariale de leurs personnels. Au cours des deux premières années, le budget de l’ESR a augmenté pour accompagner la réforme. Mais, depuis 2009, il est, au mieux, stable en euros constants, voire en baisse, comme c’est le cas en cette année 2016 ! En outre, les financements de la recherche par appel à projets concurrentiels via l’Agence nationale de la recherche et le premier programme d’investissement d’avenir ont pu laissé croire aux établissements qu’ils pourraient trouver les financements pour assurer leurs missions de service public. De fait, seuls quelques-uns, choisis pour être les établissements ayant vocation à représenter notre pays dans le monde de la recherche internationale, ont été servis.

L’alternance politique de 2012 n’a pas donné lieu à une remise en cause de cette politique. La baisse du nombre de titulaires s’est simplement ralentie avec cinq mille créations d’emplois au cours du quinquennat. Le développement de la précarité s’est poursuivi et les mesures d’austérité mises en place suite à la baisse des moyens ont été imposées à l’immense majorité.

Que nous proposent les futurs candidats pour les prochaines mandatures présidentielles et législatives ? L’enseignement supérieur et la recherche doivent être des opérateurs de la transformation sociale et des transitions de notre société mais, pour cela, ils doivent intégrer, dans leurs structures et leurs fonctionnements, les valeurs et les principes démocratiques de ces évolutions. En 20141, notre revue avait enquêté sur la situation de l’ESR dans d’autres pays. Depuis, plusieurs d’entre eux ont connu des alternances politiques. Aux États-Unis, au Canada ou en Europe, quels sont les programmes des exécutifs nouvellement élus ? C’est ce que nous vous proposons de développer dans ce dernier numéro de l’année 2016.

Contrairement à d’autre pays qui ont choisi une fonction publique d’emplois, le Conseil national de la résistance a construit, en 1946, une fonction publique de carrière. Cette fonction publique a su s’adapter à plusieurs régimes politiques, croître pour remplir ses missions, s’affranchir de la corruption et du clientélisme, défendre l’intérêt général et garantir, à tous les citoyens, l’accès à ses services. D’un million en 1982, elle est passée à cinq millions d’agents titulaires en 2016. Elle compte, en outre, aujourd’hui, un million de contractuels. Nous fêtons les soixante-dix ans de nos statuts. Souhaitons, comme le défend Anicet Le Pors2, que le XXIème siècle soit le siècle de la fonction publique. Et luttons pour que, dans soixante-dix ans, d’autres que nous puissent s’en prévaloir !

Joyeuses fêtes de fin d’année !

1 « Recherche scientifique en France et ailleurs : question d’argent ou d’idéologie ? » VRS n° 397, 2014. https://sncs.fr/sites/sncs.fr/IMG/pdf/vrs397-web.pdf
2 Ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives du 23 juin 1981 au17 juillet 1984, conseiller d’État honoraire. http://anicetlepors.blog.lemonde.fr

 



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