Henri Audier, le scientifique et le syndicaliste
- Parution
- 11/2018
- Numéro
- 414
dossier
par Jacques Fossey
Henri-Edouard Audier : le scientifique et le syndicaliste
Alors qu’un enseignant du primaire voulait envoyer Henri-Édouard Audier dans un établissement pour « attardés », les choses furent prises en main par ses parents : Henri entre en sixième à neuf ans, à l’Ecole normale supérieure à dix-neuf ans et intègre le CNRS à vingt-deux ans. Il y a fait une brillante carrière scientifique consacrée, à l’occasion de ses soixante ans, par un numéro spécial de l’International Journal of Mass Spectrometry.
Au cours des cinquante dernières années, on peut dire que la vie d’Henri se confond avec celle de la recherche scientifique en France. Dès son entrée au CNRS en 1962, il se syndique au SNCS et milite pour la reconnaissance du métier de chercheur, ce qui a été obtenu par la titularisation des personnels des organismes de recherche en 1984.
Au début des années quatre-vingts, Henri prend la défense des chercheurs, des aspirants chercheurs, des ingénieurs ou des techniciens les plus démunis, en particulier les hors statuts. Il se bat pour que les établissements puissent recruter des personnels jeunes, dès la thèse pour les chercheurs et les ingénieurs de recherche. Henri contribue aussi à dégager le syndicalisme français de l’emprise des partis politiques, en particulier du PCF. Ce qui a été l’enjeu du congrès de Bordeaux en 1983.
Henri a été un des principaux fondateurs et animateurs de Sauvons la recherche.
Depuis 2009, il tenait un blog où il scrutait avec rigueur et aussi humour la politique de recherche française, en particulier le budget de la recherche et, depuis sa création, le crédit d’impôt recherche, mieux connu sous son acronyme, le CIR.
Petit à petit, Henri est devenu le porte parole de la communauté scientifique française pour laquelle il a rédigé de nombreux appels.
Henri ne polémiquait pas, il argumentait.