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Une université de Lille, pour quoi faire ?

VRS4 juin 2014

– La lisibilité internationale ?

Ainsi, en 2013, si Harvard est classé première au classement de l’université de Shangaï, cela n’a guère de rapport avec un nombre important d’étudiants. Elle n’en contient que 21 000. Cette université est surtout réputée pour être la plus chère et la plus riche avec un budget de 2,6 milliards d’euros en 2010. Elle envisage de réaliser une levée de fonds de l’ordre de 6,5 milliards de dollars d’ici à 2018. Dans cette perspective, l’établissement universitaire a déjà récolté 2,8 milliards de dollars depuis 2010.

Jean-Charles Billaut, Denis Bouyssou et Philippe Vincke se livrent à une analyse critique de la méthodologie du classement de l’université de Shangaï. (Revue de la régulation, « Faut-il croire au classement de Shangaï »)

Qu’est ce qu’une « bonne université » dans le classement de Shangaï ?

« La définition implicite qui est utilisée par les auteurs du classement devrait être maintenant claire. Il s’agit d’une institution :

  • qui est ancienne et qui a toujours gardé son nom (de préférence un nom simple, en anglais, sans signe diacritique) à travers son histoire,
  • issue d’un pays n’ayant pas connu de changements majeurs sur le plan ! politique et social depuis 1901,
  • issue d’un pays où l’organisation du système d’enseignement supérieur est simple (pas de système dual universités/grandes écoles, pas de centres de recherche associés),
  • issue d’un pays où l’on parle l’anglais,
  • qui a une grande liberté dans sa gouvernance,
  • qui a une grande liberté pour embaucher ou licencier son personnel et décider des salaires,
  • qui a de grands moyens financiers »

Est-ce vraiment ce modèle d’université que vous souhaitez ?

Une taille critique indispensable pour obtenir des fonds exceptionnels ?

On a connu l’Université de Lille promise lors de l’appel à projet Campus, l’Université fédérale régionale à l’occasion de l’appel à projet IDEX1, puis l’Université Fédérale de Lille suite à l’appel à projet IDEX2… Le nouvel appel à projet au titre des Plans d’Investissements d’Avenir (PIA) est venu accélérer le projet de restructuration métropolitain des universités lilloises.

François Hollande a annoncé lors de sa visite à l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS) de Strasbourg, le 30 Janvier 2014 que deux milliards d’euros sur les 12 milliards du deuxième programme d’investissements d’avenir (PIA) seraient consacrés à des « initiatives d’excellence » (Idex) pour former de nouveaux pôles régionaux de recherche universitaire.

Mais de combien de pôles s’agit-il et de quel montant effectif de financement ?

Pour décortiquer cette promesse, on peut se reporter à la réalité du PIA 1.

Les 15 milliards d’euros principalement à destination de l’enseignement supérieur et de la recherche, ne constituent en fait que des « dotations non consommables » , l’argent est bloqué sur un compte du Trésor et seuls les intérêts – à un taux fixe à 3,41 % par an – sont versés à chaque projet ! Avantage, seule ! cette dernière somme est comptabilisée dans le déficit (et donc la dette) au sens du traité européen de Maastricht. Mais cela signifie aussi que la mobilisation de 10 milliards d’euros ne produit au bout d’un an que 341 millions de financement réel …”
Où sont passés les 35 milliards du grand emprunt ?, Le Point, 9 juillet 2013

Quel est le coût d’une fusion ?

Université de Strasbourg : un exemple concret.

Depuis la fusion en 2009 et le succès au plan campus et à l’IDEX, le Fonds de Roulement (FDR) a diminué de plus de 50 millions d’euros (10% du budget). On a estimé que près de 20 millions dans cette diminution du FDR sont attribuables à la fusion. Depuis, l’offre de formation a été réduite, des emplois vacants n’ont pas été pourvus, …

Et encore, l’on s’imagine mal déposer un projet PIA ne se justifiant que par la fusion. Il faudra promettre bien d’autres réalisations d’ « excellence » qui consommeront les dotations en cas de succès. Un effet boule de neige, par lequel on poursuit une course à l’appel à projets pour combler les trous budgétaires précédents … Une nécessité pour développer les coopérations ?

Les coopérations scientifiques existent sans Université de Lille. Elles ont des périmètres définis par la pertinence du projet scientifique et la complémentarité des laboratoires partenaires. En quoi la constitution d’une université pluridisciplinaire changera les politiques des laboratoires de recherche ? Des laboratoires communs entre les universités lilloises existent déjà ! La fermeture sur le seul périmètre lillois mettra à mal les collaborations régionales dans un contexte de concurrence métropole versus région. Permettre une offre de formation cohérente et plus riche ?

On pourrait penser que réunir des compétences disciplinaires plus nombreuses sera source d’une plus grande diversité d’offre de formation.

Sauf que l’on assiste actuellement dans des universités lilloises à une réduction des volumes d’enseignement, des fermetures de parcours ou de formation, des tentatives de remise en cause du calcul des équivalences horaires dans les services des enseignants.

Que peut-on attendre d’une fusion en période d’austérité ? : une mutualisation accrue avec regroupements sur site des étudiants, plus d’étudiants par groupe…

Quels sont les effets à attendre de cette fusion ?

On assistera nécessairement à un éloignement des sphères décisionnelles, à des restructurations douloureuses au sein des services mutualisés (services comptables, reprographie, centre de ressources informatiques, communication, relations internationales…) avec comme premières victimes les personnels BIATSS.

On quittera la logique d’un campus à taille humaine, unité de lieu, qui constitue à notre sens la bonne échelle pour le travail quotidien. La fusion, c’est l’annonce de déplacements probables entre les sites pour les étudiants comme pour les personnels.

Il n’y a rien à attendre de positif pour les personnels et les étudiants de ce projet qui monopolise l’énergie de nos directions d’universités.

NOUS SOMMES OPPOSÉS À LA FUSION CAR ELLE VA DÉGRADER NOS CONDITIONS DE TRAVAIL QUI ONT DÉJÀ BIEN SOUFFERT DES DERNIERES RÉFORMES À FINANCEMENT RÉCURRENT DÉCROISSANT !

C Vuylsteker et R Litwak Secrétariat Snesup-FSU Lille 1



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