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VRS n°357 05/2004

VRS1 mai 2004

Dossier : Évaluation scientifique et Comité national


L’édito de Jacques Fossey, secrétaire général du SNCS-FSU : Recherche publique,
un ballon d’essai?

Les problèmes ne datent pas d’aujourd’hui mais la menace de démissions des directeurs d’unité a brutalement projeté la recherche sur le devant de la scène médiatique.

La France n’investit pas suffisamment. En 1994, le total des dépenses (civiles, militaires, publiques, privées) de recherche représentait 2,45 % du PIB (produit intérieur brut). Nous étions au 4e rang mondial derrière la Suède (3,39 %), le Japon (2,88 %) et pas si loin des États-Unis (2,61 %).

En 2002, nous sommes tombés au 10e rang mondial avec 2,2 % du PIB. Pour atteindre les fameux 3 % du PIB en 2010, notre volume de recherche devrait croître de près de 10 % par an au lieu des 0,4 % constatés par l’Union européenne.

La progression française des dépenses de recherche
et de l’emploi scientifique est parmi les plus faibles des pays avancés. Ce ne sont pas les suppressions d’emplois de titulaires et les réductions de crédits décidées par le gouvernement qui vont inverser la tendance.

Il y a beaucoup plus grave que ces « vulgaires» questions d’argent : la remise en cause de notre organisation de la recherche. Celle-ci est basée sur les grands organismes de recherche (CNRS, Inserm, CEA, etc.) et sur l’embauche de jeunes chercheurs fonctionnaires à temps plein.

Le gouvernement a tout d’abord tenté de disqualifier la recherche française. Les indicateurs lui donnent tort. Ensuite il sort une batterie de rapports, Conseil économique et social, IGF, Cour des comptes, etc., qui expliquent les vertus du modèle anglo-saxon. Dans sa réponse à la Cour des comptes, Bercy explicite sa politique de l’emploi scientifique : «des personnels permanents en petits nombre […] entourés de nombreux chercheurs aux statuts variés (thésards, postdoctorants, CDD)» et se félicite que le budget 2004 aille dans ce sens avec la transformation de 550 postes de titulaires en CDD. Dans la même réponse, ce ministère vante l’avantage des «financements par projets » au regard de « la persistance d’un financement accordé majoritairement aux structures ».

Il faut savoir qu’au-delà de la recherche, c’est la notion de service public qui est menacée. Celui de la recherche est peut-être l’un des plus vulnérables car, au cours du temps, il est devenu de plus en plus lié au secteur économique. Mais d’autres services publics sont dans le collimateur de la réforme libérale. Nous sommes tous concernés. VRS n°357



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