Sarkozy, les 35 heures, la dette, la recherche et… la vérité (29/06/2011)
Par Henri Edouard Audier
la recherche et… la vérité
Dans un entretien avec les médias à propos du
“Grand emprunt”, Nicolas Sarkozy affirme :
« pendant que nous faisions les 35 heures [de qui parle-t-il
?], qui ont contribué à alourdir la dette, les autres
pays investissaient dans l’avenir, dans la recherche, dans
les nouvelles technologies ». Bien entendu,
l’attaque des adversaires fait partie du débat
politique. Encore faut-il que les arguments, les faits et les chiffres
donnés ne soient pas complètement erronés.
Sur la dette
Le ratio entre la dette et le PIB évolue comme suit :
de 1993 à1997, la dette passe de 42,8 % du PIB à
60,4% ;
de 1997 à 2002, elle régresse
légèrement, de 60,4 % à 58,5 %, repassant en
dessous des 60 % fatidiques des « critères de
convergence » ;
de 2002 à 2007, elle progresse modérément,
de 58,5 % à 65,7 % ;
de 2007 à aujourd’hui, elle explose, passant de
65,7 % à environ 90 %.
Chacun sait qu’en 1993 Sarkozy est ministre du budget, puis
bras droit de Balladur, gouvernement sous lequel la dette a connu une
très forte croissance. L’explosion de la dette
depuis 2007 avait commencé bien avant la crise. Elle est
principalement liée aux 20 à 30 milliards de la loi
TEPA (« paquet fiscal » de 2007) et à la
création de nouvelles niches fiscales et
dégrèvements pour les fortunés et les grands
groupes. Ainsi, en 2008 le déficit budgétaire
dépasse 3 % du PIB, tandis qu’il est nul en
Allemagne. En 2009, année de la crise, le déficit
français est plus du double du déficit allemand :
respectivement 7,9 % et 3,7 % du PIB.
La seule période où la dette baisse est celle :
« pendant [laquelle] que nous faisions les 35 heures
». Comme quoi, la relation n’a rien
d’évident.
La recherche
Bizarrerie apparente, à chaque période, la part de la
recherche dans le PIB varie à l’inverse de celle de
la dette :
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