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LE CNRS doit être dirigé par un scientifique reconnu : SNCS-HEBDO 09 n°24 du 23 décembre 2009

mmSNCS-FSU23 décembre 2009

Le gouvernement a imposé en juin dernier une modification du décret qui régit le CNRS. Le
nouveau décret supprime notamment la mission d’évaluation de l’organisme, remplace les
Départements scientifiques par les Instituts, et fusionne les missions de Présidence et de Direction
générale, mettant ainsi en place un PDG. Les mandats de la Présidente et du Directeur général
viennent à expiration début janvier 2010. Et le nom de l’ex-PDG de Thales, Denis Ranque, a été
avancé (puis retiré) par certains média comme futur PDG du CNRS. Au delà des problèmes de
personne, nous ne pouvons admettre qu’un chef d’entreprise sans aucune expérience de la
recherche puisse prendre la direction d’un organisme de recherche.


Depuis sa création, le CNRS a toujours
eu à sa direction des scientifiques
reconnus par la communauté
scientifique française et internationale. La
nomination d’un scientifique a toujours été
cohérente avec une gestion de l’organisme
certes impulsée par une politique scientifique,
tracée, dans ses grandes lignes, par le
gouvernement et la représentation nationale,
mais dont les orientations s’appuient sur les
conseils scientifiques internes de
l’établissement, c’est-à-dire sur les chercheurs
eux-mêmes, qui sont les seuls capables de
définir les axes de progrès de la recherche.

La mise en place d’un PDG à la direction de
l’organisme manifeste un changement
important. Le PDG sera dorénavant entouré
de Directeurs généraux délégués (DGD),
incluant l’ancien poste de secrétaire général.
Des postes aussi nouveaux et importants ne
doivent être pourvu qu’avec le plus grand soin
et dans la concertation. Ce n’est pas
l’impression que donne le départ précipité du
secrétaire général, début décembre, ni l’appel
à candidature pour un DGD « aux
ressources » qui vient d’être publié par le
CNRS. Denis Ranque, ex-PDG de Thales,
nommé au Conseil d’administration du CNRS
le 1er décembre, a été chargé de présider le
comité de pré-sélection des candidats. Le
journal Le Monde (18 décembre) indiquait
logiquement une forte présomption de sa
nomination comme PDG. A lui de choisir sonfutur bras droit en charge des « ressources »,
joli mot pour les personnels !

Avec une telle hypothèse, on était loin du
schéma normal d’un organisme de recherche
dirigé par un scientifique, qui s’appuie avec
pertinence sur des conseils scientifiques et sur
ses collègues chargés de diriger les grandes
disciplines à la direction des Instituts. Le
journal Le Figaro (19 décembre) indique que
l’hypothèse D. Ranque serait aujourd’hui
écartée.

Avoir envisagé la nomination d’un PDG
n’ayant jamais publié le moindre travail
scientifique à la tête du CNRS n’en demeure
pas moins révélateur de l’orientation voulue
par le gouvernement. Il veut gérer le CNRS
comme une entreprise de production,
notamment en y introduisant les méthodes de
management développées dans les entreprises
ces 20 dernières années, et ce malgré toute la
nocivité dont elles ont fait preuve chez
Orange / France Telecom.

Non seulement une telle nomination
orienterait la recherche du CNRS dans une
impasse, mais elle ne pourrait que déclencher
un climat conflictuel entre les scientifiques et
une direction non légitime. Nous préférons
croire que le ministère n’ira pas jusqu’à une
telle provocation. Dans le cas contraire, le
SNCS et la communauté scientifique sauront
réagir à une telle dégradation managériale de
la recherche publique.
SNCS-HEBDO n°24



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