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VRS n°375 12/2008

VRS9 décembre 2008

Dossier : Université : un modèle américain ?


L’édito de Jean-Luc Mazet, secrétaire général du SNCS-FSU : La réforme au bulldozer

Les réformes mises en place conformément à la « stratégie de Lisbonne » ont pour objectif déclaré de mettre le système d’enseignement supérieur et de recherche au service de la compétitivité économique. En 2004, le mouvement des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur a montré qu’il n’était pas possible d’attaquer frontalement le système des universités et des organismes nationaux de recherche. L’attaque s’est donc faite progressive et camouflée.

Des outils d’encadrement ont été mis en place. En faisant miroiter certains avantages, ils ont divisé la communauté scientifique selon des lignes de clivages différentes. L’Agence nationale pour la recherche (ANR) a pu séduire les domaines scientifiques qui souffraient le plus d’un support insuffisant par les crédits de base. L’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) a fait croire à une amélioration de l’évaluation pour les secteurs, notamment universitaires, directement pilotés par le ministère. La loi « Liberté et responsabilité des universités » a été soutenue par la Conférence des présidents d’université.

Mais il faut bien mettre en pratique le démantèlement des structures : laboratoires, organismes de recherche, formations d’enseignement, statuts des personnels. Depuis la fin de 2007, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) a développé une stratégie pointilliste. En mettant en place une multiplicité de groupes de travail et de comités ad hoc affublés d’un masque de concertation, il s’agissait de poser un maximum de pierres du nouvel édifice sans jamais discuter de son plan d’ensemble avec les organisations syndicales ou les représentants élus de la communauté scientifique.

La résistance de plus en plus forte des personnels marque aujourd’hui les limites de cette stratégie. Aussi le pouvoir est-il décidé à aller plus loin pour faire passer sa politique en force par tous les moyens. Il cherche la caution d’autorités scientifiques internationales tout en manipulant leurs conclusions. Parallèlement, le MESR impose l’opacité la plus absolue à l’activité des groupes de travail et un embargo rigoureux aux directions des organismes de recherche. Mais cela ne suffisant encore pas, c’est sous la garde de la police que le gouvernement impose ses décisions contre la résistance des personnels. La cohérence de cette nouvelle stratégie prouve que le pilote n’est plus au MESR. Désormais, c’est le Premier ministre qui conduit les bulldozers.VRS n°375 12/2008



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