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Sauver l’emploi scientifique, maintenant. SNCS Hebdo 14 n°6 du 5 mai 2014.

mmSNCS-FSU5 mai 2014


C’est la cinquième fois dans l’histoire récente du Comité national de la recherche scientifique que les 1230 membres de ses sections et conseils décident de se réunir en session plénière. Les précédentes sessions plénières ont eu lieu en décembre 1998, juin 2003, décembre 2005 et juin 2009. Cette cinquième session aura lieu le 11
juin 2014.

La convocation urgente, décidée par les membres du Comité national eux-mêmes, d’une session plénière extraordinaire du CN avant même la fin des sessions régulières de printemps est une manifestation de la gravité de la situation de la recherche publique et de l’emploi scientifique. Il y a urgence à faire connaître cette situation et à mobiliser pour empêcher qu’on en arrive au dernier stade de la catastrophe pour les organismes de recherche. Il faut sauver l’emploi scientifique dans notre pays !
Patrick Monfort, secrétaire général du SNCS-FSU


SNCS-Hebdo 14 n°6 – PDF


L’étau de l’austérité risque de très vite se refermer sur la recherche publique. Les mesures du « Pacte de responsabilité » présentées par Manuel Valls vont accélérer l’évolution déjà catastrophique de l’emploi scientifique en France. De 2010 à 2014, pour s’en tenir aux seuls concours chercheurs du CNRS, le volume annuel des recrutements est passé de 400 à 300. Tous les signaux sont au rouge. Le 10 avril, les instances du Comité national de la recherche scientifique ont diffusé auprès des 27 000 agents du CNRS un message d’alerte qui résume l’enquête réalisée par le Conseil scientifique, à l’initiative de ses élus SNCS* : le niveau de l’emploi scientifique en France – chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs des organismes de recherche et des universités – s’enfonce sous le seuil critique et certains documents issus des Instituts du CNRS évoquent des prévisions de recrutement nul pour les prochaines années. Dans certains organismes, les « années blanches » sont déjà une réalité ou pratiquement (pas de recrutement à l’IRSTEA, 4 chercheurs et aucun ITA à l’IRD).

Les 1230 membres des sections et conseils du Comité national se réuniront en session plénière le 11 juin à Paris. Devant des élus et représentants des organismes de recherche et des universités, ils débattront des moyens d’imposer au gouvernement ce qui constitue l’unique solution pour faire renaître la recherche et la science après de longues années de destruction : un plan pluriannuel de recrutement et de promotion pour l’emploi scientifique, à la hauteur des besoins du pays.

Ceux qui, au gouvernement, parlent de « sanctuarisation » de la recherche ne nous endormiront pas. Depuis dix ans que ce slogan est agité, le financement de la recherche en France n’a cessé de baisser. Se stabiliserait-il enfin que le potentiel scientifique du pays n’en resterait pas moins diminué. Pendant des années, les directions d’organismes de recherche se sont targuées de remplacer tous les départs en retraite, sans préciser que les autres départs n’étaient pas compensés. L’illusion était entretenue, tant bien que mal, par la rotation des effectifs. À partir de 2015, le nombre de départs en retraite dans l’enseignement supérieur et la recherche va considérablement baisser. Les conséquences se font déjà sentir : effondrement du recrutement, blocage du système, exclusion des jeunes chercheurs, précarisation des emplois, découragement des vocations pour la science. La porte des organismes de recherche et des universités est en train de se refermer devant une génération entière de jeunes scientifiques : nous ne pouvons pas l’accepter.

Les crédits d’impôt aux entreprises ne servent pas le développement de la recherche scientifique et n’ont pas d’effets en termes de création de postes en R&D. Les « politiques de site », les regroupements d’établissements imposés d’en haut, les primes qui divisent la communauté et le financement réduit aux crédits « sur projets » générateurs de précaires ne sont que des étouffoirs supplémentaires. Le développement de la recherche scientifique passe par les femmes et les hommes qui font la science, au service du progrès social. Il est temps d’imposer au gouvernement une loi de programmation pour l’enseignement supérieur et la recherche, incluant un plan pluriannuel pour l’emploi scientifique.

Le SNCS-FSU appelle les personnels à se mobiliser contre l’austérité, pour le service public de la recherche et de l’Université. Il appelle le 15 mai à la grève et aux manifestations de la fonction publique contre le plan d’austérité du gouvernement Valls. Il appelle l’ensemble de la communauté scientifique à faire de la réunion plénière du Comité national le 11 juin un temps fort de mobilisation pour l’emploi scientifique.

*La crise de l’emploi scientifique en France et ses dangers, texte adopté par le
conseil scientifique du CNRS le 10 mars 2014 à l’unanimité.



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