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Motion : Sécurité industrielle

mmSNCS-FSU1 janvier 2003

Motion présentée par la section Midi-Pyrénées

Vote à l’unanimité


L’an dernier, l’explosion de l’usine d’AZF à Toulouse causait trente morts dont 21 employés de l’usine et plusieurs milliers de blessés dont certains handicapés à vie. A ces conséquences humaines se sont ajoutées l’incroyable lenteur des indemnisations des plus démunis et la mise au chômage de près de 900 salariés d’AZF, sans compter ceux de la SNPE et des entreprises sous-traitantes et artisanales qui travaillaient à proximité du site classé SEVESO 2.

Réuni en congrès en novembre 2002 à Bellevue, le SNCS exprime sa solidarité avec toutes les victimes de cette catastrophe qui ne doit plus se renouveler « ni ici ni ailleurs ». Comme scientifiques, nous devons informer la société sur les dangers induits par certains procédés technologiques applicatifs développant les découvertes. Mais au-delà de ces risques technologiques, nous dénonçons l’urbanisation dans le périmètre à risque autour des entreprises, le recours massif à la sous-traitance et la baisse des investissements devant garantir la sécurité au sein – et par-là même à l’extérieur – des entreprises à risque. Aussi, nous tenons à alerter l’opinion publique et notamment les quelques 10 millions de personnes habitant près d’une industrie à risque en France, pour qu’elles se mobilisent avec nous afin de débloquer les points suivants :
· Pourquoi la situation des 1249 établissements classés SEVESO sur le territoire français est-elle restée inchangée depuis l’explosion ?
· Pourquoi les études de danger sont-elles toujours confiées aux seuls industriels ?
· Pourquoi les périmètres de sécurité et les zones d’urbanisation continuent d’être définis dans l’opacité la plus totale, sans cohérence et sous la pression des seuls lobbies industriels, alors que des principes de transparence démocratique associant les employés et les riverains contribueraient à réduire les risques ?
· Pourquoi la société Total-Fina-Elf qui est déjà responsable de la pollution des côtes bretonnes et vendéennes causée par le naufrage de l’ERIKA, n’est-elle pas condamnable au titre d’une délinquance industrielle ? Pourquoi a-t-elle pu stocker pendant tant d’années autant de produits chimiques dans une zone aussi urbanisée et sans que la DRIRE l’inspecte ?
· Pourquoi la question du transport par route des matières dangereuses est-elle une question taboue alors qu’il conviendrait de favoriser le fer-routage après l’accident du tunnel du Mont Blanc ?
· Pourquoi un grand pays industriel comme le nôtre n’a-t-il que 870 inspecteurs de la DRIRE pour contrôler la sécurité des 10000 entreprises à risque (dont 17 à 18 pour 2000 établissements en Midi-Pyrénées) et qu’en est-il du recrutement des 150 inspecteurs prévu par le précédent gouvernement et qui ne l’ont toujours pas été ?
· Quel sort le gouvernement va-t-il réserver aux 90 propositions faites par la commission d’enquête parlementaire prévoyant notamment la création de Commissions Locales d’Information et de Prévention (CLIP), le renforcement des prérogatives des CHSCT et des associations de riverains des usines à risques ainsi qu’une plus grande autonomie de la DRIRE par rapport aux industriels ?
· Pourquoi une loi reprenant ces propositions et établissant une jurisprudence AZF-Toulouse n’a pu voir le jour comme ce fut le cas pour SEVESO ?
· Pourquoi le CNRS et les universités ne lancent-elles pas des appels d’offre finançant des recherches pluridisciplinaires pour trouver la ou les causes plausibles de l’explosion ? De la part d’organismes de recherche publique, ce serait une façon de « répondre à la demande sociétale » alors que nous sommes la plupart du temps sommés d’effectuer des recherches hautement compétitives dont les découvertes sont susceptibles d’entraîner un retour sur investissement élevé et donc des profits financiers substantiels pour les actionnaires des sociétés privées appliquant ces découvertes.

Aussi, le congrès du SNCS :
· mandate ses élus au Conseil scientifique du CNRS pour que de telles recherches pluridisciplinaires soient initiées au CNRS,
· et décide d’envoyer cette motion à tous les parlementaires.

Paru dans la VRS N°352 de janvier 2003



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