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Le discours de Sarkozy du 22 janvier 2009 commenté point par point

mmSNCS-FSU23 janvier 2009

Première réaction

« A l’occasion du lancement de la réflexion pour une stratégie nationale de recherche », le 22 janvier à l’Elysée, Sarkozy, dans un discours d’une rare violence vis-à-vis de notre système d’enseignement supérieur et de recherche, d’une haine même pas masquée vis-à-vis des scientifiques, s’est lancé avec une jouissance visible dans une évaluation autosataisfaite de son action et de ses projets.

Le hasard a voulu que ce discours coïncide avec la parution d’une étude de la direction de la prévision du ministère prédisant une chute de 10 % du nombre d’étudiants dans les dix ans qui viennent, de 33 % de celle des doctorants (plus encore en sciences). Mais de cela il n’en fut pas question, bien que c’était pleinement dans le sujet.

La mort annoncée du CNRS pour 2009

Pour être simple (voir le texte) Sarkozy a annoncé la mort du CNRS par sa transformation totale en agence de moyen. L’hommage fait aux domaines des mathématiques, de la physique,
Est à lire en creux, à-savoir le détachement du SHS, du SDV et de l’environnement. Il apparaît aussi que le CNRS perdrait non seulement tout rôle d’opérateur mais aussi ses personnels. Ce qui est le plus navrant est le mépris pour décrire un labo du CNRS : « je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé ». La CA DISCUTE DE L’ACTION À MENER.

Une argumentation lamentable

Pour le reste de l’argumentaire, c’est pitoyable au point qu’on se demande qui a bien pu le préparer : Belloc et ses trois publications citées trois fois ?

Premier exemple : les publications. Dans un texte sur ce site depuis longtemps ( « Le système français : un bon rapport qualité-prix » ) nous écrivions : « La deuxième difficulté [pour faire des comparaisons internationales] vient du fait que les services statistiques nationaux ne comptent pas encore de la même façon. Ainsi beaucoup de pays ne décomptent pas les post-docs et les doctorants parmi les chercheurs, particulièrement les anglo-saxons : si on compare le coût d’une publication par chercheur (critère souvent utilisé), cela n’a aucun sens ». Or c’est exactement l’argument qu’utilise Sarkozy pour assassiner le système français. Chacun peut constater dans notre étude jointe que le « rendement » su système français et plus que correct, même si le « rendement en publications » du Royaume-Uni est bien supérieur à celui de TOUS les autres grands pays, sans qu’on sache si c’est une réalité ou un biais statistique.

Deuxième exemple : « Nulle part dans les grands pays, sauf chez nous, on n’observe que des organismes de recherche sont à la fois opérateurs et agences de moyens à la fois », affirme Sarkozy. C’est faux, totalement faux, que cela soit aux Etats-Unis ou en Allemagne.

La réflexion pour une stratégie nationale de recherche

Nous sommes pour une recherche dans la société, ni en dehors, ni aux ordres de celle-ci. Il est tout à fait normal que la stratégie nationale de recherche fasse l’objet d’un débat public faisant participer tous les intéressés. Il est non moins normal que le progrès des connaissances se fasse en toute liberté, sur la seule base de la qualité du travail. En ce qui concerne les recherches finalisées et /ou appliquées, après que les objectifs aient été fixés par le parlement, il appartient aux seuls chercheurs et à leurs instances représentatives de choisir les voies et moyens scientifiques pour les atteindre.

Mais ce que propose Sarkozy n’a rien à voir avec le grand débat national que nous souhaitons. C’est un comité entièrement nommé qui va piloter l’ensemble du dispositif et comme l’avait indiqué V. Pécresse, le gouvernement n’est en rien engagé par les conclusions. Mais vu la composition du Comité (voie icône), il ne craint pas grand-chose. Il est clair que le gouvernement cherche une caution d’apparence démocratique à l’ensemble des réformes faites sans aucune négociation. L’autre objectif est de donner une légitimité à l’accentuation de sa conception par trop utilitariste de la recherche et trouver prétexte pour réorienter la faible part des recherches encore libres sur des thématiques qu’il a, pour l’essentiel, déjà choisi.

Face à cette situation, il conviendrait que la communauté scientifique dénonce cette nouvelle manipulation, mais qu’elle se donne aussi qu’elle se donne les moyens pour rassembler et mettre en cohérence les nombreuses propositions faites par les syndicats, les associations, les sociétés savantes, les instances représentatives d’organismes et d’universités. Ce travail devrait prendre en compte le rôle de la formation et de la recherche dans la société et donc associer tous les intéressés. Préciser nos propositions vise d’abord à donner une perspective aux luttes qui se mènent, à les faire mieux converger et s’adresser à l’opinion publique qui peut avoir un effet décisif dans le rapport de force.

Regardez la vidéo(sur le site elysee.fr), elle est pire que la version écrite !

Le discours de Sarkozy du 22 janvier 2009 commentéLe discours de Sarkozy du 22 janvier 2009 commenté – sous forme de diaporama – PDFLe discours de Sarkozy du 22 janvier 2009 commenté – sous forme de diaporama – PPT

Composition du comité de pilotageAcadémie des sciences

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[Un discours de mensonges et de haine. SNCS-HEBDO 09 n°01 du 26 janvier 2009

 >http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1457]
&nbsp

Les Recommandations du Conseil Scientifique du CNRS des 26 et 27 janvier 2009.

Consultez également l’article « Le système français : un bon rapport qualité-prix »; chapitre 9 du dossier « Le sous-financement dramatique de la recherche et de l’université » par H.-E. Audier.

Réactions

L’analyse de A. Destenberg
122 membres de l’Institut Universitaire de France critiquent Nicolas Sarkozy



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