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Motion Proche-Orient

mmSNCS-FSU6 février 2007

par Luc Brossard, Jean Pierre Bouché et Pascal Lederer soumise au congrès du SNCS (Montpellier / mars 2007)


Motion Proche-Orient
soumise au congrès du SNCS (Montpellier / mars 2007) par
Luc Brossard, Jean Pierre Bouché et Pascal Lederer

Les passages en italiques sont extraits du document préparatoire au congrès de la FSU (cf. Thème III-3-3-4, p. 39 du supplément à POUR n° 115).

« Le SNCS affirme qu’il n’y a pas de solution militaire aux conflits du Proche-Orient et soutient toutes les forces de paix palestinienne, libanaise, et israélienne. Les principes d’une solution juste et durable sont connus et ne peuvent différer de manière significative du contenu de l’initiative de Genève : le rétablissement de la paix passe par la garantie des droits des peuples libanais, palestinien et israélien à vivre en paix dans des Etats viables aux frontières sûres et reconnues. Avec la FSU, le SNCS s’associe aux demandes de poursuites pénales contre tous les auteurs de crime de guerre, aux demandes d’indemnisation des victimes par l’Etat d’Israël, responsable des dégâts commis avec le déclenchement de la guerre au Liban et en Palestine, et aux demandes d’aide de la communauté internationale.

Mais en plus de la dernière guerre contre le Liban, on assiste aussi à une double « régionalisation » du conflit israélo-palestinien : c’est d’abord la seconde guerre d’Irak déclenchée sur le prétexte des armes de destruction massive. L’occupation du pays par des forces coalisées autour des USA débouche maintenant sur une guerre civile sanglante qui présage la partition de l’Irak. C’est ensuite la construction médiatique en cours qui consiste à diaboliser tantôt la Syrie tantôt l’Iran face à des monarchies féodales et des Emirats Arabes Unis présentés comme des régimes sunnites modérés alliés de l’Etat israélien.
Concernant l’Iran, le SNCS dénonce la politique négationniste du chef de l’Etat qui proclame, comme son allié libanais chiite, son objectif de détruire l’Etat israélien. Si ceci alimente le sentiment d’insécurité qui pousse le peuple israélien à soutenir des politiques de force, cela ne saurait justifier aucune action militaire de la part des USA ou d’Israël contre l’Iran. Ce d’autant que ce pays a signé le traité de non prolifération des armes nucléaires, chose que s’est refusée à faire l’Etat israélien, détenteur depuis longtemps de l’arme atomique. Ceci rend d’autant plus urgent la mise sur pied d’un traité visant à dénucléariser le Proche-Orient, cette région du monde étant affectée de conflits qui menacent la paix mondiale.
Tous ces éléments compliquent la situation. Ils détournent l’attention de l’opinion publique internationale de la principale source des instabilités au Proche-Orient, à savoir la permanence du conflit qui affecte principalement les palestiniens.

Car, en Palestine occupée, les populations civiles sont durement affectées par le blocus économique qui a été mis en place suite aux élections démocratiques de mars 2006 qui ont porté le Hamas au pouvoir. En guise de représailles, les USA et l’UE ont gelé leurs subventions, Israël retient toujours la majeure partie des taxes sur les marchandises importées et les banques arabes à l’étranger ne remettent plus de fonds à l’autorité palestinienne. Ainsi, pour la première fois, la « communauté internationale » punit un peuple militairement occupé, au prétexte qu’il n’aurait pas voté comme on l’attendait. Dans un rapport récent, la banque mondiale affirme que la Cisjordanie et la bande de Gaza seront confrontées à une année de récession économique sans précédent. En 2006, les revenus réels ont diminué d’au moins un tiers et la pauvreté affecte prés de deux tiers de la population. A ce blocus économique, s’ajoutent les destructions d’infrastructures civiles, notamment d’écoles et d’universités, les bombardements quotidiens et les incursions de l’armée israélienne qui visent à terroriser la population civile.

Cette situation a des conséquences désastreuses sur le droit à l’éducation. Début septembre, la rentrée scolaire a été marquée par une grève des professeurs qui réclament leurs salaires impayés depuis plus de 7 mois. En ce qui concerne l’enseignement supérieur ce secteur a été dramatiquement touché par l’occupation militaire, les couvre-feux, la construction du mur, la fragmentation de Jérusalem et les destructions d’infrastructures auxquelles s’ajoutent maintenant les obstacles aux communications via internet. A l’isolement des établissements universitaires au sein des territoires sous occupation, s’ajoute l’isolement international, les enseignants palestiniens pouvant de moins en moins sortir. Le nombre de projets internationaux s’en trouve fortement réduits ainsi que leurs financements. Avant que les instances internationales ne boycottent le gouvernement palestinien, l’Autorité Palestinienne attribuait une dotation de 3 mois de fonctionnement par université. En 2006 les universités n’ont obtenu aucune dotation. Cette situation va peser sur les années à venir, compromettant la formation d’enseignants et de médecins. Cela pèsera aussi sur la vie démocratique du pays car les universités sont des lieux d’apprentissage de la démocratie.

Aussi, avec la FSU, le SNCS demande :

  que cessent en Cisjordanie et à Gaza les actions militaires et le blocus de fait qu’impose le gouvernement israélien,

  le rétablissement des aides européennes à l’Autorité Palestinienne,

  la tenue d’une Conférence internationale de paix sous l’autorité de l’ONU pour contraindre les deux parties à la négociation

  à la France et à l’UE d’utiliser les moyens de pression à leur disposition, et en particulier de suspendre l’accord d’association Israël-UE, jusqu’à ce que les colonies israélienne de Cisjordanie soient démantelées, les territoires occupés évacués et que le mur d’annexion soit détruit. Ces demandes se basent sur :

  l’application de la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU de 1967 qui demande le retrait des troupes d’occupation des territoires occupés ainsi que celle de l’avis de la Cour Internationale de Justice de 2004 déclarant illégaux le mur et les colonies construites dans les territoires occupés.

En ce qui le concerne, le SNCS ne peut en rester à émettre des vœux pieux. Aussi, en partenariat avec le SNESup et le CICUP (Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes), il appelle les collègues à développer des actions de solidarité concrète avec les communautés universitaires palestinienne et israélienne (coopérations entre laboratoires, jumelages d’universités, invitations de collègues, codirection de thèses, etc.) en s’inspirant des coopérations déjà mises en place entre les Universités de Paris VII, Paris XI et celle de Bir-Zeit, entre l’USTL de Lille, l’Université de Toulouse le Mirail et l’Université ouverte de Jérusalem. »



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