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L’interview de Sarkozy à Ouest France, 1er avril 2009

mmSNCS-FSU1 avril 2009

D’après Ouest-France.fr :

Sarkozy : »Face à la crise, je veux relancer la recherche »


Ouest-France : Monsieur le Président, vous allez au G20, vous discuterez donc avec Barack Obama. Valérie Pécresse
disait hier qu’il nous enviait le Crédit d’impôt.

Nicolas Sarkozy : Obama, je ne sais pas, mais il est certain que les firmes américaines préfèreraient qu’on leur distribue
de l’argent sans condition, plutôt que de répondre à des appels d’offre. Notre système est quand même beaucoup plus
simple. Vous distribuez quatre milliards sans la moindre bureaucratie. Les entreprises ont horreur des contrôles tatillons
!

Ouest-France : Certes, les entreprises américaines apprécient le Crédit d’impôt français, mais les scientifiques français
envient le niveau des crédits publics américains.

Nicolas Sarkozy : Mais il n’est pas du tout interdit d’envier, c’est leur droit …

Ouest-France : Oui, mais comme vous le savez Obama a fait un collectif budgétaire 2008 important, un budget 2009
en hausse et un plan de relance de 120 milliards pour la recherche et la technologie, dont 21,5 pour la seule recherche
fondamentale.

Nicolas Sarkozy : Ah ! mais ils n’ont pas de Crédit d’impôt. Prés de 4 milliards dans le budget plus 3,8 milliard dans le
seul plan de relance. 7,8 milliards ! Et en euros, pas en dollars.

Ouest-France : Tout de même, dans le plan de relance français il y avait seulement 46 millions pour la recherche civile,
dont 28 pour Soleil, crédits supprimés un mois après …

Nicolas Sarkozy : Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? Pour faire proportionnellement comme Obama, il me faudrait un
plan de relance pour la seule recherche fondamentale de 3,5 milliards, quoi … le budget du CNRS et de l’INSERM
réunis !

Ouest-France : Alors, Monsieur le Président, pourquoi ne le faites-vous pas ?

Nicolas Sarkozy : Parce qu’il ne restait qu’un seul labo du CNRS qui n’avait ni chauffage, ni électricité. Or, il a été doté
de ce confort moderne, avec un oreiller douillet par chercheur, grâce à une quête sur la voie publique il y a deux mois.
Je ne sais plus comment utiliser l’argent, il faudrait des idées.

Ouest-France : … Je ne sais pas, mais demandez à la Direction du CNRS.

Nicolas Sarkozy : Parlons en de celle-la. Avec Obama y’a longtemps qu’ils seraient virés. Vous les voyez prévoir le
doublement de leur budget en un an ? Tout ce qu’ils m’ont produit, c’est un document supprimant 850 emplois. Vous
savez, je ne suis pas aidé. Et vous ne voyez quand même pas Belloc avoir une idée. Du moins une bonne !

Ouest-France : … alors demander aux syndicats.

Nicolas Sarkozy : Eux c’est autre chose. J’ai des syndicats qui ne veulent pas négocier. Avant-hier, je ne sais pas ce qui
s’est passé. Ils ont dû se tromper de chemin et ils sont entrés dans le ministère. Alors j’ai fait appeler immédiatement les
CRS, les serruriers, les chiens … pour qu’ils ne ressortent pas. Eh bien, ils sont montés au premier, ils ont ouvert le
bureau de Valérie Pécresse, ils lui ont tiré la langue tous ensemble, et sont repartis illico, avant que les CRS arrivent.

Ouest-France : Ils demandent la création de 5 000 emplois pas an …

Nicolas Sarkozy : C’est ridicule, ça coûte à peine 250 ou 300 millions. La largeur du trait. Franchement, en dessous du
milliard, je ne regarde même pas. Rien à voir avec nos délicieuses conversations avec Bouygues, Dassault ou Bolloré.
Des vrais copains qui, eux, savent vous donner un coup de main pour dépenser l’argent.

Ouest-France : Quand même, j’ai l’impression que les chercheurs sont mal payés.

Nicolas Sarkozy : Sûr que par rapport à tous ces parasites qui se goinfrent, ils sont très mal payés. Mais ils ne
demandent pas grand-chose. La seule revendication que mes services aient trouvée sur leur site c’est : « l’alignement des
revenus des banquiers sur les salaires des prix Nobel ». Quand je vous le dis : ils sont graves, les chercheurs …
Complètement dingues !

Ouest-France : Ils ont l’impression que vous ne les aimez pas. Le discours du 22 janvier …

Nicolas Sarkozy : Non, non et non ! Les chercheurs font du nombrilisme. Je ne les déteste pas plus que les magistrats,
que les artistes, que les enseignants, que les urgentistes, que les architectes, que les acteurs, que les écrivains ou que les
journalistes …

Ouest-France : Monsieur le Président je vous remercie, il est temps pour vous d’aller parler à Barack Obama ….

Nicolas Sarkozy : Ah ! Quel homme sympathique et chaleureux. Chaque fois qu’il approche il me sussure : « Hello, my
dear Georges W. ! ». Il a visiblement beaucoup d’admiration pour moi.

Nous sommes le 1 er avril.



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