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LE POINT à pitre

 

 

C’est une affaire significative de l’offensive du pouvoir contre les
universitaires, via certains médias, que nous révèle le blog de
Libération du 24 février 2009. Le
Directeur du Point, Franz-Olivier
Giesbert (FOG) a commis un édito le 5 février, reproduit ci-dessous, dans le
quel il se lamente sur "consternant mouvement contre le décret de
Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, changeant le statut des
enseignants-chercheurs. Pensez ! Ils risqueraient d’être soumis à une véritable
évaluation et, pis encore, à une concurrence entre les universités. D’où
l’appel à la grève illimitée d’enseignants ou de chercheurs qui, derrière leur
logomachie pseudo-révolutionnaire, ont souvent, chevillée au corps, l’idéologie
du père Peinard. La France est un des pays d’Europe qui dépense le plus pour
son système éducatif, avec les résultats que l’on sait. Il faut que ce fiasco
continue, et tant pis pour nos enfants, qui, inconscients des enjeux, se feront
de toute façon embringuer par des universitaires, réactionnaires au sens propre
du mot."

 

Cela appelle quelques remarques :

1- Ce texte, plutôt cette pitrerie, est du niveau du beauf’ au Café du
commerce. Cela en dit long à la fois sur le suivisme et la pauvreté de pensée de
grands éditorialistes, surfant vaguement, mais d’une manière toujours orientée,
sur l’actualité politicienne, mais dont la connaissance des problèmes réels du
pays est nulle. Au delà des insultes, visiblement FOG ignore que si "la France est un des pays
d’Europe qui dépense le plus pour son système éducatif", c’est aussi
l’un de ceux qui consacre le moins par étudiant dans les universités.

 

2- Et c’est loin d’être le seul exemple. Dans Riposte, Sylvie
Pierre-Brossolette (Le Point) justifiait le décret Pécresse avec comme tout
argumentaire que "son mari étant enseignant-chercheur, elle savait que
ceux-ci n’étaient pas évalués". Cette dernière a sans doute l’excuse du
manque d’expérience, celle qui l’a précédée étant partie s’occuper de la
communication de Sarkozy. Un hasard. Sur LCI, édito du même tonneau que celui
de FOG, par le sémillant Christophe Barbier (l’Express), qui semble lourdement
handicapé quand il ne cause pas des aspects les plus superficiels de la vie
politique. De Barbier, il serait tentant de parler du Figaro, mais on ne tire
pas sur les ambulances. Et que dire de TF1 qui n’a pas fait de reportage au
20H, le soir de manifestations mettant dans la rue 100 000 personnels de la recherche
et des universités, ainsi que des étudiants.

 

3- La confusion des médias, du pouvoir et de l’argent (Bouygues,
Bolloré, Dassault, etc.) est un cancer qui ronge la démocratie, confusion à
laquelle il faudra mettre fin le moment venu. Ce d’autant que l’absolutisme qui
règne dans ces médias est dramatique. En témoigne, voir ci-dessous, la
démission du Point d’Olivier Beaud, juriste, animateur du mouvement
universitaire en droit, qui n’a pas réussi à passer son droit de réponse à
l’édito de FOG, dans un journal dans lequel il écrivait régulièrement.

 

Au fait, à quand l’évaluation de Giersbert ?