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L’IdeX : de l’EXcellence à l’EXclusion : Communiqué des syndicats FSU de l’ESR (Montpellier) (04/05/2011)

mmSNCS-FSU4 mai 2011







FSU
Fédération
Syndicale Unitaire
Syndicat National de
l’Administration Scolaire Universitaire

et des
Bibliothèques SNASUB-FSU (Montpellier)

Syndicat
National des Chercheurs Scientifiques SNCS-FSU (section de Montpellier)

Syndicat
National de l’Enseignement Supérieur SNESUP-FSU
(sections UM1, Campus-UM2, IUFM, IUT, UM3)

 
 
 

L’IdeX: de
l’EXcellence à l’Exclusion


Présélection des IdeX : pas de surprise

La sentence est tombée début avril,
l’Initiative d’Excellence UMSF a
été retoquée par le jury de
présélection des IdeX. Si le résultat
était prévisible, malgré les espoirs
soulevés par le « succès » de la
campagne des LabeX, les raisons données par le jury
démontrent bien quel est l’objectif poursuivi par
les différents appels d’offres (Campus, Labex,
Equipex, IdeX…) conjuguant l’excellence
jusqu’à la nausée.
L’avis sur le dossier montpelliérain est des plus
succincts. Il tient en moins d’une page (cf. site SNESup-LR :
http://www.snesup-lr.fr/)
et 12 notes (3B et 9C) réparties en 2 groupes de 6, le premier
relevant de la « stratégie », le second de
la « gouvernance ». Le jury précise bien que
les  items de la gouvernance ont été
discriminants, alors que seuls les 2 premiers de la stratégie
ont été pris en compte. On n’insistera pas
sur l’indigence du jugement concernant le premier item,
« Puissance et
intensité scientifique du périmètre
»,
au final bien secondaire dans les critères du jury, pour
retenir 6 « bonnets d’âne » sur la
gouvernance. Les commentaires reprochent au projet de ne pas
suffisamment proposer « une
stratégie couvrant toutes les dimensions d’une
université, y compris la politique de RH, la gestion
financière, la gouvernance et une feuille de route à
10 ans qui optimisera les éléments constitutifs de
l’université au meilleur niveau mondial en sciences
de la santé et de la nature
»
c’est-à-dire, pour parler clair, de ne pas vouloir
soumettre toutes les ressources financières et humaines de
l’université aux objectifs et à la
gouvernance de l’Idex. On aura compris que la logique
présidant aux IdeX est strictement politique et consiste
à restructurer à la hache le dispositif de
l’enseignement supérieur et de la recherche
français, sur la base d’un resserrement de la
gouvernance contraire à toute gestion démocratique.

La machine à exclure ne désarme pas

Le compte-rendu d’activités du jury,
congénitalement aux ordres du ministère, est plus
instructif encore notamment à travers les recommandations
générales à tous les projets. On retiendra
la nécessité, de « déterminer des
critères de sélection objectifs des équipes
scientifiques de haut niveau
» (une AERES
d’excellence locale ?), « de fournir un budget
argumenté et cohérent, incluant une estimation du
cofinancement du secteur privé
examiner si le
périmètre d’excellence peut être
mieux défini et restreint
».

Une seconde soumission pour plus d’exclusion ?

On peut donc s’attendre à ce que les dossiers
retoqués, comme ceux retenus de justesse, fassent assaut de
zèle pour « restreindre le
périmètre » (les ciseaux
s’aiguiseraient déjà à Toulouse),
et concentrer toutes les ressources (finances, postes) sur les
« éléments constitutifs » de
l’excellence « objectivée ». La
FSU et ses syndicats avaient prévenu que la
communauté universitaire n’avait rien à
gagner dans l’Initiative d’Excellence. Elle a
encore plus à perdre dans une seconde tentative.

Quelle partition joue la région Languedoc-Roussillon ?

Dans ce contexte, la région LR s’affiche comme un
aiguillon à la fédération des forces
d’excellence. Elle s’est déjà
permis de dépasser son rôle par l’envoi le
21 décembre dernier d’un courrier signé du
Président destiné aux enseignants-chercheurs et
chercheurs. Nous avions dénoncé ce chantage aux
financements du CPER. Le 20 avril dernier, elle a réuni les 7
porteurs de projets Labex retenus ainsi qu’un porteur de
projet Labex recalé, en excluant curieusement le porteur du
projet Labex en SHS également recalé. En ne
convoquant pas à cette réunion les directions des
universités, la région se substitue aux instances
universitaires. Une fois de plus, ceci représente un
déni de démocratie. Nous pouvons en tant
qu’organisations syndicales critiquer les politiques
menées par les directions actuelles de nos
universités, nous ne pouvons admettre un coup de force dans
les affaires intérieures de l’université,
qu’il vienne du Ministère ou de la Région.
Nous aurions, en revanche, été
intéressés de connaître l’analyse
de la Région sur le devenir des centres universitaires de
Perpignan et de Nîmes, des laboratoires non inclus dans des
Labex, des Lettres, Langues, Arts, Sciences Humaines et Sociales de
l’Université Montpellier 3 de fait exclues de
l’Idex… Quelle sera la politique de la
Région ? Consistera-t-elle à se coucher devant les
diktats du « Grand Emprunt » en arrosant là
où il pleut ? Oui, la communauté universitaire a
besoin de savoir dans quel camp se situe la région !

Que sera la future université de Montpellier ?

Le futur de l’ Université de Montpellier
Sud de France » se lit dans les réponses du
soi-disant jury « indépendant international
» des Idex.
En notant B la qualité scientifique du
périmètre du projet Idex, ce qui est en contradiction
avec la reconnaissance internationale de la recherche à
Montpellier ; en notant C, l’offre de formation, ce qui est
en contradiction avec les retours d’évaluation des
formations dans le cadre du nouveau quadriennal, ce jury a
montré combien il était « non
indépendant » du pouvoir.
Les seuls critères qui l’intéressent
réellement sont ceux, notés C, qui concernent le
« management » des ressources humaines que
l’on souhaiterait semblable à celui des entreprises
privées : « En
particulier, il convient de fournir des engagements clairs en
matière de ressources humaines pour ce qui concerne les outils
que le projet IDEX aidera à mettre en place, et en comprenant
des « packages » en termes de recrutement,
mobilité et gestion de carrière »
[…] « devront être mentionnées les
procédures envisagées, la liste des
décisions qui seront prises et leur traduction sur le plan
financier
».
Le futur est clair : seule la Fondation de Coopération
Scientifique (FCS) aura la main sur les moyens de l’Idex.
C’est elle seule qui devra « manager » les
ressources humaines. La LRU, que nous avons dénoncée
et dont nous continuons à demander l’abrogation,
reconnaît au moins encore l’existence
d’instances élues démocratiquement et
d’une Direction universitaire élue, même si
nous dénonçons le pouvoir renforcé du CA et
du Président. La FCS, en revanche, est une structure de droit
privé. Qui sera membre de son Conseil
d’administration pour gérer la dotation en capital
du Grand emprunt des Labex et de l’Idex, les recrutements et
les carrières des personnels, CDD et CDI pour commencer, et
statutaires fonctionnaires pour continuer ? Les entreprises qui vont
acheter leur droit d’entrée avec un apport financier
très modique, c’est certain ; les directeurs des
Labex qui sont déjà en train d’agir dans
l’ombre pour obtenir leur place, sans doute ; des
élus du personnel ? le moins possible et certainement
très minoritaires.
Alors le futur est simple : finies la démocratie universitaire
et la participation de tous aux développements et aux
transferts des connaissances. Bienvenue aux intérêts
financiers. Bienvenue aux nouveaux mandarins, les directeurs des Labex
qui agissent déjà pour obtenir la direction du projet
Idex 2 de Montpellier à la place des Présidents
d’université. Nous ne cautionnons pas les
Présidents d’université qui se sont
engouffrés dans les initiatives d’excellence mais
reconnaissons qu’ils ont au moins pour eux la
légitimité de leur position. Les directeurs de Labex
qui n’ont pas eu le courage de faire adopter leur projet par
une assemblée générale des personnels
concernés n’ont aucune légitimité
à parler au nom de la communauté universitaire,
à la différence, par exemple, des directeurs
d’UMR !

Faut-il soumettre un projet Idex 2 ?

La réponse est contenue dans les recommandations du jury sur
l’Idex 1 ! NON, parce que nous ne voulons être
pilotés ni par le Ministère, ni par la
Région ni par les entreprises ! NON, parce que nous voulons
rester maître de notre destin, de choisir et
d’organiser collégialement nos thématiques
de recherche comme les formations universitaires. Des Labex ont
été retenus, restons en là !

Organisons
l’université pour que les autres laboratoires
survivent et que l’ensemble des formations universitaires
perdure et évolue !


Liens vers des
informations complémentaires :

·    Le compte-rendu
général du jury de l’appel Idex
,
et la fiche
d’évaluation de l’Idex
montpelliérain

·    Nos
précédents communiqués : novembre
2010
, décembre
2010
, janvier
2011


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