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L’emploi des jeunes chercheurs, c’est notre avenir collectif

mmSNCS-FSU14 octobre 2014

L’emploi des jeunes chercheurs, c’est notre avenir collectif

Le SNCS-FSU appelle à des solutions urgentes pour l’emploi scientifique


À juste titre, le Comité national de la recherche scientifique a lancé, en juin dernier, dans un contexte qui va encore s’aggraver pour nos jeunes docteurs, un important appel pour l’emploi scientifique(1). En effet, au lieu de créer des emplois, les gouvernements depuis des années en suppriment, comme l’a bien montré l’analyse chiffrée produite par le Conseil scientifique du CNRS en janvier dernier.

Ainsi le CNRS a perdu plus de 800 emplois statutaires depuis 2002. Les universités ont gelé des emplois de titulaires par centaines à cause de l’insuffisance des dotations ministérielles. L’effort de recherche du privé est trop faible malgré les 6 milliards déversés sur les entreprises via le crédit impôt recherche (CIR). Parallèlement, le nombre d’emplois précaires explose tout comme le chômage des jeunes docteurs :
« Alors que le taux de croissance annuel du nombre de thèses [en France est] parmi les plus faibles de l’OCDE », pourquoi avons-nous « un taux de chômage des docteurs près de 3 fois supérieur ? » interroge un rapport(2). Irresponsable !
Irresponsabilité d’autant plus grande que les comparaisons internationales montrent qu’en 10 ans, l’effort de recherche français par rapport au PIB a stagné(3) alors qu’il progressait fortement dans la plupart des pays (Figure 1).

De ce fait, le système public de recherche s’en trouve profondément affaibli tandis que le retard pris par la recherche industrielle et l’innovation a largement contribué au délitement de l’appareil productif français, au déficit du commerce extérieur et au niveau élevé de chômage.
Allons-nous continuer ?

**DES ENJEUX NATIONAUX MAJEURS

Relancer l’effort de recherche

L’effort total de la France en matière de recherche (publique et privée) représente 2,26 % du PIB en 2012, soit pratiquement le même chiffre qu’en 2002 (2,23 %), ce qui confère à la France une quinzième place mondiale. Plus encore, c’est le creusement des écarts avec les pays de tête qui est inquiétant. Déjà 8 pays ont dépassé les 3 % du PIB et deux les 4 %. C’est dire que l’objectif que nous proposons, atteindre les 3 % d’ici 10 ans, est modeste puisque d’ici-là les pays qui nous devancent auront encore progressé.
Mais c’est un objectif indispensable même s’il est difficile. Il suppose d’augmenter environ d’un tiers l’effort français, et donc le nombre de scientifiques, les rémunérations constituant une part très majoritaire des dépenses de recherche.

Remettre à niveau le financement de la recherche publique

Officiellement, la France consacre 0,8 % du PIB à la recherche publique. Les dépenses de la recherche publique incluent en France près de 10 % de recherche militaire, mais très peu dans les autres pays(4). D’autre part, héritage des grands programmes technologiques du gaullisme, la recherche publique française (et elle seule avec cette ampleur) réalise des recherches industrielles au travers du CEA, du CNES notamment.

C’est positif pour le pays, mais cela représente près de 0,2 % du PIB qui ne doit pas être assimilé à des recherches de base. La France consacre donc, non pas 0,8 % du PIB, mais entre 0,55 % et 0,6 % du PIB à ce qu’on classe comme « recherche publique » dans les autres pays (universités, organismes, agences). L’objectif européen est 1 % du PIB, soit pour nous une augmentation en 10 ans de plus de 65%.

6 000 emplois de plus par an pour la recherche

Il n’y a pas de recherche sans scientifiques : pour passer de 0,6 % à 1 % du PIB, il faudrait donc accroître le potentiel humain d’au moins 65 % en dix ans. Mais sur quelle assiette ?

D’après le rapport 2013 sur l’« État de l’emploi scientifique »(5) du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, les personnels de niveau post-thèse représentent 80 000 ETP (équivalent temps plein) au total, donc environ 55 000 si on exclut les nontitulaires et les chercheurs du CEA et du CNES qui sont directement dans
des activités militaires ou industrielles.

Il faut donc 35 000 chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs de plus en dix ans, soit 3 500 par an.
Ces créations n’ont de sens que si on accroît simultanément de 2 500 par an les personnels d’accompagnement, ce qui représente au total 6 000 emplois de plus par an à créer…


(1) http://www.change.org/p/au-gouvernement-français-l-emploi-scientifique-est-l-investissement-d-avenir-par-excellence
(2) http://www.letudiant.fr/static/uploads/mediatheque/EDU_EDU/0/1/138601-les-difficultes-d-insertion-professionnelle-des-docteurs-mohamed-harfi-cgsp-octobre-2013-original.pdf
(3) Dernières statistiques de l’OCDE. 1- Financement total de la recherche : la France qui coule. https://sncs.fr/Dernieres-statistiques-de-l-OCDE-1
(4) Y compris au Royaume-Uni où Mme Thatcher avait sous-traité au privé la plupart des commandes militaires de l’État, ainsi que le nucléaire.
(5) État de l’emploi scientifique en France, http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid72997/l-etat-de-l-emploi-scientifique-en-france.html

La suite dans le PDF : L’emploi des jeunes chercheurs, c’est notre avenir collectif

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