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VRS n°394 10/2013

VRS28 octobre 2013

Dossier : L’enseignement supérieur et la recherche à rude épreuve


VRS n°394 10/2013

Sommaire


L’éditorial de Patrick Monfort Secrétaire général du SNCS

L’emploi scientifique, le véritable investissement d’avenir pour le pays

Le projet de loi de finances (PLF) 2014 présente une –médiocre– hausse de 0,44 % par rapport à 2013 du budget de la Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (MIRES).
En réalité, il subit une baisse de 0,46% (soit environ 120M€), compte tenu de l’inflation. Nous sommes bien devant un budget 2014 d’austérité qui va conduire à une baisse des budgets et des emplois pour la recherche et les formations.

Ce budget ne répond en rien à la précarité des emplois, une question cruciale toujours non résolue dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Entre 2008 et 2011, selon les chiffres même du ministère, le nombre de postes ouverts au recrutement par concours dans les universités et les EPST a diminué de 17,2 %, passant de 3563 en 2008 à 2950 en 2011. L’aggravation de cette situation déjà tragique va encore s’amplifier en 2014, avec la diminution brutale du nombre de départs à la retraite dans les années à venir. Une chute d’environ 40 % du nombre de postes libérés est ainsi prévue en 2014 pour le CNRS et les universités.

Un budget d’avenir pour l’ESR doit s’inscrire dans le cadre d’une loi de programmation budgétaire qui rompe avec l’austérité actuelle. Cette loi doit aller de pair avec un plan pluriannuel de création d’emplois scientifiques statutaires, qui mettrait fin à cet invraisemblable paradoxe: d’un côté, la France doit faire un effort de formation considérable, en particulier en matière de doctorat ; de l’autre
elle n’offre pour tout horizon à une partie significative de ses jeunes docteurs que la précarité, le chômage, au mieux l’expatriation. Le plan pluriannuel que nous demandons doit afficher tout à la fois des débouchés nombreux, les indispensables créations d’emplois statutaires, une amélioration des carrières, notamment en leur début, et des conditions de travail attractives. Ce plan doit mettre fin à la précarité et aux mécanismes qui l’ont créée.

Comme l’ont proposé – suite aux Assises de l’ESR– les rapports «Le Déaut» et «Berger », le budget de la MIRES doit s’accroître d’au moins un milliard d’euros par an. Cette augmentation ne doit pas être une augmentation déguisée, principalement consacrée à des dépenses d’opérations financières. Des ressources budgétaires considérables seraient disponibles si d’autres choix politiques que ceux d’aujourd’hui étaient faits. Citons une fois de plus le crédit d’impôt recherche, d’un montant exorbitant (il correspond au budget global de la recherche des organismes relevant du MESR) et en augmentation constante: il pourrait atteindre 6,2 Md€en 2014, soit un quadruplement depuis 2006!

S’il est clair que de nouvelles formes de soutien à la R&D doivent être mises en place, rediriger une partie de la « niche fiscale» qu’est le CIR vers le budget de la MIRES témoignerait d’un véritable engagement en faveur d’investissements réellement d’avenir pour le pays.
Enfin la loi de programmation que nous demandons doit exiger des grands groupes industriels mais aussi des PME-PMI d’investir davantage dans leur recherche en contre-partie des aides reçues,
et à l’État de s’assurer que ses aides à la recherche impliquent non seulement le maintien des centres de recherche privée en France, mais aussi la croissance des activités de recherche, pour lesquelles le recrutement, notamment de docteurs, est indispensable.


SOMMAIRE, VRS 394, AOUT, SEPTEMBRE, OCTOBRE 2013


VRS n°394 10/2013



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