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Médailles Fields : merci Hubert Curien ! (26/08/2010)

mmSNCS-FSU26 août 2010


Comment ne serait-elle pas émerveillée, elle qui a tant de difficultés à faire des additions justes lors de la présentation de son budget, elle qui ne sait pas encore faire les soustractions correspondant aux suppressions de crédits de fin d’année ! Deux médailles Fields, l’équivalent du Nobel pour les mathématiques, et un prix Gauss pour la recherche française, d’un seul coup ! Comme disait l’autre : « ils ont vu de la lumière et ils sont rentrés ».

« A travers la réussite de ces chercheurs, la ministre voit la confirmation du talent d’une nouvelle génération de mathématiciens prête à perpétuer cette longue tradition française, depuis Descartes jusqu’à Wendelin Werner en passant par Monge et Poincaré. En effet, ces nouveaux prix font suite à une série de nombreuses distinctions reçues par des chercheurs français, qui prouvent la vitalité des mathématiques françaises » déclare Valérie Pécresse avant de citer la quinzaine de distinctions françaises en mathématiques depuis le début du siècle.

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid52814/les-mathematiciens-francais-champions-du-monde-de-cette-discipline.html.

Sans doute, comme le dit Jean-Pierre Bourguignon, Directeur de l’Institut des hautes études scientifiques : « Il existe une vraie tradition des mathématiques en France. Les études supérieures en mathématiques sont synonymes d’une certaine reconnaissance. Le système des écoles préparatoires y participe ». Mais il ajoute : « Le rôle du CNRS est aussi extrêmement important. Il permet aux jeunes doctorants d’accéder à des postes stables. Ils peuvent donc s’attaquer à un travail de recherche plus difficile dans la durée ». « Tradition » qui, avec la politique actuelle, risque de se perdre. Car, si les mathématiques ont beaucoup moins de besoins financiers que les autres disciplines – qui sont handicapées par la disette des moyens imposée depuis 2002 – la situation n’y est pas rose non plus comme le souligne J-P. Bourguignon : « je suis surtout inquiet pour les structures nationales, comme l’Institut Henri-Poincaré (IHP), qui voient l’aide de l’Etat diminuer chaque année. Avec le succès que connaît la France, j’espère que nous obtiendrons les fonds nécessaires ».

Ce qu’oublie de dire Valérie Pécresse, c’est que la « tradition » a bien failli mourir. Les mathématiques ont traversé une grave crise dans les années quatre-vingt-dix, notamment du fait de la baisse du nombre des étudiants choisissant cette filière. Il aura fallu toute la volonté d’Hubert Curien, ministre de la recherche, qui a mis en œuvre le plan élaboré par les mathématiciens (et porté alors par notamment J-P Bourguignon), pour conduire à ce redressement. « Il y a environ 500 à 600 chercheurs dans la tranche des 30-40 ans. Cette génération est en plein boom, elle est exceptionnelle ». Le fruit d’une politique menée vingt ans avant, en quelque sorte une « promotion Hubert Curien ».

Qui est prêt à parier sur une « promotion Valérie Pécresse » en 2030 ?.

Henri audier



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